Les Récits de la demi-brigade
de Jean Giono

critiqué par Berhtet-jean, le 9 mars 2010
( - 89 ans)


La note:  étoiles
Un western dans la Provence d'après Napoléon
Avec les récits de la Demi-brigade, qui remettent en selle le personnage de Langlois (sous le nom de Martial) d'Un roi sans divertissement -peut-être la plus sombre chronique de Giono - le grand Jean nous offre des nouvelles et des récits courts et habiles, pleins de complots au grand air provençal, sous la neige ou à cheval par tous les temps. C'est un excellent livre pour découvrir Giono. Il semble que certaines nouvelles devaient être adaptées à la télévision, et ne l'ont pas été;c'est dommage cela eut été une série magistrale. A lire et à relire, comme bien des livres de l'auteur de "Deux cavaliers de l'Orage". Ma prochaine critique sera sur le nouveau roman de Jérôme Garcin, l'Ecuyer Mirobolant, qui est épatant... JB.
Du Giono quand même… 6 étoiles

À l’époque de la Restauration, en Provence et sur les collines du Luberon, le capitaine de gendarmerie Martial Langlois a la rude tâche de maintenir l’ordre en des temps particulièrement troublés. La Révolution est terminée, l’épisode napoléonien s’est achevé de la manière que l’on connait. La monarchie peine à retrouver sa légitimité et son autorité. Les campagnes sont infestées de bandits de grands chemins. Des déserteurs, des demi-soldes, d’anciens bagnards et autres gens de sac et de corde n’hésitent pas à trucider à tout-va pour quelques pièces. Des paysans ensauvagés, des aubergistes louches et même des aristocrates se mettent même de la partie. Avec sa dizaine de gendarmes, Martial n’en finit pas de sillonner le pays et l’arrière-pays, de se faire tirer dessus et de réaliser néanmoins quelques jolis cartons…
« Les récits de la demi-brigade » est un recueil rassemblant six nouvelles écrites par Giono à diverses époques. De la plus ancienne (« L’Ecossais ») et sans doute la plus intéressante, car elle se présente comme un court roman ou comme une novella, à la plus récente, dix années se sont écoulées, ce qui explique les différences de ton et presque de style entre les unes et les autres. Reste l’unité de lieu, de temps et le maintien du personnage principal dans chacune d’elles. On remarquera que celui-ci est également le héros d' « Un roi sans divertissement » et que la jolie petite marquise de Théus qu’il affronte dans « L’Ecossais » est également l’héroïne du « Hussard sur le toit ». Ces histoires toujours agréables à lire mais qui ne sont quand même pas du niveau des grands titres du maître de Manosque valent surtout par le style inimitable et par les descriptions du cadre et de l’époque.

CC.RIDER - - 66 ans - 11 septembre 2018