L'enfance du crime : Tous les grands criminels ont été des enfants maltraités
de Pierre Lassus

critiqué par Boitahel, le 15 février 2010
(Paris - 39 ans)


La note:  étoiles
Un livre percutant
Un livre qui nous aide à comprendre les mécanismes responsables du "façonnage" des tueurs en série.

Il est parfois très dur à lire dans ce sens où l'objectif de l'auteur n'est pas de décrire le travail d'enquête mais de proposer une analyse de l'enfance de ces tueurs en série (Pierre Lassus est en effet psychothérapeute). Les faits (donc les crimes et leur atrocités) sont donc parfois condensés en quelques pages. Certaines personnes en seront mal à l'aise, d'autres arriveront à passer outre pour se concentrer sur l'analyse proposée.
Tout au long du livre, on alterne les passages de "description des faits" avec des passages d'analyse, ce qui rend la lecture agréable.

Bref, un livre au contenu accessible par tous qui montre que ceux que nous appelons des "monstres" ont été abandonnés et qui prouve que la protection de l'enfance et la prévention de la violence sont des enjeux majeurs de notre société.
Je recommande!


Ci-dessous, la présentation de l'éditeur :

"Pourquoi, aujourd'hui encore, tant d'enfants sont-ils maltraités par leurs parents ? Pourquoi met-on tellement de temps pour intervenir ? Et pourquoi a-t-on tant de mal à reconnaître que des parents puissent devenir les bourreaux de leurs propres enfants ? Pierre Lassus nous montre que toute notre culture, de la Bible à Freud, nous pousse à protéger les parents, à privilégier leur parole et leurs droits, à les considérer comme "forcément " bons, et à penser qu'ils ont, par principe, raison. En analysant les enfances terribles de dictateurs sanguinaires et de célèbres tueurs en série, Pierre Lassus révèle comment ils ont été abandonnés à la perversion de leurs parents. Ces enfants, livrés à une emprise destructrice, culpabilisés parce qu'ils se croient responsables des sévices qu'ils subissent, sont trop souvent condamnés à trouver dans le crime, parfois atroce, un exutoire à la violence qu'ils ont connue. Pour sortir de cette spirale dramatique et scandaleuse, Pierre Lassus nous incite à faire la distinction entre géniteurs et parents : il ne suffit pas d'avoir mis des enfants au monde pour avoir la capacité ou le désir de les élever. Beaucoup plus précocement qu'aujourd'hui, la société doit intervenir pour préserver les enfants des maltraitantes qui risquent de les traumatiser à vie. Ne pas le faire, ne pas répondre à l'immense besoin d'amour de ces enfants, c'est sans doute à nouveau assassiner Mozart, mais peut-être aussi permettre à un nouvel Hitler de voir le jour."