Dans la vallée des larmes de Patrick Autréaux

Dans la vallée des larmes de Patrick Autréaux

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par CC.RIDER, le 23 mars 2010 (Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans)
La note : 3 étoiles
Moyenne des notes : 4 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 3 étoiles (57 419ème position).
Visites : 3 672 

Nombrilisme pathétique

A 35 ans, le psychiatre et critique d'art Patrick Autréaux découvre qu'il est atteint d'un cancer de l'intestin. Il a l'impression que quelque chose le dépèce de l'intérieur. Son monde bascule dans le vide et l'insignifiance. Il attend la mort couché sur un lit d'hôpital et celle-ci l'ignorera. Il bénéficie d'une rémission qui a tout d'une véritable guérison. Il se désintéresse de son concubin Benjamin et se met à courir les amants d'une nuit. Puis c'est la rechute. Et à nouveau, la souffrance et l'abandon. Plus d'amis, plus de livres et plus de rêves. Le tout jusqu'à la guérison, proclamée définitive par les médecins. Et l'histoire s'achève sur une consultation de Patrick et Benjamin au service des maladies vénériennes.
A mi-chemin entre journal intime et autobiographie, ce texte est la chronique d'une mort annoncée avec tous les effets dramatiques que représente ce fléau terrible qu'est le cancer. Mais en même temps que le lecteur éprouve une pitié certaine pour ce que subit ce pauvre malheureux, il ne peut s'empêcher de ressentir un équivalent dégoût pour un tel étalage de nombrilisme, de complaisance narcissique, de voyeurisme morbide et d'égoïsme effréné dans cette répugnante accumulation de coucheries malsaines car ramenant le partenaire d'une nuit à l'animalité ou à la réification. Le style est approximatif et on finit même par s'ennuyer de ces lamentations heureusement étalées sur peu de pages (117)

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Pas vraiment d'accord avec les critiques précédentes:)

9 étoiles

Critique de Paofaia (Moorea, Inscrite le 14 mai 2010, - ans) - 2 novembre 2013

Avec en exergue cette phrase de Susan Sontag, Dans la vallée des larmes, étends tes ailes.

Pas vraiment d'accord, non , "nombrilisme" peut-être -mettre des mots sur une expérience personnelle peut sembler du " nombrilisme, tout dépend peut être aussi de l'expérience..- mais "creux"???

Il s’agit d’un récit, celui d’un médecin urgentiste qui apprend, à 35 ans, qu’il est atteint d’un cancer, un lymphome digestif, d’assez mauvais pronostic.

Pendant quelques années, on voit par les livres, et les livres conduisent vers des brancards et des lits. On le sait, on l’oublie et on se laisse entraîner: on vogue loin de la souffrance, là où rien ne meurt pour se régénérer selon la grande roue de la biologie. Cette masse de connaissances enivre et fait admirer la beauté de l’ordre et la logique de ses défaillances, jusqu’à ce qu’on se retrouve, gêné et maladroit, pour la première fois devant un regard où se lisent la peur d’avoir mal, l’angoisse de savoir, l’angoisse tout court.
Malade, c’était la distance du biologiste que je recherchais: je me plaçais loin de moi et descendais vers l’élémentaire, je faisais face en pensée à cette tumeur et contemplais ce qui menaçait de me désorganiser.


Vient le moment classique du traitement, les interventions, la chimiothérapie.
Et des aides, pour supporter l’angoisse, à chacun les siennes.

Et puis..

Au printemps suivant, mon cancer était déclaré en rémission complète. Et là, gourmand de tout et beaucoup plus jeune qu’avant, sans avoir eu besoin de signer de pacte, j’étais un faune sorti d’hibernation.

Après le vide complet, une sorte de deuxième naissance. Avec recherche de sensations et d’émotions multiples, des aventures sexuelles , au départ dans un désert.
A la recherche finalement de sensations comparables sur le plan intensité à celles qu’il vient de vivre. Ce n’est bien sûr plus possible.

Pour devenir un être cosmique, il fallait errer, ramper, avoir soif, que les yeux brûlent, que la sueur irrite le visage; il fallait chercher de l’ombre, craindre la solitude et regretter de toutes ses forces d’être là; il fallait voir l’horreur du désert et s’y savoir prisonnier; et puis il fallait avoir la chance de s’en tirer…
Rechercher ce qui s’était montré une fois ne pouvait qu’être sacrilège -une imposture. Je ne devais rien désirer. Ni survivre, ni mourir, ni voir.
Le voyage commence lorsqu’on ne choisit plus. Mon désert, c’était un lit d’hôpital.


Une fois compris cela, la vraie re-naissance peut commencer.

Fort beau , honnête et lucide récit d’une expérience vécue jusqu’au bout dans ses conséquences mêmes, et un très bel hommage, encore une fois, à Primo Levi.

Primo Levi m’aidait à tirer de mon expérience une autre leçon. Comme tout homme jeté dans un des cercles infernaux, sous cette menace continue qui l’y terrorise et à laquelle il s’habitue au point de ne plus la discerner de lui-même, comme tout homme qui se trouve enclos dans une parcelle de ce Mal et qui s’en sort, je portais désormais quelque chose d’infiniment plus important que moi.

idem pour moi

1 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 4 janvier 2013

Bravo à CC Rider pour sa critique courte et parfaitement résumée.
Comme disent les jeunes "je vote +1" à ce commentaire et je vais même plus loin : Comment des maisons d'éditions peuvent lancer des ouvrages aussi creux ?
Lu sur un quai de gare en attendant le train, le 3 janvier 2013. Dehors il faisait gris et humide !
Bruxelles, Gare Centrale.

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