Romain Kalbris
de Hector Malot

critiqué par Antinea, le 14 mars 2010
(anefera@laposte.net - 45 ans)


La note:  étoiles
Sans famille, Oliver Twist et Cendrillon
Romain a douze ans et voit son avenir tout tracé : il sera marin, comme son papa, au risque de décevoir sa mère. Il est encore plus décidé lorsque le décès héroïque de son père survient. Un vieux du pays, Monsieur de Bihorel, qu’il sauve une nuit d’une marée, le prend sous son aile pour lui assurer une bonne éducation. Mais à son tour le vieil homme disparaît et voilà Romain confié aux (mauvais) soins de son oncle Simon, un homme de droit moitié recéleur et complètement pingre. Les malheurs de Romain s’égrènent jour après jour dans cette maison où l’amour et le pain sont dispensés avec plus qu’économie. Il ne trouve d’affection qu’auprès du chien du voisin avec qui il partage même la gamelle. Mais le départ du chien le décide : il s’échappera et s’embarquera le temps que le contrat passé entre sa mère et son oncle pour son « éducation » arrive à échéance.
L’aventure l’attend sur les routes de France, entre les côtes normandes, Paris et la province, une errance pleine de déboires mais aussi de bonnes rencontres. Saltimbanque, il se lie d’amitié avec la jeune Diélette qui l’accompagnera désormais et toujours, même dans les moments les plus difficiles, son sens de l’honneur et son honnêteté prévalent et le guident.

C’est un roman pour enfant, quelque peu suranné, que l’histoire contée ici par Hector Malot. Une apologie de l’amour filial, de l’honneur, de l’économie aussi (mais point trop) et de l’entraide. Un roman qui décrit l’initiation à la vie d’adulte d’un jeune garçon qui porte sur lui bien des responsabilités.
On peut parfois sourire de ces aspects volontairement (sans doute) pédagogiques, de cette intégrité infaillible, de ce sens de l’honneur exacerbé chez ce gamin de douze ans. Mais l’écriture est simple, facile à aborder, et ça se lit d’une traite. Une fable bien sympathique à lire au coin d’un bon feu sans aucune modération.