Je vous le dit la force du mal que je préfère. Ce n'est pas le vampire, ni le démon mais le succube. J’adore Georgina, tiraillée entre son démon intérieur et ses principes. Mais aussi qui a tué ce vampire et agressé un de ses meilleurs amis. Alors Georgina va enquêter, même si son supérieur lui dit de ne pas se mêler de cette affaire.
Même si on trouve très vite l'assassin, on a des surprises. Vous trouverez du fantastique, du romantique et un peu de sexe. Je ne suis pas une experte de la fantasy mais j'ai vraiment aimé. Je trouverais ça même rafraîchissant.

Avant tout, ne pas se fier à la couverture, Georgina, notre héroïne, ne se balade pas avec des ailes noires dans le dos, sauf cas exceptionnel. Au contraire, notre succube de Seattle tente tant bien que mal de se faire discret, bosse dans une librairie tendance et ne vole l’énergie que des losers, des proies dont les autres hôtes surnaturels de la ville ne veulent pas. Bref, elle fait tout le contraire de ce qu’on attend d’un succube et la patience de l’archidémon du coin est mise à rude épreuve. C’est dans cette monotonie que la vie de Georgina prend une drôle d’allure : d’abord, son écrivain préféré va venir faire une séance de dédicace dans la librairie qui l’embauche puis, un très séduisant professeur va entrer dans sa vie. Prise entre deux feux, elle n’aura pas vraiment le temps de profiter de la situation, un mystérieux tueur d’immortel est en train de faire le ménage dans la ville…
Disons-le tout net, ce roman est un amusement sympathique contenant quelques bonnes idées mais il finira sûrement dans les bacs des soldeurs. Heureusement, il s’agit d’une série dont au moins quatre volumes sont sortis en France ; on peut espérer que l’ensemble des histoires forme un tout plus intéressant que la somme des parties qui le compose.
Une des bonnes idées du roman est de proposer un mélange assez original de fantasy moderne et bluette romantico-cucul avec un poil de sexe en plus. De plus, le style assez alerte de l’auteur, Richelle Mead, spécialiste de religion comparée, permet de ne jamais s’ennuyer à la lecture même si le dénouement de l’intrigue se sent à des kilomètres.
Autre bon point, l’idée de faire cohabiter les diverses espèces des « royaumes divins ». Dans le salon de Georgina se croisent un démon, des vampires, un archidémon et un archange ! Tout ça avec une entente plutôt cordiale même si les diverses parties ont des habitudes et des attitudes fatalement antagonistes. Je suis persuadé que les autres volumes amèneront d’autres créatures sur le devant de la scène. Il est assez amusant de voir un succube se mettre à fouiller dans la Bible et ses débattre avec des sentiments d’amour. Les clichés sur le Bien et la Mal, l’Amour et la Haine ne sont pas de mise ici et c’est un grand soulagement.
Enfin, la nature du « méchant », si l’on veut bien considérer qu’il s’agit vraiment d’un méchant, est une trouvaille qui mérite des développements ultérieurs.
Avec tout ça, il ne faut pas s’étonner que le geek qui sommeille en chacun de nous ouvre les yeux et se dise qu’il serait bon de mettre la main sur un bon film d’horreur ou un classique du roman de vampire ; un peu comme une série télé en costume qui donnerait envie d’en savoir plus sur la période historique à laquelle elle est consacrée.
Curieusement, le mélange prend plutôt bien alors que tous les éléments mis ensemble, de par leurs natures disparates, érotisme et collection Harlequin, anges et démons, fantasy et modernité, auraient tendance à se casser la gueule. Bien sûr, tout ça ne vole pas bien haut tant l’intrigue principale est mince et ne vaut que par le choix possible, jusqu’à la moitié du roman environ, sur l’identité du méchant. On est véritablement en présence d’une œuvre à visée commerciale qui réjouira éventuellement les fanatiques, les inconditionnels, les fous furieux de la fantasy mais pas plus. Ceci dit, l’éclairage inhabituel que l’auteur donne sur les relations entre anges et démons est intéressant et laisse un large éventail de rebondissements à disposition. Il est à regretter néanmoins que les parties racontant la vie antérieure de Georgina ne soient pas plus nombreuses car elles offrent des éléments intéressants et rendent le personnage plus attachant, plus complexe même si les raisons de son passage à l’état de succube sont légèrement gnangnan ! Ca doit être une sorte de marque de fabrique…

Je viens de lire les 2 premiers tome de la série Succubus. Moi j'ai aimé. J'ai bien hâte de lire le troisième tome :D

On l'oubliera assez vite mais c'est un livre plutôt sympathique, marrant et agréable à lire d'autant plus que nous avons là le personne d'un démon sexuel féminin et, somme toute, c'est assez rare !