Virelai
de Arielle Thomann

critiqué par Sahkti, le 6 mars 2010
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Aux confins de l'émotion
Arielle Thomann est une poétesse dont les doigts ressemblent à de l'or, tant elle se joue avec brio et subtilité des mots pour en extraire l'essentiel et leur faire dire ce qui peut parfois être difficilement exprimé. Voguant d'égale manière du lyrisme à la sobriété, l'auteur déploie une écriture ciselée pour dépeindre la fragilité d'un être créateur qui cherche sa voie à travers l'explosion des sens et la naissance des émotions.


"Je suis cette roche brisée quêtant par toutes ses béances
l'écho
sans fin recomposé
des voix qui peuplent le silence

Je suis une roche émiettée au cœur battant du sablier"
(extrait du poème "Le recueil", page 9)


Observation du monde, du mouvement, de l'instant... autant d'éléments qui colorent l'existence de tonalités simples et riches à la fois, celles qui façonnent le passé pour mieux préparer le futur. Ce qui donne à certains des poèmes des saveurs nostalgiques, presque familières, fleurant bon l'enfance ou la féminité.
Une féminité qui exhale le parfum de sa puissance sensuelle au fil des lignes.

"Nos doigts sont les appeaux
Du plaisir,
Cet oiseau
Dont on lisse les ailes
Avant de le piéger
Au nid
D’où son envol
Monte avec une plainte"
(extrait du poème "Jeux de mains", page 24)


Pour suivre l'évolution d'Arielle Thomann depuis de nombreux mois, j'ai pu apprendre à connaître une femme non seulement sympathique et chaleureuse, mais également ouverte au dialogue, constamment à la recherche d'une progression dans son travail, dans la nouveauté et l'originalité. L'auteur n'hésite pas à se remettre en question, à tenter, innover, surprendre son lecteur, pour l'emmener dans chacun de ses voyages sur la route d'un bel émerveillement.
Je souhaite à chaque admirateur d'une poésie à la fois simple et travaillée de partir à la découverte des fragments de ce "Virelai", qui mérite un beau succès.


"L’arbre s’épanouit comme l’homme
Autour de ce geste d’enfant
Et sous l’écorce,
Sève ou sang,
C’est la tendresse qui fredonne."
(extrait du poème "Un arbre", page 32)