Adieu, vert paradis
de Alexandre Lazarides

critiqué par Ddh, le 27 janvier 2010
(Mouscron - 82 ans)


La note:  étoiles
Un paradis qui ressemble à un enfer
Vert, le vert de la jeunesse, de l’enfance… Un paradis ? Pas dans l’esprit du narrateur ! L’image de la couverture l’illustre parfaitement : l’enfant près de sa mère lève les yeux vers le monde, sa mère détourne la tête vers l’extérieur. Le courant ne passe pas entre eux.
Alexandre Lazarides, égyptien d’origine, vit actuellement à Montréal. Ce premier roman fait partie de la sélection Prix Première RTBF radio 2009/2010.
L’action se situe au Proche-Orient, peut-être en Egypte puisque lors d’une excursion, « l’enfant » se retrouve le long d’un très grand fleuve, près de pyramides !
L’enfant ? c’est son seul nom… ou un moche mioche selon son « grand-frère »… ou mon petit hérisson selon sa mère. Le « grand frère » n’a pas de prénom, il y a aussi un père aux mœurs légères voire perverses et injuste de par ses préférences affichées pour le « grand frère ». Il y a aussi une sœur décédée prématurément autant que mystérieusement…La bonne complète cette famille à la mère chrétienne et où chacun vit une vie trop personnelle, farouchement sur la défensive contre les proches, la vie extérieure… Une famille « étrangère » dans un monde musulman et qui ferait partie d’une certaine bourgeoisie désargentée. « L’enfant » se sent mal dans sa peau, éprouve autant de dégoût pour son entourage que pour lui-même.
Les moments de bonheur sont vraiment rares mais alors super touchants : la balade sur le scooter du grand-frère, son éveil à la scolarité grâce à la confiance d’un professeur et les rapprochements avec sa mère.
L’auteur exprime de façon précise tous les états d’âme de l’enfant… qui tout-à-coup passe à l’âge adulte pour retomber à l’âge d’onze ans. L’ambiance noire qui se dégage de l’ensemble de l’œuvre plombe le lecteur et l’empêche d’être en empathie avec « l’enfant » et d’apprécier ce livre.
Un long fleuve tranquille 3 étoiles

J’avais abandonné tôt la lecture de ce roman. La manière dont l’auteur décrit cette chronique du quotidien était froide et détachée. Le style éthéré et nébuleux m’était apparu lourd, d’autant plus qu’il ne passe pas grand-chose.

Dans son blog, Lucie Renaud décrit parfaitement ce roman : « Pour apprécier le roman, il faut accepter de s'investir, de se couler dans une respiration bien particulière, d'abaisser d'une certaine façon notre pulsation cardiaque, de lire en marge de l'effervescence du monde contemporain afin de retrouver le bouillonnement d'une vie intérieure. Alors, on en ressortira grandi. »

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 54 ans - 28 janvier 2010