La compagnie des menteurs
de Karen Maitland

critiqué par Clubber14, le 5 avril 2010
(Paris - 44 ans)


La note:  étoiles
Plongée au coeur de l'Angleterre pestiférée....
Présentation de l'éditeur :

1348. La peste s'abat sur l'Angleterre. Rites païens, sacrifices rituels et religieux : tous les moyens sont bons pour tenter de conjurer le sort. Dans le pays, en proie à la panique et à l'anarchie, un petit groupe de neuf parias réunis par le plus grand des hasards essaie de gagner le Nord, afin d'échapper à la contagion. Parmi eux, un vendeur de saintes reliques, un magicien, une jeune voyante, un conteur, une domestique, deux musiciens italiens, un peintre et sa femme enceinte. Neuf laissés-pour-compte qui fuient la peste mais aussi un passé trouble. Bientôt, l'un d'eux est retrouvé pendu, puis un autre démembré, un troisième poignardé... Seraient-ils la proie d'un tueur plus impitoyable encore que l'épidémie ? Et si celui-ci se trouvait parmi eux ? Toutes les apparences ne vont pas tarder à s'avérer trompeuses et, avec la mort qui rôde de toutes parts, les survivants devront faire preuve d'une incroyable sagacité, au milieu des secrets et des mensonges, pour trouver le mobile des meurtres et résoudre l'énigme avant qu'il ne soit trop tard.


Mon avis :

Un roman historique d'une rare précision, nous avons vraiment l'impression de passer quelques mois avec les personnages en plein coeur de l'Angleterre du XIV ème siècle prise par l'épidémie de peste la plus meurtrière de l'Histoire du pays.

Nous sentons le gros travail de documentation et de recherche de l'auteur, qui nous plonge dans des paysages apocalyptiques, au sein d'une troupe de voyageurs tous plus improbables les uns que les autres.

Le rêve, la féerie, la magie, l'imaginaire, les sortilèges sont au coeur de ce roman. Nous comprenons à quel point la religion et la magie étaient au coeur des croyances de cette époque, bien au-dessus de la médecine et de la science de manière générale. J'ai trouvé que l'auteur a particulièrement bien réussi à retranscrire cette atmosphère pesante de la peur de la peste et du rôle prépondérant de la magie de cette époque.

Le seul bémol que je peux faire au livre (il est toutefois de taille) c'est que l'intrigue policière est quasiment inexistante : pas vraiment de "trame" policière, les morts arrivent mais très tardivement dans le livre. Par ailleurs nous comprenons certaines choses dans les dernières pages mais ces découvertes sont un peu tirées par les cheveux et cela gâche un brin toute la magie éprouvée jusqu'alors.

Au final, plutôt un bon moment de lecture, je recommande ce livre à ceux qui aiment les romans historiques (Moyen-Age) mais également la magie et la féérie, les contes imaginaires, beaucoup plus qu'aux fervents amateurs de romans policiers noirs, à l'intrigue policière bien ficelée.
Dommage 3 étoiles

La quatrième de couverture compare ce livre "Au cercle de la croix" de Ian Pears et "Au roman de la rose" d'Umberto Eco. Si vous ne les avez pas lus, courez vous les procurer et passez votre chemin sur celui-ci.
Les pérégrinations des différents protagonistes à travers une Angleterre frappée par la peste aurait pu être intéressante si l'écriture n'avait pas été si maladroite. Entremêlant histoire et magie, l'auteur nous explique et réexplique tout ce qui arrive aux personnages, détruisant progressivement tout intérêt pour l'intrigue.

LaVillatte - - 48 ans - 3 février 2019


Décevant 5 étoiles

La présentation de l’éditeur était tentante mais l'intrigue est au final décevante.
Le rythme est lent.
Je vais lire son deuxième bouquin pour me faire une opinion définitive sur cet auteur.

Albator76 - - 47 ans - 13 octobre 2018


Déçue! 4 étoiles

Enthousiaste à la lecture du résumé de l'éditeur, je suis déçue après avoir terminé ce roman.
On nous promet un roman historique ( il n'est pas beaucoup question d'histoire à part la date présumée du début de l'épidémie de peste). On nous parle de thriller historique, ( je n'ai pas trouvé le mystère si prenant...) et même si l'on s'attache quelque peu aux personnages, on attend tout le roman que quelque chose d'important se passe en suivant la troupe de voyageurs dans le froid et la gadoue!
De plus la fin me laisse "sur ma faim"...
Quand j'ai acheté ce livre, j'étais très tentée d'acquérir aussi "Les âges sombres" mais je crois que je vais m'abstenir...

Palmyre - - 62 ans - 26 novembre 2015


La liberté qui enferme 9 étoiles

Le narrateur, Camelot est un vendeur de fausses reliques ambulant défiguré par des cicatrices effrayantes. Mais en cette année 1348 en Angleterre, la mort bleue (peste) rôde. Il fuit donc vers le nord. Petit à petit, il se retrouve entouré d’une troupe de personnes dans le même cas que lui, obligés un peu malgré eux de s’entraider. Chacun des neuf cache un secret ou gagne sa vie en mentant. Mais leurs mensonges et leurs remords vont les rattraper. Tous fuient : « Nous partons autant pour quitter l’endroit où nous sommes que pour trouver ce que nous cherchons. »
Camelot explique : « Mes mensonges avaient fait naître l’espoir là où il faisait défaut. J’avais cru que mon art était le plus grandiose, le plus noble de tous les mensonges. Je croyais que l’espoir pouvait tout vaincre, mais je me fourvoyais. L’espoir ne peut pas vaincre la vérité. »
L'auteur en profite pour glisser des réflexions sur les secrets, les peurs, la culpabilité qui hante, ce qui fait que nous devenons qui nous sommes, notre passé que nous ne pouvons effacer, etc.
Ce roman est passionnant ! L’ambiance fait penser à Dix petits nègres d’Agatha Christie, en fait un huis-clos à l’air libre.
J'ai trouvé les personnages attachants parce que fragiles, chacun à leur manière.

Pascale Ew. - - 56 ans - 29 octobre 2012


Secret story avant l'heure 4 étoiles

Karen MAITLAND nous invite à lire un livre qui n'est ni un roman policier, ni un thriller et ni un roman historique (enfin je crois).

L'histoire se situe en Angleterre en 1348 pendant l'épisode de la peste. C'est le tableau que l'auteur nous propose pour raconter son histoire. Mais ni le lieu ni l'époque finalement n'a d'importance. On pourrait se trouver n'importe où et à une autre époque que l'histoire n'en serait pas changée pour autant. La peste ne sert qu'à isoler les principaux personnages; n'importe quel virus aéroporté sans traitement impliquerait la même situation même dans le futur.
Nous sommes en Angleterre, nous aurions pu se trouver en France ou en Italie, pourquoi pas. On n'apprend donc rien sur l'Angleterre à cette époque (petite déception).

Malgré cela, ce livre se laisse lire avec plaisir, il ne révolutionne rien. La fin est convenue.

Thierry13 - - 52 ans - 13 mars 2012