Une vraie retraite à 60 ans, c'est possible
de Jean-Jacques Chavigné, Gérard Filoche

critiqué par CHALOT, le 27 avril 2010
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
un livre qui tombe à point!
« Une vraie retraite
A 60 ans c'est possible »
livre de Gérard Filoche et de
Jean-Jacques Chavigné
éditions Jean-Claude Gawsewitch
Avril 2010
215 pages
17,95 €

Touche pas à nos retraites!

Gérard Filoche a un style vif et quand il défend les salariés ou plus généralement la classe ouvrière, il est percutant. En joignant sa plume à celle de son ami et camarade Jean-Jacques Chavigné, il nous offre un véritable manifeste argumenté et documenté en faveur de la défense de l'acquis essentiel qu' est le droit à la retraite à 60 ans.
Il ne s'agit pas de s'inscrire dans les plans du gouvernement et d'entrer dans une négociation difficile où la droite est experte.
Il s'agit pour les auteurs de montrer que la France est riche et qu'il est possible de garantir à chacun et à chacune une retraite à 60 ans au taux plein, c'est à dire calculé sur les dix meilleures années.
Tout autre voie ne peut mener qu'à paupériser de nombreux retraités actuels ou futurs.
Les deux auteurs commencent pas démonter le discours de la droite et à montrer que celle-ci n'hésite pas à mentir pour faire passer une pilule plus qu'amère.
Prenons un exemple: le gouvernement annonce que le recul de l'âge de la retraite est inévitable et que l'Allemagne l'a fixé à 67 ans!? C'est un mensonge éhonté : l'âge de la retraite n'atteindrait les 67 ans qu'en 2029 c'est à dire dans 19 ans!
Sans nous abreuver de chiffres, les auteurs de ce "dix questions-dix réponses" étayent toute leur argumentation en s'appuyant sur des études, des statistiques, référencés et fiables pour résumer leurs propositions en alignant 60, 75, 10, 6 smic et 40 :
"Retraite à taux plein à 60 ans, 75% de reversement minimal, calculé sur les 10 meilleures années dans le privé et sur les six derniers mois dans la Fonction Publique, pas de retraite inférieure au SMIC, 40 annuités maximum."
Ils rappellent avec force que les cotisations retraite, comme les autres cortisations sociales-à ne pas appeler charges- constituent "un salaire, un salaire indirect, mais un salaire."
Ce n'est pas de l'utopie qu'ils nous livrent mais une analyse qui montre et démontre qu'en augmentant légèrement les cotisations retraite , ce que ne veut pas le MEDE, on arriverait avec d'autres mesures à rétablir un équilibre budgétaire.
Les patrons oublient de prendre en compte deux paramètres : le doublement de la productivité du travail d'ici 2050 et la possibilité-rien n'est tabou!?- de faire diminuer d'une manière signifficative le montant des dividendes versés aux actionnaires, ce qui compenserait l'augmentation des cotisations patronales!
Ce livre "coup de poing" donne des arguments solides à toutes celles et à tous ceux qui ne veulent pas remettre en cause le double principe : la retraite par répartition et le maintien des acquis sociaux.

Jean-François Chalot