Vous verrez le ciel ouvert de Gilbert Cesbron

Vous verrez le ciel ouvert de Gilbert Cesbron

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Pétoman, le 3 février 2002 (Tournai, Inscrit le 12 mars 2001, 48 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (26 713ème position).
Visites : 5 774  (depuis Novembre 2007)

Je suis l'immaculée conception

Ouais bon, je l'admets, certains critiqueurs ont raison de dire que Cesbron est un chrétien de gauche, ce livre semble très bien le montrer. Dire que sa vision n'est plus d'actualité, très certainement mais la littérature, il me semble, se fout bien d'être actuelle ou non. Dans tout récit, il y a le fond et la forme. Si le fond n'est plus d'actualité, la forme néanmoins reste. Certes, il me semble qu'un chef d'oeuvre ait un fond et une forme imtemporelle et une forme universelle... Cesbron, alors, n'a pas écrit de chef d'oeuvre... Bon, passons outre ces considérations et parlons un peu du livre; Un chantier dans un village montagneux de la France en 1953, un curé, un maire médecin plutôt de gauche, le cafetier du village qui a une femme impotente et une fille Odette... des ouvriers qui travaillent dangereusement et qui sont sous payés. Et une Odette qui ne ressent pas l'affection de ses parents et qui voudrait que sa mère guérisse. Que faire? elle croit que dans le désespoir, il n'y a plus qu'à prier ( pourtant Cesbron n'a pas regardé "la petite maison dans la prairie" à la télé )!!!!!!!! Et si il y a bien un lieu où tout le monde prie pour qu'il y ait des guérisons, c'est bien dans un lieu marial. Alors Odette invente avoir vu la Vierge avec deux de ses camarades... Voilà, vous devinez la suite, sinon lisez le bouquin.

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Dans les années 50

8 étoiles

Critique de Eoliah (, Inscrite le 27 septembre 2010, 73 ans) - 5 décembre 2011

Ce livre est le reflet des années 50 avec son esprit "prêtres ouvriers pré Vatican II", une société du "progrès" avec ses chantiers titanesques ignorant l'écologie et se souciant peu des conditions de travail que les salaires très élevés devaient compenser pour ces nomades qui allaient de chantier en chantier. La vie villageoise happée par l'esprit de lucre, mis en lumière par la manne des expropriations et les opportunités de commerces destinés aux ouvriers, avec ses enfants et leurs tourments d'adolescence, empêtrés dans leurs croyances d'enfant mélées d'esprit magique et de cynisme.
Une fresque engagée, précise et qui sonne juste malgré une fin un peu too much

Crime et châtiment

9 étoiles

Critique de Antinea (anefera@laposte.net, Inscrite le 27 août 2005, 45 ans) - 2 septembre 2010

Dans les années 50 en montagne, les destins tourmentés des protagonistes se croisent dans un village condamné par la construction d’un gigantesque barrage.

Parce que Michel Le Grand arrive tout droit de Lourdes pour partager le quotidien désastreux des ouvriers, parce qu’il est croyant et communiste et qu’on s’efforce de lui montrer l’incompatibilité de ses deux convictions, et parce que l’absence d’aumônier dans ce campement portant miséreux fait la part belle aux détracteurs de l’église, Michel veut croire que quelque chose d’important va se passer. On ne peut pas les laisser vivre ainsi, dans ces conditions déplorables, sur ce chantier dangereux qui vient de coûter la vie à Ahmed, déchiqueté et coulé dans le septième pilier…

Parce que Monsieur le curé a bien conscience que son absence sur le chantier depuis des mois lui a mis les ouvriers à dos, parce qu’il a peur de leurs convictions politiques et de constater qu’il n’est que le curé d’une église vide et d’une paroisse bientôt engloutie par les eaux, il attend un signe qui le guidera. Et il est sûr que ce signe ne tardera pas…

Parce que le maire-médecin s’offusque des grèves à répétition et de la lenteur du chantier, et parce que les villageois, avides d’argent, geignent sans cesse pour faire monter le prix de leur expropriation, l’ambiance est plus que tendue dans le village en sursis… On s’attend à un évènement, au séisme qui fera s’écrouler l’édifice déjà bien fragilisé…

Et puis parce qu’il y a Odette, la fille de cafetier, Odette la jeune adolescente qui n’a rien d’exceptionnel excepté une mère qui se meurt depuis des années, parce que sa souffrance indiffère même son père qui préfère se consoler avec Julienne, l’employée du café, et parce qu’Odette préfèrera aller voir un film sur la vie de Bernadette Soubirous plutôt que d’aller chez l’ophtalmologiste, un miracle va se produire… Une apparition voulue par une fillette perverse mais avant tout désespérée, là, sur le barrage, au-dessus du septième pilier…

C’est un roman révoltant et cruel et pourtant magnifique. Un roman engagé qui a dénoncé en son temps les conditions de vie et de travail des ouvriers sur les grands chantiers. Une photographie de son époque avec cette perception du communisme et de l’église, un roman social et à la fois cinglant, un texte riche et bien écrit, prenant, haletant et dont la fin laisse perplexe. Une vraie réflexion psychologique, une enquête presque ethnologique sur une population dispersée par la fin de son village qui fait ressurgir les peurs et les espérances de chacun…

Un m'avait suffi !

5 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 79 ans) - 4 février 2002

J'admets tout à fait que "Les saints vont en enfer" m'avait plu quand je l'ai lu à quatorze ans, je crois. Mais de là à en lire plusieurs, non ! Selon moi, Cesbron était vraiment un auteur à message, le dit message étant typique de son époque. S'il n'écrivait pas mal, il n'écrivait pas incroyablement bien non plus... Je le mettrais sur le même pied qu'un autre auteur de son époque, et tout à fait oublié aujourd'hui, Michel de Saint Pierre avec ses "Nouveaux aristocrates"... Tous les deux aussi dépassés ! Je me souviens qu'après cela, je me suis plutôt tourné vers Hervé Bazin et ses "Vipères au poing" et "Qui j'ose aimer"... Pas des sommets non plus, mais un peu meilleurs quand même, tout au moins je me suis senti très concerné par le premier. Nous naviguons là, toujours selon moi, dans la littérature typique pour adolescents d'une époque. J'ai vraiment eu la sensation de passer un énorme stade quand j'ai lu Alain Fournier, puis Radiguet. J'en avais, heureusement pour moi, encore beaucoup d'autres à passer !...

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