Le Curé, tome 1 : La confession de Laurent Lacoste (Scénario), Christian de Metter (Scénario et dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Aventures, policiers et thrillers

Critiqué par Dirlandaise, le 22 mars 2010 (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 68 ans)
La note : 7 étoiles
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Le Diable et le bon Dieu

Nous sommes en 1935 dans un petit village typique de l’époque. Un vieux médecin est au chevet d’un enfant malade et s’emploie à trouver des mots de réconfort qui apaiseront les craintes et inquiétudes du bambin. Remarquant la croix au-dessus du lit, il émet quelques remarques étranges au sujet du pouvoir de la religion et de sa pertinence. Il s’agit du docteur Jarowski, le médecin du village dont la compétence ne fait pas de doute mais qui soulève la controverse par ses idées et sa façon de vivre plutôt en dehors des conventions sociales. Il y a aussi la présence du jeune curé de la paroisse récemment arrivé qui offre l’image d’un homme habité d’un idéalisme et d’une grandeur d’âme encore inentamés par l’expérience de la vie. Les deux hommes ne tardent pas à faire connaissance et entre eux s’établit des relations froides et polies sans plus jusqu’au jour où le médecin acariâtre, se croyant au seuil de la mort, fait mander le jeune curé et lui confesse des faits horribles qui ont pour effet de consterner l’homme d’église et de lui faire prendre la fuite, incapable d’entendre la confession épouvantable d’un homme qui ne semble guère éprouver de remords suite à ses actes odieux.

Au risque de me répéter, je dois dire que je suis impressionnée par le talent de dessinateur de monsieur de Metter dont les illustrations ressemblent à des aquarelles et parfois à des peintures impressionnistes. Les visages sont très expressifs et j’ai eu beaucoup de plaisir à admirer les décors ruraux. Je pense entre autres aux habitations villageoises, à l’intérieur du Café de la Paix, à la décoration bourgeoise de la résidence du docteur Jarowski avec son papier peint et sa bibliothèque vitrée. Les teintes sombres sont adoucies par des touches de couleurs pastel éclairant un peu l’atmosphère étouffante et renfermée de ce village austère où des drames affreux se sont produits et que personne n’a encore oubliés. Les jeux d’ombre et de lumière sont encore une fois remarquables.

On ne peut s’empêcher de reconnaître la confrontation du mal et du bien dans les deux personnages principaux : le médecin et le jeune curé. Sans être neuf, le sujet ne manque pas d’intérêt. Un deuxième tome fait suite à celui-ci et vient clore cette intrigue ténébreuse. L’album date de 2001 mais présente un côté vieillot qui ne plaira pas à tous les lecteurs.

« Je vous le dis jeune homme, l’homme est mauvais, foncièrement mauvais, une ordure pour tout dire. — Je n’ai pas cette vision pessimiste Dieu merci. — Nan, je suis réaliste. Regardez donc autour de vous et jugez du résultat. — Mais je le fais chaque jour et je ne vois pas ce que vous dites. — Car votre bonté et vos belles idées ne sont pas vraiment confrontées à la réalité. Vous les gardez à l’abri. Elles restent intactes mais elles sont fausses, illusoires. »

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