Un équilibre fragile
de Jacques Mercier

critiqué par Ddh, le 29 mars 2010
(Mouscron - 82 ans)


La note:  étoiles
un récit autobiographique romancé
Le narrateur est en équilibre fragile dans sa vie sentimentale et aussi dans sa vie professionnelle d’écrivain. Romancier ou poète ? Inspiration ou blocage ?
Jacques Mercier est, certes, plus reconnu comme homme de Télé ou de radio que comme écrivain. Et pourtant, journaliste de profession, il a écrit bon nombre d’ouvrages et ce, dans tous les genres : poésie, romans, essais. Un équilibre fragile est le deuxième roman d’une trilogie : Maître Gustave et Gus
Ecrivain renommé, adulé, le narrateur se trouve à une croisée de chemins. Son métier d’écrivain l’empêche de vivre pleinement sa vie de couple. Celle-ci même est contrariée aussi par ses aventures extraconjugales facilitées par son aura que dégagent ses succès littéraires. Son passé le tiraille également et le culpabiliserait même comme les encouragements de son épouse Charlotte à vivre sa vocation d’écrivain. Sa vie amoureuse le replonge dans le passé lors de ses premiers émois. Le futur aussi le glace : l’élaboration enthousiaste d’un nouveau roman suivie d’une panne d’inspiration.
La fluidité de l’écriture ne peut que charmer le lecteur. Les situations les plus scabreuses ne donnent jamais dans la vulgarité. Rien que de l’élégance. Beaucoup d’habileté dans la progression du roman : une situation nouvelle fait réfléchir le narrateur qui bascule dans le passé.
Le découpage du roman ne manque pas d’originalité : à l’apogée de ses succès littéraires, le narrateur expose sa vie de tous les jours et chaque situation nouvelle provoque chez lui un flashback vers ses débuts tandis qu’à un certain moment, en pleine création littéraire, il relate la progression de son héros dans le canevas du roman.