L'Inde en héritage de Abha Dawesar

L'Inde en héritage de Abha Dawesar
( Family values)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Deashelle, le 1 mars 2010 (Tervuren, Inscrite le 22 décembre 2009, 15 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (49 172ème position).
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la famille, pilier de la société

Le titre original « Family values » est explicite : un jeune enfant unique, fils de médecins à New Delhi dissèque sa famille. Sa jeunesse, comme celle des enfants des rues, lui est aussi volée malgré toutes les attentions de ses parents. Il vit claquemuré entre les deux cabinets de ses parents, sans pouvoir se distraire, sans faire le moindre bruit de peur que la patientèle pauvre d’un quartier de démunis, ne remarque qu’un jeune témoin solitaire respire derrière la cloison qui les sépare de l’unique chambre familiale qui sert à tout faire. Au propre et au figuré.
Il est choqué par la violence, l’égoïsme, le manque de scrupules, la veulerie, l’obscurantisme du clan qui l’entoure, hormis ses parents. Assoiffé d’amour, il écoute, il enregistre, fait ses devoirs et adore dessiner. L’auscultation lui renvoie une image sinistre du pays dans lequel il vit. Du vol d’organes à l’anthropophagie, la misère et la corruption sont omniprésentes, et la maladie chronique ne l’épargne pas, lui non plus. Ses parents sont des anges hors du commun mais gangrénés par la naïveté, impuissants à changer le cours des choses, victimes de la corruption et des compromissions à tous les niveaux. Comment construire une démocratie sur un terreau aussi barbare ? Le détournement criminel de l’héritage du grand père est perçu avec lucidité et un certain humour par cette petite âme flottante, pleine d’intelligence et de perspicacité. Les mésaventures du microcosme familial reflètent ce qu’il augure du pays entier. Peu d’espoir pour ce monde chaotique dirigé par l’avidité des puissants. Des passages burlesques ne font que contribuer à l’image générale d’une société où quelques esprits bienveillants surnagent dans un fleuve glauque et dangereux.
« Malgré sa fibre subversive, le présent roman, best-seller en Inde, à été salué par une critique unanime. » Le livre se lit rapidement et nous fait entrer sans ménagements au cœur de la société Indienne, dans le terreau qui la génère.

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5 étoiles

Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 11 octobre 2011

Ce roman commence sur les chapeaux de roue avec des descriptions sordides et même à la limite de l'indécence et du voyeurisme. "Elles sont hystériques, effrayées, éplorées, tristes et malades. Voix de ceux et celles qui, surpris à l'instant où ils envisagent leur propre mort, leur propre putréfaction, considèrent leurs organes et leur corps comme autant de fruits pourris". Et quelques lignes plus loin "La pisse de l'un, les crachats verts et sales d'un autre, l'érythème d'un autre encore et les selles jaunes du fils suivant, le vomi pâle de la fille du dernier".

Il y avait de l'idée pourtant, et c'est pour cela que j'ai persévéré dans cette lecture. La vie quotidienne de l'inde contemporaine, l'inde des pauvres, et des rares riches et classes moyennes qui se mêlent aux pauvres, est décrite à travers le regard d'un enfant. Ce fils de médecins qui, de sa petite bicoque, entend tout, observe, et surtout devine. Il devine ces atrocités qui se cachent derrière des manifestations physiques telles que la maladie et les pleurs.
Le plus tenace des microbes ici, celui qui fait le plus de victime, c'est le système indien.
Le champ lexical de la médecine me semblait tout à fait adéquat pour faire passer ce message, malheureusement il n'y a pas d'histoire, il s'agit seulement de descriptions, et on tourne complètement en rond. Dommage.

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