L'évangile selon Marc
de Camille Focant

critiqué par Daras, le 2 février 2010
( - 43 ans)


La note:  étoiles
Excellent commentaire!
Il y a des ouvrages dont une simple consultation produit un enthousiasme communicatif. C’est pourquoi j’ai décidé d’écrire cette modeste présentation.

La qualité de ce commentaire réside notamment dans l’approche narrative qui est mise en œuvre, bien que l’auteur ne fasse nullement l’impasse sur la dimension historico-critique. Il faut d’emblée préciser la portée délibérément scientifique de cet ouvrage, proposant donc une traduction de travail, critique textuelle, bibliographie à chaque péricope et notes pour approfondir certains points. Ainsi, toutes ces dimensions concourent à la qualité de l’ouvrage.

Je vais insister sur l’approche narrative, qui caractérise par ailleurs le projet éditorial de cette série de commentaires qui s’annonce prestigieuse. Il ne s’agit pas seulement d’expliquer un texte ancien, mais de « faire apparaître la dynamique du texte pris comme un ensemble » (4e de couv.). Autrement dit, faire (re)vivre le texte dans ses potentialités littéraires et théologiques telles qu’elles se donnent à voir et à lire dans cette « œuvre » particulière qu’est l’évangile de Marc. Dans un langage clair, précis et sans fioritures, Camille Focant nous emmène dans une passionnante exploration du récit marcien, péricope par péricope, en corrélation avec l’ensemble du texte, soutenue par une maîtrise discrète (c.-à-d. sans technicités inutiles) de l’analyse narrative. C’est un fruit mûr et juteux qui nous est offert.

Personnellement, je pense que l’analyse narrative donne l’avantage d’ouvrir des pistes tant au niveau théologique que spirituel (ou même pour la prédication), loin de l’exposé érudit et aride qu’a pu produire l’historico-critique dans toute sa gloire. Comme si, en quelque sorte, la créativité littéraire et théologique de « Marc » suscitait à sa suite la créativité du croyant (et, éventuellement, du non-croyant). Loin d’être surajoutées, ces pistes font justement partie, tout en y participant, de cette dynamique du texte dont l’auteur nous offre ici un exposé remarquable.

Camille Focant est professeur de Nouveau Testament à l’Université catholique de Louvain.