Ivanhoé (version BD), tome 1 : Le grand tournoi d'Ashby
de Walter Scott, Yann (Scénario), Elías (Dessin)

critiqué par Shelton, le 21 février 2010
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
Retour en enfance...
Le simple nom d’Ivanhoé fait frémir toute la génération de ceux qui ont découvert Roger Moore en noble chevalier dans une des premières séries télévisées. C’était l’époque héroïque du noir et blanc, des épisodes conséquents (25 minutes, une quarantaine d’épisodes), des beaux et grands sentiments… D’ailleurs, un petit générique pour redonner consistance à nos mémoires :
http://whirligig-tv.co.uk/tv/children/…

Mais, pour d’autres personnes, dont je fais partie, Ivanhoé est avant tout une série d’aventures et d’amour en bande dessinée. Il s’agissait de petits fascicules que je trouvais chez le coiffeur… En recherchant activement, j’ai compris que c’était une série publiée à partir de 1960. Oh ! Ce n’était pas de la grande littérature, mais c’est un excellent souvenir d’enfance et chaque fois que j’entends le mot Ivanhoé c’est à ce papier ancien et peu couteux que je pense. En fait, il s’agissait de bandes dessinées comme les Italiens ont chez eux, les fameuses « fiumetti »… Qui était l’auteur de cette adaptation du roman de Walter Scott en bédé ? J’avoue avoir eu bien du mal à répondre à cette question mais je sais maintenant qu’il s’agissait d’une adaptation de Jean Ollivier pour le scénario et de Otello Scarpelli pour le dessin. J’ai la chance d’avoir retrouvé quelques exemplaires de cette revue… Mais revenons à cette nouvelle adaptation !

Tout d’abord, ce roman de Walter Scott. C’est une œuvre de jeunesse, pleine de dynamisme et d’imagination. Elle est très éloignée de la vérité historique et est pleine de romantisme. Oui, même si le jeune garçon que j’étais ne voulait voir que le tournoi, les trahisons et les fidélités politiques, les combats et les chevaliers… il y avait dès le départ une belle histoire d’amour : Wilfrid d’Ivanhoé pourra-t-il épouser la belle Rowena ? Je préférais, quant à moi, m’interroger sur l’avenir de Richard Cœur de Lion, de Prince Jean, des Croisés, des Saxons, des Normands… Je prenais ces derniers pour les méchants absolus… des sortes de nazis avant l’heure ! J’étais jeune, que voulez-vous, il faut me pardonner !

L’histoire commence, dans le roman comme dans le travail de Yann et Sanchez, par le fameux grand tournoi d’Ashby. Nous sommes en 1194, quatre générations après la fameuse bataille de Hastings, alors que Richard n’est pas encore rentré de croisade. Wilfrid d’Ivanhoé était parti à ses côtés et on n’a plus aucune nouvelle d’eux. Le prince Jean, frère du roi, s’est emparé du pouvoir et compte bien lors de ce tournoi accentuer ce dit pouvoir. Un chevalier mystérieux se présente lors de ce tournoi, le chevalier « déshérité »… Il défie le fameux, que dis-je, l’illustre chevalier Brian de Bois-Guilbert, un Normand, un chevalier du Temple… un intouchable, quoi !

Adaptation tonique et sympathique dont le premier tome donne indiscutablement envie d’aller plus loin dans l’histoire. C’est, aussi, une excellente occasion de faire découvrir ce grand héros mythique et romantique aux jeunes générations qui n’ont pu être touchées par le beau Roger Moore… Une narration graphique intéressante même si parfois certains auront le sentiment d’un dessin un peu vieillot, impression probablement due aux couleurs…

Dans le roman comme dans la bande dessinée, on voit montrer du doigt des comportements antisémites de l’époque qui n’ont, malheureusement, pas encore disparu de notre société. Comme quoi, même romancée et déformée, l’histoire peut nous aider à comprendre les erreurs de notre société…

Nous avons donc là un très bon travail à lire et faire lire !