Un voyage au Japon
de Antoine Piazza

critiqué par Aliénor, le 26 février 2010
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Quel ennui !
En 2007, Antoine Piazza s’envole pour le Japon avec pour presque seul bagage un vélo, dont les roues seront d’ailleurs d’emblée voilées par le séjour dans la soute de l’avion.
Il a prévu de parcourir l’île de Skikoku, la plus petite et aussi la plus sauvage des quatre grandes îles de l’archipel. Il n’a aucun programme précis, n’a pas de point de chute et ne parle pas la langue. Tous les ingrédients sont donc réunis pour la plus totale aventure.

La conséquence, c’est que ce voyage est d’abord fait de contraintes telles que se faire comprendre ou trouver un hébergement chaque soir, et qu’à aucun moment l’auteur ne semble avoir pris du plaisir lors de son périple. C’est du moins l’impression ressentie lors de cette lecture qui, pour tout dire, m’a profondément ennuyée.
Je m’attendais à découvrir le Japon, or il est plus souvent question des précédents voyages de l’auteur que de celui-ci. Comme s’il se remémorait constamment de meilleures expériences que celle qu’il est en train de vivre. Et lorsqu’il évoque le style de vie et les habitudes des Japonais, c’est pour parler du tatami, du futon ou du bento. Bref, rien que l’on ne sache déjà, et je n’ai pas trouvé grand intérêt à ce récit de voyage pourtant largement vanté par ailleurs.
Mauvais titre 1 étoiles

Le titre évoque évasion et découverte d'autant que Antoine PIAZZA décide de parcourir l'ile de Shikoku, la plus petite et la plus sauvage des iles de l'archipel, en vélo et en plein hiver, dépaysement garanti. La narration est agréable et facile à lire, l'écriture simple et fluide. Mais de l'ile de Shikoku en particulier et du Japon en général, pas grand chose d'autre que les traditionnels clichés d'un pays en équilibre entre traditions raffinées et modernité tonitruante. A. Piazza nous raconte surtout une épopée pédalante où, entre les ponts, autoroutes à péages et voies rapides, les deux roues sont bannis, où on n'embarque son vélo dans un train que démonté, voire emballé. Nous connaissons les montées pénibles, les chutes douloureuses, la cohabitation dangereuse avec les automobiles et les camions, la pluie, le froid, la neige crasseuse, le tout pour arriver sur des sites et des auberges fermés l'hiver ! Certes, s'embarquer pour ce pays lointain, pour la première fois, sans noms ni adresses, sans connaître un mot de japonais, avec un vélo et deux sacoches dans la région la plus perdue et en plein hiver relève d'un beau défi (ou de l'inconscience ?). Mais j'attendais un récit plus instructif sur cette région mystérieuse. Malheureusement rien. Je retiens surtout que la saison était mal choisie tout comme le vélo. Piazza vous dégoûte à jamais du vélo. Le narrateur qui n'a rien d'autre à raconter que ses souffrances et déboires vélocipédiques coupe son récit d'autres voyages en deux roues au Danemark et dans les Pyrénées. Qu'avons-nous à faire de l'ascension du Tourmalet en pleine canicule deux jours avant le passage du tour de France attendu par des hordes de camping-caristes ? Qu'avons-nous à faire de ce que voit Piazza à la télévision ? Drôle de voyage du Japon ! Décevant, dommage car A. Piazza est un excellent narrateur. De loin j'avais préféré son avant dernier ouvrage "la route de Tassiga" (2008).

Lectio - - 75 ans - 16 octobre 2012


Sans intérêt ! 1 étoiles

Il est rare que je sois aussi négative sur un livre, mais là je ne peux faire autrement ... J'en ai lu une cinquantaine de pages, et j'ai trouvé ce livre ennuyeux au possible... J'ai refermé le livre ... Géographiquement, je n'ai pas réussi à suivre l'auteur, dommage qu'il n'y ait pas une carte de l'île en début ou fin de livre... Il ne comprend pas les panneaux, ne connait pas la langue, a des soucis avec son vélo, oui bon d'accord, et ensuite ?
Je ne vais pas m'attarder sur la critique, je n'ai pas du tout voyagé, et ne conseille pas ce livre !

Samba - - 46 ans - 7 octobre 2010


Quand le passé guide le présent 8 étoiles

Voici un livre drôle et enrichissant, pas commun non plus, le récit d'une balade à vélo sur les routes japonaises, sur l'île de Shikoku plus précisément. Le narrateur, qui est Antoine Piazza lui-même, sait dès le départ qu'il ne comprendra rien aux panneaux indicateurs, qu'il ne pourra pas vraiment manier la langue et qu'il devra se débrouiller pas mal tout seul. Pourtant, rien d'effrayant dans tout cela. Après tout, il en a vu d'autres lors de précédents voyages et les expériences qu'il a tirées de ceux-ci doivent pouvoir l'aider à s'en sortir. Ça, c'est la théorie. Parce qu'en pratique, quand on tente de se souvenir de ses précédents périples, il y a forcément une foule de souvenirs qui remonte à la surface et donne à l'actuel voyage des tournants bien étonnants. Rapidement, Piazza éprouve de l'attachement pour les paysages, les gens, les villages traversés. Les difficultés de la langue ne l'empêchent pas de poser un regard acéré et attendrissant sur cette société qu'il traverse et qu'il veut nous faire partager. L'aventure devient collective, le lecteur monte à son tour sur le vélo, dans cet hivers japonais, et traverse la brume en compagnie d'Antoine.

Superbe randonnée à deux roues que celle-ci, déclinée à l'aide de mots judicieusement choisis et d'une plume alerte qui attire dès les premières lignes.

Sahkti - Genève - 50 ans - 14 avril 2010