Libertés surveillées
de Gérald Godin

critiqué par Dirlandaise, le 1 mars 2010
(Québec - 68 ans)


La note:  étoiles
Ministre et poète
Gérald Godin était un homme politique et poète québécois. Très engagé pour la cause de la souveraineté du Québec, beaucoup de ses poèmes dénoncent les conditions de vie et la pauvreté du peuple québécois. Ce petit livre est divisé en trois parties : Cantouques, Dix ans de ma vie et Libertés surveillées. Certains de ses poèmes me laissent assez froide tandis que d’autres comme « Cantouques de la fin de semaine », « Hôtel », « Mal au pays » et « Libertés surveillées » sont de purs chefs-d’œuvre et viennent faire vibrer la fibre nationaliste qui me consume de l’intérieur et qui consumait aussi monsieur Godin. L’auteur utilise souvent des mots très crus, des expressions typiquement québécoises et un langage qui semblera obscur et indéchiffrable à ceux qui ne connaissent pas bien l’histoire culturelle et politique du Québec. Mais pour ceux qui sont en mesure de comprendre et d’apprécier ces poèmes, leur lecture sera un pur bonheur et leur fera prendre conscience de toute la richesse de la personnalité de cet homme politique engagé dans un combat pour la libération de son pays du joug fédéraliste canadien. Je reproduis ici un poème écrit peu après les événements d’Octobre et qui est assez révélateur de la violence que certains ont subi de la part des forces de l’ordre à la solde du fédéral :

« Souvent

Ils sont venus si souvent chez moi
Je les reconnais dans la rue
Ils venaient par deux par trois par quatre
Ils entraient sans s’annoncer
Ils venaient par groupe de douze
Ils entraient sans frapper »

Mais il n’y a pas que du nationalisme dans les poèmes de ce grand Québécois. Il y a l’amour, la faune, la flore, les traditions, la fuite du temps, la camaraderie, la futilité et le côté éphémère de la vie humaine. Une belle âme québécoise à découvrir et surtout à lire.