Absente
de Megan E. Abbott

critiqué par Nothingman, le 9 avril 2010
(Marche-en- Famenne - 44 ans)


La note:  étoiles
Belle reconstitution de l’âge d’or d’Hollywood
7 octobre 1949. Jean Spangler, actrice de second plan, embrasse sa fille et quitte sa maison, prétextant un tournage de nuit dans un studio hollywoodien. Personne ne la reverra jamais. Elle ne laisse que peu de chose derrière elle : son sac, une étrange note et beaucoup de rumeurs sur sa réputation de croqueuse de stars de cinéma et de maffieux. « Absente » de Megan Abbott est basé sur une véritable affaire de disparition, qui, un peu comme « la Dahlia noir » ne fut jamais résolue. Megan Abbott repart de cette histoire, à la manière de James Ellroy, pour nous en livrer une explication surprenante.
Pour cela, elle met en scène Gil « Hop » Hopkins, un attaché de presse en plaine ascension qui, à l’époque de sa disparition, avait couvert l’affaire pour le studio où travaillait Jean Spangler, s’arrangeant pour que la réputation du studio reste intacte. Deux ans après, l’histoire repasse les plats. Une amie de Jean l’accuse d’avoir voulu taire la vérité pour protéger des personnes haut placées du show bizz. Gil, autant par peur de voir revenir cette histoire du passé que pour apaiser sa conscience, décide de reprendre l’enquête. Une enquête qui va vite se transformer en descente aux enfers dans les lieux troubles d’Hollywood.
Et ce sont ces coulisses hollywoodiennes que Megan Abbott reconstitue avec brio. Elle nous livre la face cachée et sordide de cette usine à rêves. Les jolies filles naïves qui arrivent et descendent d’un bus Greyhound pour faire fortune.. Les nuits orgiaques qui donnent lieu à quelques dérives, des starlettes maître-chanteuses, les dégringolades rapides et inexpliquées, l’alcool, la drogue,… Rares étaient les actrices à se sortir indemnes du milieu.
J’ai particulièrement aimé le personnage de Gil Hopkins, l’un des hommes de l’ombre d’Hollywood, un médiateur chargé de gérer les problèmes des stars, de préserver leur image de marque. Un héros à la fois pitoyable, dont la vie personnelle va à vau l’eau mais aussi touchant dans sa volonté de comprendre réellement les faits.
Reste cependant que le milieu de ce roman noir m’est un peu tombé des mains, comme s’il trouvait avec peine son second souffle après une jolie introduction. Il n’empêche que le final se lit d’une traite. Encore une belle découverte pour la maison d’édition Sonatine, qui réserve de bonnes surprises de littérature noire.
le joli bois de houx 10 étoiles

Gil "Hop" Hopkins travaille pour les studios d'Hollywood. Officiellement agent pour ces messieurs-dames les artistes, son travail consiste à effacer les traces de leurs fredaines diverses et variées, pouvant parfois aller jusqu'au crime. C'est dans l'atmosphère, glauque à souhait, des années de l'immédiat après-guerre que se situe l'intrigue, mettant en œuvre de nombreux personnages, en quête de fortune ou de gloire dans les milieux du cinéma. Artistes, hommes de main au service des studios ou du milieu, la frontière entre les deux étant très poreuse, maîtres-chanteurs (les paparazzis n'existaient pas encore mais on faisait déjà des photos compromettantes), tout ce beau monde s'agite et tâche de se donner bonne conscience en affichant le fameux sourire hollywoodien. Megan Abbott gratte où ça fait mal et n'hésite pas à noircir le tableau. Assez macho au premier abord, "Absente", qui ravira les afficionados de James Ellroy, David Goodis et autres grands noms du polar des "bas-fonds", fait preuve d'une finesse toute féminine dans la façon dont la notion de bien et de mal est traitée. Bien que certains personnages semblent carrément "irrécupérables", la plupart semblent victimes des circonstances plus ou moins fortuites qui les ont amenés à faire la "bonne" ou, trop souvent, la "mauvaise" rencontre. Une réussite…

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 75 ans - 25 juillet 2015


un épisode de Cold Case 7 étoiles

Pour ceux qui ne connaissent pas la série cold case et bien il s'agit d'une série policière dont les enquêtes se passent aujourd'hui mais concernant des faits ayant lieu plusieurs années auparavant et dont un élément nouveau vient relancer toute l'enquête de l'époque....

Et bien en lisant "Absente" j'ai eu la sensation d'être plongé dans un de ces épisodes, dans lequel règne une certaine féérie, d'abord par la date des faits : 1949, nous pouvons nous imaginer cette époque de mc carthysme, de guerre froide, des jeunes et jolis gens dansant dans des bals mondains, le tout Hollywood se rendant dans des lieux complétement in où il faut impérativement être vu. C'est dans ce décor et à cette période que de jeunes starlettes sont prêtes à tout pour que leur nom soit à l'affiche d'un film, voire même au générique !!

Jean Spangler est une de ces actrices en devenir. Elle va croiser les mauvaises personnes au mauvais moment et plusieurs années plus tard un journaliste, qui devient par la suite chargé de publicité et e communication reprend l'enquête. L

Les éléments du puzzle vont doucement, tranquillement, se mettre en branle pour que le scénario de cette fameuse nuit d'octobre 49 apparaisse enfin.

Noir, fort, profond, écriture fluide et limpide. Si l'histoire n'a rien d'"innovant", elle reste néanmoins parfaitement crédible et bien ficelée, l'auteur nous entraîne vraiment dans les bas-fonds d'Hollywood, là où un Gaspard Noé prendrait plaisir à aller filmer....

Ce roman n'entre pas dans mon TOP 10 de l'année même si nous passons un très agréable moment de lecture, plein de suspense et de tension.

Clubber14 - Paris - 44 ans - 29 avril 2010