Rogon le Leu, tome 1 : Le château-sortilège
de Didier Convard (Scénario), Alexis Chabert (Dessin)

critiqué par Jean Loup, le 18 février 2002
(Vaulx en Velin - 50 ans)


La note:  étoiles
Légendes, princesses et vilains seigneurs
"Rogon le leu". On peut être intrigué par le nom peu commun de cette série. Levons le voile tout de suite : le leu, en français moderne, correspond au loup. Mais il ne s'agit pas d'un loup ordinaire (fut-il doué de parole comme le Don Lope de la série "De cape et de crocs") : Rogon peut prendre une apparence humaine car il appartient au peuple fabuleux qui vit dans la forêt, caché aux yeux d'un monde médiéval et qui se christianise. Lorsque le roi Komonor se met à récupérer les pierres sacrées de l'ancien peuple païen pour en faire un château, Rogon et les siens sont furieux de voir la mémoire de leurs ancêtres bafouée. Et quand il aperçoit la ravissante jeune femme promise au roi, lequel est une brute sanguinaire et sans honneur, Rogon décide de faire d'une pierre deux coups : sauver à la fois son peuple et la damoiselle des griffes de Komonor... Le thème peut paraître assez alléchant. Hélas, l'album ne tient pas ses promesses. Sur le plan graphique, j'avoue ne pas aimer le dessin d'Alexis Chabert, que je trouve froid et sans grâce. Sans doute cet auteur est-il jeune, en tout cas il a encore des progrès à faire. Convard, lui, a déjà pas mal d'expérience : on ne peut donc invoquer le manque de maturité pour expliquer le vague ennui qui assaille le lecteur. Les personnages ne sont pas attachants, les scènes s'enchaînent mal, les dialogues sont parfois lourdingues. En clair, une lecture assez médiocre dont vous pourrez faire l'économie sans regret.