Sukkwan island
de David Vann

critiqué par Aliénor, le 26 janvier 2010
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Eprouvant
Roy a treize ans. Mais à l’âge où les copains et le collège occupent une place capitale dans la vie d’un adolescent, il a décidé d’accompagner son père sur une île désertique de l’Alaska et d’y vivre une année coupé du monde. Ce projet un peu fou a germé dans l’esprit de ce père qu’il connaît si mal, car ses parents ont divorcé lorsqu’il était enfant et que les liens se sont ensuite distendus entre eux.
Très vite, Roy s’aperçoit que son père a beaucoup moins bien préparé cette aventure qu’il ne l’avait affirmé, et l’organisation de leur survie va occuper l’essentiel de leur temps. Alors au lieu du rapprochement espéré, cette situation ne va créer que de l’incompréhension mutuelle et des tensions qui iront crescendo…jusqu’au drame.

La lecture de ce livre est une véritable épreuve. D’une noirceur totale, et encore ce qualificatif est-il bien mièvre, il ne laisse aucun répit au lecteur qui se retrouve plongé dans ce huis-clos pénible entre un père et son fils. Comme s’il était le troisième être humain présent sur l’île avec eux.
Il devient un spectateur impuissant de cette intrigue parfois difficilement soutenable, et qu’il est cependant impossible d’abandonner, bien que la nausée ne soit jamais loin.
Par une alchimie difficile à expliquer, l’auteur nous tient en haleine avec cette intrigue dont on sent très vite qu’elle ne sera que tragédie et douleur. Sans doute la magie du style et des mots pourtant crus et sans fard.
Sukkwan island est un livre choc, un livre dur qui retourne et qui obsède.
Quelle noirceur ! 9 étoiles

Que de noirceur et de tristesse dans ce roman qui réunit un père et son fils partis vivre sur une île reculée de l'Alaska.

Le challenge, en plus de se retrouver seuls pendant un an, est de vivre loin du confort urbain, de découvrir une nature sauvage voire presque vierge de toute habitation humaine, mais surtout de passer des moments privilégiés ensemble voire d'apprendre à se connaître vraiment.

Rapidement, le passé torturé du père se dévoile et laisse entrevoir ses failles quant à ses relations familiales.

L'auteur installe son histoire progressivement, et révèle une ambiance qui se tend à chaque page jusqu'à l'innommable événement concluant la première partie.

Alors certes, à la lecture des commentaires je m'attendais à des passages difficiles, mais certainement pas à un tel rebondissement, d'une violence et d'une brutalité inouïes. À tel point d'ailleurs, qu'il m'a fallu lire deux fois ce passage pour y croire.

La deuxième partie du roman est d'une tristesse absolue, la souffrance transpire à presque chaque paragraphe et je comprends la difficulté de se confronter à une lecture pareille.

Même si ce fut dur, et le qualificatif est faible, ce roman de David Vann me donne envie de découvrir un peu plus sa bibliographie.

Ayor - - 51 ans - 5 février 2022


Une impression malsaine 4 étoiles

La tragédie relatée dans ce roman, sans doute possible au pays des libertés absolues, à savoir les Etats-Unis d’Amérique, me semble plus difficile à imaginer en Europe où les parents seraient davantage contrôlés s’ils décidaient de s’embarquer dans des aventures périlleuses et destructrices avec leurs enfants.

L’intérêt du récit m’est donc apparu assez limité et je ne me suis pas du tout retrouvé dans cette aventure artificielle où les protagonistes se sont eux-mêmes mis en difficulté. Le style de l’auteur sauve quelque peu le bouquin, mais c’est la seule chose à retenir d’un roman qui n’apporte pas grand-chose sinon créer un malaise et ce sans y trouver une quelconque satisfaction.

Sans l’aspect burlesque, la première partie aurait pu s’intituler « Les Pieds Nicklés au Pôle nord ».
La seconde « Le petit fils de Monsieur Jim », en plus dérangeant et sans aucune poésie.

En deux mots, une lecture à mettre tout en bas de la liste des priorités.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 17 mars 2015


wild world 3 étoiles

Incontestablement David Vann est très fort pour plomber l’ambiance: malaise immense d’abord dans la première partie puis atmosphère glauque et pathétique dans la deuxième, l’effet est totalement réussi et ne laisse pas indifférent, c’est le moins que l’on puisse dire. L’auteur en paie le prix: on ne peut pas dire que cela fasse un livre agréable à lire (et c’est un euphémisme !).

La prose du roman, quant à elle, est hachée, presque banale, parfois mal écrite, sans savoir si c’est dû au talent limité de l’auteur ou si cela est au contraire une volonté habile de sa part de construire le côté "fait divers sordide" du roman.

Même si la vie de l'auteur donne des clés et des éclairages précieux sur ce récit, personnellement je n’ai pas bien compris où voulait en venir David Vann et je suis passé à côté de son roman.

Fanou03 - * - 48 ans - 25 février 2014


Très efficace 8 étoiles

Même si tout a été dit sur le livre, je voudrais tout de même inciter de nouvelles lectures de ce bijou d'angoisse lentement instillée par le comportement du père, l'agressivité de la nature, les questionnements du fils Roy en pleine adolescence.

Dès le début l'on sent que cette équipée en Alaska va mal se terminer. L'auteur ne fait pas de concession à la sensibilité du lecteur mais sans utiliser les grosses ficelles du fantastique!

Auteur à suivre.
A+

Donatien - vilvorde - 81 ans - 19 janvier 2014


Malaise 6 étoiles

Oh my god! Voilà à peu près les mots qui me viennent à la fermeture de cet OLNI (Objet littéraire Non Identifié). J'ai assez souvent été confronté à la noirceur et à la rudesse de certaines scènes et c'est d'ailleurs une facette que j'apprécie particulièrement dans certains romans, mais là... j'ai peut-être pour la première fois, été véritablement choqué à la lecture de certains passages.
Dans la première partie du roman, c'est l'ennui qui s'installe et je me voyais déjà revivre le calvaire que j'avais subi en lisant "La route" de Mc Carthy. Mais au milieu du livre survient un évènement ( que je ne peux bien sûr pas dévoiler), qui va retourner l'histoire. Et d'un ennui profond, je suis passé à une phase de malaise profond. J'ai rarement été aussi mal à l'aise un livre entre les mains: voilà donc ce qu'est le noir absolu. Les protagonistes ne sont que de simples observateurs de leurs propres déchéances et on les accompagne dans cette descente sans espoirs vers le gouffre de leur existence.
Ce roman, bien écrit, restera dans mon esprit avec un goût d'écoeurement... Peut-être prendra-t-il une autre dimension avec le temps, ou peut-être pas!

Killing79 - Chamalieres - 44 ans - 23 juin 2013


les images qui me restent en tête.. 9 étoiles

ceci n'est pas un thriller, un mal-être entre un père et son fils...un père qui tente de reconstruire ce qu'il n'a jamais commencé... une destruction totale où tout était perdu d'avance...
ce n'est pas un thriller, ni une histoire d'amour, l'auteur plante le décor dès le début dans une ambiance noire, froide, au fur et à mesure du livre des images s'entrechoquaient et se multipliaient puis quand j'ai eu fini de le lire, les images me sont restées à l'esprit alors que je commençais un autre livre...

Lys - - 45 ans - 13 février 2013


Très pesant 6 étoiles

Une première partie comme un huis clos, une atmosphère lourde, tendue, dans l'attente de quelque chose d'indéfinissable mais d'inquiétant. 2 personnages qui communiquent mal, plus un troisième : la nature, inhospitalière, étouffante, omniprésente.
Une seconde partie d'errance, aussi bien physique que psychologique, entre désespoir et démence.
Enfin une dernière page en forme de coup de poing, peut être la plus belle, mais qui n'apporte pas le soulagement espéré dès le début.

Elko - Niort - 47 ans - 27 janvier 2013


Mon Dieu! Quelle horreur! 1 étoiles

J'ai décidé de lire ce roman car il a reçu nombres de critiques particulièrement élogieuses.
Dans un premier temps, j'ai eu beaucoup de mal à mettre dedans compte tenu de la monotonie du quotidien des personnages. Mais, j'ai apprécié la description des fabuleux paysages d'Alaska.
Puis, cela a été la déception. Le père complétement dépressif... voire totalement malsain. Le fils, perdu dans un univers inconnu qui tente de survivre et de se faire aimer de son père.
Enfin, le choc! Totalement glauque! Inexplicable!
Je n'ai pas terminé ce roman que j'ai trouvé extrêmement anxiogène et malsain.
0.5 car on ne peut pas noter moins.

Nina2010 - Bordeaux - 46 ans - 24 janvier 2012


Un roman éprouvant 8 étoiles

Voilà un roman bien mené qui satisfait les sens d'un lecteur entraîné s'il résiste aux premières pages du livre consacrées à des descriptions longues et pesantes d'un paysage froid et inerte. Un quasi- chapitre réservé à l'installation d'un père et de son fils dans un endroit paumé peut sembler à première vue bien déroutant. Cependant il est clair que ce choix d'écriture de la part de David Vann est volontaire. La fusion admirablement réussi du fond et de la forme permet au lecteur de palper le climat glacial d'un coin perdu, loin de tout mouvement humain, ressenti surtout par le fils Roy. En outre la personnalité du père présentée d'emblée comme inquiétante- par ses nombreux signes de dépression et de manque de maturité- tient en haleine le lecteur qui entrevoit rapidement une fin tragique à cette aventure.Mais David Vann surprend car cette fin n'est pas celle qu'on croit! Un évènement inattendu et choquant donne une tournure alarmante et surtout captivante au roman. Les actions s'accélèrent et accélèrent la narration!

Attention, spoiler !
Pourquoi le fils perçu dès le début du livre comme un adolescent plus mûr que son âge, réfléchi et responsable se donne-t-il la mort? Comment son père va-t-il supporter et assumer cet acte?

Sukkwan Island est incontestablement un excellent roman digne d'une adaptation cinématographique.

Dany - - 50 ans - 23 janvier 2012


Profondes noirceurs... 9 étoiles

Encore une fois merci au site Critiques libres, sans qui je n'aurais découvert cet intense roman. J'ai lu plusieurs des précédentes critiques qui font allusion à l'irresponsabilité d'un père et son incapacité à faire face à ses démons intérieurs. J'ajouterais que Vann nous relate ici, avec finesse et subtilité, l'histoire d'un père, comme tant d'autres, aux prises avec un trouble dépressif, mais qui a le malheur de littéralement sombrer dans la folie avec un grand F.

On a aussi droit au regard d'un enfant de 13 ans, Roy, qui croyait sans doute vivre une année moins mouvementée, seul avec son père, sur cette île déserte de l'Alaska. Je conseille vivement ce roman dur, émotif, mais combien profond.

Jonath.Qc - - 45 ans - 6 janvier 2012


Un récit terrible et inoubliable... 8 étoiles

Huis clos étouffant à trois personnages :un environnement naturel extrêmement difficile-une île en Alaska-,un homme psychologiquement fragile,noyé dans ses problèmes personnels et père irresponsable,un gamin de treize ans mal à l'aise dans une situation qu'il n'a pas choisie.
Tels sont les ingrédients de ce drame terrible de la solitude et de la non communication.

L'auteur a su nous entraîner avec brio dans un récit intense,sans temps mort,qui nous scotche de la première à la dernière page et dont une force essentielle réside dans le terrible coup de poing qu'il nous assène à un moment où on ne l'attend pas.

Il faut savoir que ce livre constitue,en quelque sorte,une réécriture fantasmée -j'ai bien dit réécriture-du vécu de David Vann avec son propre père.

Myrco - village de l'Orne - 74 ans - 4 janvier 2012


Mortelle découverte 3 étoiles

Hiver 2009, première rencontre virtuelle avec Sukkwan Island avec Télérama. Martine Laval touche dans le mille. Ses mots parlent, touchent, interrogent la lectrice que je suis. Et puis l’Alaska, ça fait rêver. Le fait d’être isolé du monde un temps déterminé aussi. Bref, les bons ingrédients sont réunis et je décide de retenir le titre de cet ouvrage ainsi que de son auteur pour le lire après mon séjour à l’étranger.

Hiver 2011. Découverte de ce livre dans la bibliothèque d’un jeune homme qui me le recommande. Ravie. D’autant plus que les critiques sont élogieuses. On y parle de noirceur, de rythme haletant qui n’accorde aucun répit au lecteur, de justesse de la psychologie des personnages… Alors les premières pages sont tournées, rien ne se passe chez l’auteure de ces lignes. Encore d’autres pages tournées. Ça y est, il commence à se passer quelque chose. Cela s’appelle l’ennui. Et ce sentiment a été grandissant au fur et à mesure que la fin de l’histoire approchait.

Pourquoi ? Le style usé n’est pas percutant et si agréable que cela à lire. La répétition des activités (certes liée à cet environnement particulier) entraine une monotonie. Monotonie accentuée par de trop longues descriptions scéniques. Très classique. Rien d’innovant.

Pour ce qui est du choc de la page 113, il arrive un petit peu tard et lorsqu’il défile sous nos yeux, l’émotion n’est pas au rendez-vous. J’ai juste été prise d’un soulagement me disant que l’étape supérieure -l’après choc (facilement prévisible au fond)- captiverait mon attention. La folie du personnage, prisonnier de sa solitude, n’a pas réussi à accomplir cette tâche.

Et puis, il y a des éléments qui ont perturbé ma lecture. Comme cette mère qui laisse à son fils de faire le choix de partir ou non vivre cette expérience. Je ne suis pas une connaisseuse des Etats-Unis, mais peut-on laisser un adolescent déscolarisé un an pour vivre une expérience unique avec son père (qui ne vit plus avec sa mère) instable dans une île bien isolée ? Et si le système éducatif le permet, le pilote qui doit les emmener et les ravitailler ne doit-il pas s’assurer lors de sa deuxième venue de voir si le père mais aussi le fils se portent bien ?

Tous ces éléments m’ont donné des répits incalculables pour aller voir ailleurs. J’ai mis deux mois pour lire cette œuvre. A ne pas ouvrir si le moral n’est pas au beau fixe.

Nomade - - 12 ans - 2 janvier 2012


Glauque, oppressant et désespéré... Mais tellement réel ! 10 étoiles

Impossible de rester de marbre face à un roman d’une telle force et d’une telle intensité, on a envie de haïr cet homme irresponsable, incompétent et égoïste mais d’un autre côté on se demande comment l’on réagirait dans la même situation ; puis au fur et à mesure de ses erreurs on sent que l’issue ne pourra être que dramatique et c’est la haine qui reprend le dessus tandis que l’on tourne frénétiquement les pages pour découvrir quel forme prendra ce drame que l’on sait inéluctable.
Fin de la première partie et le drame survient comme on coup de poing dans le bide il nous coupe le souffle. Et dire que l’on a à peine dépassé la première moitié du bouquin ! On se prend alors à espérer que l’homme comprenne enfin que c’est lui le seul responsable et agisse en conséquence plutôt que de s’apitoyer sur son propre sort et sa vie de merde. Mais non rien n’y fait, il est irrémédiablement con !
L’auteur, David Vann, a travaillé deux ans sur ce premier roman, il nous livre une œuvre d’une incroyable noirceur, glauque et désespérante mais aussi, et c’est bien là le pire, terriblement réaliste. A ce titre le bouquin est encore plus percutant que La Route car c’est justement une histoire ancrée dans la réalité. On y retrouve le même style épuré et minimaliste même si, globalement, j’ai trouvé la lecture plus aisée.
Si La Route m’a foutu une claque alors Sukkwan Island me colle le plus puissant des uppercuts dans la tronche ; d’ailleurs à la fin de la lecture on est KO technique, il faut quelques secondes pour retrouver ses esprits… Je crois que je viens de comprendre tout le sens de l’expression un livre « coup de poing » !

Amnezik - Noumea - 56 ans - 11 novembre 2011


Tragédie de l'égoïsme et de l'irresponsabilité 10 étoiles

Sukkwan Island fait partie des livres dont il est difficile de parler sans en dévoiler l'intrigue.

Pour définir un cadre à cette histoire, disons que parmi les Hommes qui mènent une existence merdique, il existe deux catégories : ceux qui ne prennent pas de décisions et stagnent dans leur merde, et ceux qui font invariablement les mauvais choix et s'enfoncent lentement mais sûrement dans la fange. Le héros du livre fait partie de cette deuxième catégorie.

Homme malheureux et désorienté, il part se confronter à la nature sauvage sur une île déserte d'Alaska. Il s'offre un moment, entre parenthèses dans sa vie, qu'il imagine vivifiant, épique et "vrai". Une sorte de cure de reconstruction pour revenir, pense-t-il sans doute, comme neuf à la vie un an plus tard. Mais la nature et sa représentation virginale idéalisée ne sont qu'un leurre pour l'homme fragile. Sans âme, la nature est cependant violente, crue et sans merci. Face à elle, le faible ne se renforce pas, il devient plus faible encore.

Rien de bien grave quand on s'enfonce seul, unique victime de son inconséquence. Mais l'homme est parti avec Roy, son fils de treize ans qui, en plus d'être lui aussi confronté à la nature, doit supporter celle de son père.

Traitant magistralement de l'irresponsabilité des hommes, Sukkwan Island plonge le lecteur dans une nature brute qui met en exergue la violence et l’irréversibilité de la vie.

Un grand livre, simple et bien écrit/traduit, qui m'inspire trois mots anglais, dont la traduction en français n'est pas évidente : "Wilderness", "Selfishness" et "Raw".

PS : NE LISEZ SURTOUT PAS LA CRITIQUE "Jusqu'au bout de la folie" DE Laurent63, CAR ELLE RÉVÈLE LE NOEUD DE L'HISTOIRE !

Gnome - Paris - 53 ans - 28 octobre 2011


Je le conseille mais...Mieux vaut avoir le moral ! 8 étoiles

Je viens de terminer la lecture de ce livre et il me reste comme un arrière-goût amer. Glauque, dépression, folie, perte de soi, des autres, voilà ce que j'en retiens. Pas de quoi donner envie a priori. Et pourtant... pourtant pour être un tant soit peu remué par un roman il faut que celui-ci soit de qualité, que l'auteur soit assez doué pour écrire une histoire capable de vous toucher, de vous faire ressentir des émotions, qu'elles soit positives ou négatives. Et il faut bien avouer que David Vann fait preuve d'un talent certain dans ce livre pour nous plonger dans ce cauchemar.
Alors si je dois conseiller ce livre, je conseillerai aussi aux futurs lecteurs d'avoir le moral bien accroché en l'abordant. Je pense que cet écrivain mérite au moins un petit détour en attendant la découverte de son prochain roman "Désolation" qui confirmera peut-être le talent que l'on peut deviner derrière ce premier ouvrage.

Lynch - Perpignan - 47 ans - 24 octobre 2011


Percutant 10 étoiles

Que dire si ce n'est que c'est le livre qui m'a le plus marqué depuis de nombreuses années. La noirceur du livre serait insupportable si sa qualité littéraire n'était pas là, dans la justesse de la psychologie des personnages, dans l’intelligence de l'auteur de ne pas tout expliquer, dans la qualité de la description de la nature...
La qualité du livre est aussi de savoir insinuer peu à peu le malaise dans l'intrigue. La tragédie n'est pas forcément là ou on l'attend, c'est à dire dans l'affrontement entre l'homme face à la nature. Les difficultés de la survie sont finalement plus pénibles et éreintantes que tragiques, elles ne sont là que pour rendre le huis-clos plus étouffant.

Grégoire M - Grenoble - 48 ans - 9 octobre 2011


Un homme face à l'échec de sa vie 8 étoiles

Je savais à quoi m'attendre avec ce livre. Pas de la grande littérature mais une histoire absolument captivante du début à la fin. Je me suis immédiatement attachée au personnage du père, ce pauvre homme qui quitte tout pour acheter une cabane sur une île perdue au fin fond de l'Alaska, entraînant son fils de treize ans avec lui dans son délire. Le père n'a pas de mauvaises intentions mais il fait subir à son fils un véritable calvaire en sanglotant presque toutes les nuits et en s'épanchant le coeur auprès du garçon trop jeune pour bien saisir la détresse psychologique de ce père qu'il se prend à détester de plus en plus pour ce qu'il lui fait endurer. Pourtant dans la journée, il y a de bons moments. Le père et le fils forment un tandem efficace et s'acquittent de leurs nombreuses tâches avec zèle mais la nuit, tout se gâte. Cette routine perdure jusqu'au jour où un affreux drame survient.

Pas un livre parfait loin de là mais j'ai lu avec avidité. Excellent dans le genre malgré le fait que l'auteur exagère un brin dans la deuxième partie mais bon, je me suis quand même régalée, si je peux me permettre d'employer ce terme car c'est une histoire d'une lamentable tristesse et qui tourne assez rapidement au cauchemar.

Dirlandaise - Québec - 68 ans - 7 octobre 2011


horrible et glauque 1 étoiles

On peut se poser des questions quant à la psychologie de l'auteur d'un tel récit... Peu d’intérêt

Matam - - 46 ans - 5 octobre 2011


Un père, un fils, des flics et surtout des meurtres. 5 étoiles

David Vann nous raconte l’histoire d'un fils et son père, sur une île sauvage de l’Alaska.

Histoire unanimement applaudie par les critiques. Pourquoi?

Livres très bien écrit, mais peu passionnant.

Livre à lire sur la plage.

Anonyme3 - - - ans - 6 septembre 2011


Jusqu'au bout de la folie 9 étoiles

Attention, spoiler !
L'histoire est simple, un père et son fils vont vivre ensemble pendant un an sur une petite île près de l'Alaska. Seulement le père est dépressif, égocentrique et instable, le fils lui vit un véritable calvaire, d'une part à travers les humeurs de son père, et d'autre part dans l'isolement de l'île. Les évènements ne vont pas aller en s'arrangeant, bien au contraire, la dépression du père ne fait qu'empirer, car il vit très mal le fait de ne pas avoir de femme. Le fils ne sait pas comment gérer son père, et il n'a qu'une envie c'est de rentrer chez lui. Puis survient le drame, où le fils surprend son père qui veut se suicider, et qui se suicide à son tour. Le père part dans un délire complet, où il va trainer le cadavre de son fils dans son sac de couchage et s'introduire dans une île voisine pour y vivre, jusqu'à l'arrivée des secours. Là il devra se justifier, mais manquant de courage il va de nouveau s'enfuir...
Je ne sais pas quel message a voulu faire passer l'auteur en nous livrant cette histoire. Elle est éprouvante, terrible et angoissante. Comment un père peut-il être aveuglé par ses propres délires au point d'en oublier son fils ? Car c'est un peu ça le résumé de l'histoire, le père décide d'emmener son fils avec lui sur une île, pour essayer de se changer les idées, mais à aucun moment il ne se pose la question de savoir ce que son fils pense de ça. Quand son fils lui demande de rentrer chez lui, il ne fait rien pour l'écouter, il pense à ses petits problème et ne voit pas ceux de son fils.
Bref l'auteur réussit à merveille à captiver le lecteur jusqu'aux dernières lignes du livre avec un sujet qui vous glace le sang. C'est un livre très prenant qui vaut le détour et qui ravira les amateurs de frissons

Laurent63 - AMBERT - 49 ans - 30 août 2011


Page 113 6 étoiles

Voilà une page que le lecteur n'est pas prêt d'oublier !

"Sukkwan island" est un roman où dès les premières pages l'auteur diffuse un malaise sourd et latent avant que la surprise et l'effroi ne viennent vous exploser en plein visage dans cette fameuse page 113.

Beaucoup de non-dits (sobriété de l'écriture et des dialogues un peu comme "La route") et de suspense dans ce thriller glacial et glaçant.

A découvrir.

W.

Widjet - - 51 ans - 21 juillet 2011


choc ! 8 étoiles

Il faut croire que cet homme a du mal à être un homme et que le père qu'il est a du mal à être un père : il a du mal, comme il a eu du mal à être un mari. Pour cette raison , il s'imagine qu'il va se trouver et trouver son fils en partant vivre une année avec lui sur une île sauvage du sud de l 'Alaska, accessible uniquement par bateau ou hydravion. Le fils a 13 ans , pourquoi a-t-il accepté, pour fuir l'école? pourquoi la mère a-t-elle accepté ?
Ainsi, le père et le fils laissent-ils la mère et la soeur pour une cabane isolée. Jim, le père a vécu une succession d'échecs personnels et cherche quelque chose à se prouver, sans doute mise-t-il trop sur le fils qui n'en a pas demandé autant !

Comme il est un looser, Jim a mal préparé le voyage, les provisions ne sont pas suffisantes, les ours sauvages en volent une partie, le poisson ne mord pas... Ce qui est palpable , c'est à la fois l'incertitude du père, sur cette aventure et son bien fondé, et le désarroi du fils, qui ne sait pas, trop jeune, à quel jeu on le fait jouer . Cela fait penser au fait que les enfants sont ainsi souvent utilisés dans des quêtes d'adultes.Cela rappelle que les adultes ne savent plus être des adultes et que les enfants en font les frais.

Cette solitude à deux, ce mutisme, cette incapacité à communiquer, la rigueur de la nature, vont mener à une ambiance effrayante d'attente, de peur et de questionnement.

On peut être touché par l'échec du père ou par l'incertitude du fils qui est le jouet de cette histoire, sur lequel on peut se projeter, ancien enfant que nous sommes! Toujours est-il qu'on apprécie la somptueuse description de la nature brutale dans ce qu'elle a de plus cruel et de plus vrai, la description des rapports humains dans ce qu'ils ont de plus incertains et de plus vrais. La description de la famille dans ce qu'elle a de plus éclatée et de plus malaisée.
Rien ne va , quoi, chez ces gens là, la fin va basculer dans l'horreur, car aucun d'eux n'est capable de vivre et que cela mène à l'horreur, car l'horreur existe !

Madamedub - Paris - 38 ans - 23 juin 2011


Puissant et dérangeant 8 étoiles

Attention, âmes sensibles s'abstenir! D'ailleurs si j'avais su, je crois que je me serai abstenu! Je ne savais pas à quoi m'attendre en lisant ce livre (je n'avais pas lu la 4e de couverture) mais alors certainement pas à ça, surtout que le début du livre est particulièrement plan plan: on s'ennuie ferme à voir le père et son fils scier des planches ou pêcher du poisson dans cette île perdue de l'Alaska!

Toutefois rétrospectivement ce début (bien que longuet) est utile car il installe la tension psychologique entre les personnages!
Et puis au moment où l'on se prend à bailler d'ennui, l'inattendu se produit et vous retourne les tripes! Ah ça je l'avais pas vu venir, ça m'a réveillé d'un coup sec!
La deuxième partie du livre sombre dans le tragique, inéluctablement la situation empire et on sent toute l'impuissance et la folie qui gagnent! J'en ai encore froid dans le dos!

Un roman particulier, porté par une écriture précise, quasi chirurgicale, qui s'adapte bien à cet univers sombre et froid.
Je comprends que ce livre ait gagné un prix, j'ai moi même eu du mal à le lâcher après "l'événement" mais vraiment ça m'en a fichu un sacré coup!

A lire uniquement si on a un mental solide et que l'on sait à quoi s'attendre, sinon à laisser filer!

Florian1981 - - 42 ans - 13 mai 2011


Horreur et folie 3 étoiles

Peut-on admirer le talent de l'auteur qui écrit ce genre de roman tout en éprouvant un réel malaise devant la description de ce père monstrueux ?

Coup de coeur de la bibliothécaire, j'ai lu ce livre par hasard, sans savoir ce qui m'attendait.
D'abord surprise par le ton, puis touchée par ces deux solitudes sur cette île, souffrant pour ce jeune garçon du comportement de son père, ensuite, comme le disent si bien Tistou ou El Grillo, "l'uppercut, le coup au plexus" ; on relit la dernière phrase du premier chapitre en doutant d'avoir compris tous les mots; oui, on a bien compris...

Le second chapitre nous prolonge dans l'horreur et on est presque soulagé par le dénouement.
Un livre original et très, très fort, mais dont je n'ai pas, mais pas du tout aimé l'histoire.

Marvic - Normandie - 65 ans - 13 mai 2011


Littérature du désespoir 9 étoiles

Si l’âme humaine ressort plutôt noircie de la lecture de ce roman, la nature inviolée de l’Alaska en ressort magnifiée. Sukkwan Island est une île (comme son nom l’indique !), inhabitée, sur la côte alaskaïenne. Jim, dentiste en rupture de société, a décidé de relancer ou de retrouver un sens à sa vie en vivant pendant une année comme les pionniers (bien une idée américaine, ça !), seul dans la nature, ne comptant que sur lui-même pour subsister et survivre. Le coup du « bon sauvage » en guise de rédemption en quelque sorte.
Sauf que …, sauf que Jim ne joue pas totalement le jeu puisqu’il fait en sorte que Roy –son fils de treize ans qu’il a un peu perdu de vue depuis sa séparation d’avec la mère de Roy (Jim a, entre autres, une vie affective des plus sombres et compliquées) -, il fait en sorte que Roy, donc, l’accompagne dans cet exil. L’occasion doit-il penser de mieux connaître son fils et de lui proposer une tranche de vie à part.
La chose va se révéler terrible et fait de « Sukkwan Island » un roman que certains qualifient d’extrêmement noir. C’est vrai. Pour ce côté noir, il m’a irrésistiblement fait penser à « La route », de McCarthy, c’est dire comme c’est désespéré ! Mais pour le côté confrontation avec la nature sauvage alaskaïenne, alors c’est à « Into the wild » que j’ai pensé. On sent effectivement le souffle frais de cette nature quasi inviolée, plutôt inhospitalière, que Jim n’est absolument pas préparé à affronter. Que dire alors du pauvre Roy qui n’a rien demandé à personne et qui va devoir subir la situation !
Bon sang que c’est dur ! Plus que ça encore puisque « Sukkwan Island » en deux chapitres et que la fin du premier est d’une brutalité – exprimée en une brièveté record toutes catégories – inouïe ! Littéralement inouïe. Un véritable coup au plexus. Peut-être renforcé par le fait que j’ai « écouté » ce roman sur support audio et que cette petite phrase assénée soudainement n’en est que plus déstabilisante.
Une sacrée noirceur ventilée par un souffle en provenance directe des glaciers alaskaïens !
A signaler que « Sukkwan Island » a reçu le prix Médicis Etranger 2010.

Tistou - - 67 ans - 19 mars 2011


Un roman puissant et inquiétant 9 étoiles

C'est l'histoire tragique d'un père irresponsable et de son fils de treize ans, livrés à eux même et à leurs fantômes sur une île déserte loin de tout.
Un très grand premier roman pour ce jeune auteur américain. Prix Médicis étranger largement mérité. Un livre qui ne vous lâche plus du début à la fin et qui vous retourne complètement, et qui va vous bouleverser pour un moment.
Une superbe écriture à la fois claire, riche, limpide et intense. Les descriptions de la nature sont superbes aussi.
Je fais ici un bref parallèle avec un autre grand roman contemporain, "la Route de McCarthy". Dans ce dernier, il s'agit d'un père ultra responsable qui essaye de maintenir en vie son fils comme si il était le dernier être humain sur terre. Dans Sukkwan Island, il s'agit à l'inverse d'un père complètement irresponsable, immature et égoïste qui va tout détruire par stupidité. Il y a là un sujet de thèse intéressant sur la comparaison entre les deux livres. Sukkwan Island, un livre Magistral tout comme la route.

Chene - Tours - 53 ans - 5 février 2011


Temps perdu 1 étoiles

Une histoire au suspense insoutenable? parait-il. Je n'ai l'ai pas ressenti tout au long de cette lecture ennuyeuse. Mal écrit, c'est lent, les dialogues sont d'une banalité affligeante, et au milieu du livre, la cata... Non, je n'ai rien aimé dans ce bouquin, pas plus les personnages que l'histoire.

Phug - - 73 ans - 15 janvier 2011


Déprimant 2 étoiles

Ce livre, largement encensé par les critiques,et récompensé du prix Medicis Etranger, laisse toutefois perplexe...Quant au récit, et quant au style aussi, qui ne m'a pas semblé casser trois pattes à un canard...!(à moins que ce ne soient des faiblesses de traduction)
L'ensemble est plat, répétitif, on a du mal à accrocher à cette relation père-fils et à ces conditions de vie (ou de survie) tout à fait improbables....
J'ai continué la lecture toutefois pour attendre ce "fameux" coup de théâtre annoncé ...Et à partir de ce moment, on sombre dans le glauque, le morbide et presque l'insoutenable, à se demander si on est dans un cauchemar ou un roman "gore".
En conclusion, je ne recommanderais ce livre à personne, les personnages ne m'ont pas semblé crédibles sur le plan psychologique et cette lecture met très mal à l'aise. A éviter si l'on est fragile ou déprimé....

Melly - - 64 ans - 14 janvier 2011


long à démarrer 2 étoiles

La 1ère partie du livre est molle, les journées des 2 personnages sont sans fin, répétitives et on s'ennuie. Pourtant, on est comme happé par la suite, et on sombre avec le héros, jusqu'à la fin. Ne pas lire quand on est déprimé !

Crevetta82 - - 41 ans - 10 janvier 2011


PERE IRRESPONSABLE 8 étoiles

Huis-clos entre un père irresponsable et un fils de treize ans sur une île sauvage du Sud de l'Alaska.
Ce séjour mal préparé par le père se transforme rapidement en cauchemar.
Le père se dévoile à son fils sans même se rendre compte de l'état dans lequel il met ce dernier.
Je n'ai jamais détesté un personnage comme cela.

Koudoux - SART - 59 ans - 9 janvier 2011


bien, sans plus 5 étoiles

Je suis d'accord avec Frunny, j'ai du mal à comprendre tout l'engouement que ce livre a suscité...
A vrai dire, j'ai beaucoup aimé les deux premiers "actes" mais la dernière partie (l'échappée du père) m'a paru légèrement pénible et n'apporte finalement pas grand chose à l'histoire.
Bref, je me suis encore fait avoir par un roman récompensé par un prix littéraire et encensé par la critique mais si vous cherchez un chef d'oeuvre, passez votre chemin...

Bebmadrid - Palma de Mallorca - 44 ans - 6 janvier 2011


Uppercut 8 étoiles

Ouch, coup de poing dans le foie. ça commence plus nature que writing, Charles Ingalls sur son île avec son fils. Puis on se dit que les relations père/fils vont être creusées. Elles ne le sont pas tant mais la somme de sous entendus suffit à faire passer le message. Impossible de révéler le contenu de ce livre, mais quand un père dépressif n'est pas à l'écoute, ça perturbe la progéniture, c'est le moins que l'on puisse dire. Très bon roman, choc, pas d'une plume extraordinaire, c'est l'histoire qui l'est plus.

El grillo - val d'oise - 50 ans - 8 décembre 2010


La nature sauvage au centre du récit 7 étoiles

Comment un père et son fils de 13 ans peuvent-ils survivre isolés dans une nature impitoyable ? C'est un des éléments intéressants de ce roman, de même que l'analyse, un peu superficielle, des relations complexes de ce père immature et de son fils plus mûr qu'on ne le suppose.

Ce livre se lit d'une traite, mais on reste un peu sur sa faim.

Tanneguy - Paris - 84 ans - 9 novembre 2010


Seuls au monde 7 étoiles

Je sors à l'instant de la lecture de ce roman, la page 113 reste la charnière du livre. Dans la première partie on sent effectivement un ado seul au monde aux prises entre ses propres envies et les angoisses existentielles de son père. Le moment crucial du livre n'est là que pour amener le personnage à entrer en introspection . Dans un second temps ce père qui se retrouve seul avec lui même et d'ailleurs la fin du roman l'amènera à affronter ses terreurs et ses doutes. Le style est simple sans être simpliste loin de là. Cet ouvrage m'a bien plu.

Boboss - - 48 ans - 1 novembre 2010


un huis clos noir et sordide . 6 étoiles

Je ne reviendrai pas sur les éléments de l'histoire retracés par les critiques précédentes .
J'attendais une oeuvre noire atour de la relation " père/fils " mais là....il semble que ce ne soit pas le centre du roman .
Jim est un père immature , incapable de gérer sa vie , d'anticiper ses actions et de construire le moindre projet .
On se rend rapidement compte que Roy ( son fils ) doit se substituer aux faiblesses de son père et en porter le poids .
Jim est mal dans sa peau , se rend compte qu'il a " foutu sa vie en l'air " et " utilise " son fils pour entreprendre une psychothérapie et non pour apprendre à le connaitre en s'en rapprocher .

Même si certaines scènes sont fortes et portent à la réflexion ; j'ai trouvé ce roman très " moyen " et comprends mal l'engouement qu'il a suscité .

Frunny - PARIS - 58 ans - 20 septembre 2010


Dur et réaliste 8 étoiles

C'est un livre très dur, où un père immature et égoïste, même irresponsable, tente de renouer avec son fils, Roy, jeune adolescent, en lui proposant une année en autarcie sur une île hostile en Alaska.

Le prenant vraisemblablement pour un adulte en mesure de le comprendre, voire pour son psy, il lui raconte sa vie passée, constituée de coucheries à droite à gauche et son désir incontrôlable pour les femmes, raisons pour lesquelles la mère de Roy l'a quitté.
Il lui exprime aussi sa volonté de devenir un homme neuf et de repartir à zéro, volonté vite ébranlée par ses angoisses profondes qui l'amèneront, à deux reprises, à tenter de se suicider devant son fils.
Les conséquences de ses actes seront terribles.

Les émotions provoquées par la lecture de ce livre sont violentes: on déteste cet homme qui ne sait que terrifier son propre fils, on comprend le mal être de l'adolescent, encore prisonnier de l'enfance mais comprenant les travers des adultes, et la complexité des sentiments de Roy, qui, s'il aime son père, ne peut s'empêcher de haïr l'homme qu'il découvre.

Le style est parfaitement adapté à la froideur des paysages et du récit, on s'y plonge avec une grande facilité.

La fin est certes inattendue, mais un peu rapide et moins poignante que je l'aurais espéré.

Globalement, l'ensemble m'a paru si réaliste que j'ai du mal à croire que tout cela n'est qu'une simple histoire...

Lu7 - Amiens - 38 ans - 26 août 2010


Un cauchemar en Alaska 8 étoiles

J'ai lu ce roman d'une traite en 4 heures... La preuve que quand on met le nez dedans, on a du mal à en sortir. Il faut dire qu'une fois déposé sur l'île avec les deux protagonistes, le lecteur n'a aucun moyen de regagner la civilisation et se voit contraint d'accompagner Jim, le père, jusqu'au bout de son terrible destin, dans le froid et la pluie, dans le désert humain de cette île d'Alaska.
J'ai trouvé intéressante la bascule narrative de la fin de la première partie qui laisse le lecteur incrédule mais comme d'autres lecteurs, j'ai un peu regretté le choix de la fin du roman moins intense et quelque peu délayée.

Papyrus - Montperreux - 64 ans - 12 août 2010


Un rêve fou ! 8 étoiles

Si Giono nous a donné de merveilleuses descriptions de la Provence, David Vann, né en Alaska, rejoint plutôt Rick Bass, l’autre écrivain américain qui a beaucoup écrit sur les grands froids du Montana et les conditions de vie qui en découlent.


Jim se distingue par une incapacité à s’adapter. A la page 57 il dit d’ailleurs de lui-même : « Le truc, c’est qu’il y a quelque chose qui cloche chez moi. Je ne peux jamais faire ce qu’il faut, jamais être celui que je suis censé être. Il y a quelque chose en moi qui m’en empêche. »

Jim a acheté une cabane sur une île déserte parmi bien d’autre dans le grand nord. Son rêve: y vivre un an avec son fils Roy et découvrir celui-ci.

Or, l’enfant est plus lucide que lui ! Dès le départ donc les choses ne tourneront pas comme il le faudrait. Chaque soir, avant de s’endormir, il entendra son père pleurer. Cela durera plusieurs jours et il surprendra même celui-ci à tenter de se suicider à deux reprises.

Les rapports entre le père et le fils subiront donc de nombreux bas et quelques hauts

L’histoire va nous réserver de nombreuses surprises.

Outre celles-ci, ce livre vaut vraiment la peine d’être lu pour ses analyses psychologiques et ses nombreuses descriptions du grand nord, sa nature et ses difficultés.

Un très bon livre, bien écrit, dont l’auteur n’a que quarante deux ans.

Je ne le connaissais pas, pas plus que la maison d’édition française « Gallmeiser » qui nous offre une très belle présentation. Mon espoir serait qu’elle nous trouve encore d’autres jeunes auteurs de cette qualité.

Jules - Bruxelles - 79 ans - 25 juillet 2010


Huis-clos père-fils 8 étoiles

C’est l’histoire d’un drame inattendu. Heureusement, les lecteurs ont préservé le secret. Jusqu’à cet incident, le suspense est intéressant puisque Vann le distille à petite dose. Par la suite, la chute n’arrive pas à conserver la même intensité, d’autant plus que l’auteur - un fervent amant de la nature - nous offre maints vagabondages inutiles. Ceci n’enlève rien toutefois à la force de son message.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 54 ans - 14 juillet 2010


Triste existence, fin tragique 10 étoiles

Un livre magnifique, facile à lire, livrant un drame humain avec souplesse et subtilité, démontrant les bêtises d'un père immature embarquant son propre fils (préado) dans une aventure dont il ne se doute pas des conséquences...

M-b90 - - 41 ans - 26 juin 2010


Epoustouflant basculement dans l'horreur... 10 étoiles

Jim, un père décide d’emmener son fils Roy vivre sur une ile au fin fond de l’Alaska en communion avec la nature, pêcher, chasser… pour vivre, retrouver les valeurs de la vie et une relation complice avec son fils, relation qu’il n’a jamais vraiment réussi à établir.
Cette aventure va dès le début virer au cauchemar ! Les difficultés s’accumulent, la relation entre le père et le fils était compliquée avant ce périple et le restera pendant ! Elle va même être chaotique, voire malsaine jusqu’à devenir intolérable…et ce jusqu’au drame ultime qui va unir ces 2 êtres pour toujours ! L’horreur de la situation arrive tellement soudainement que nous n’avons pas le temps de nous y préparer et le choc est violent…
L’ambiance de ce roman est claustrophobique alors qu’il se déroule en pleine nature et dans les grands espaces! L’enfermement, c’est ces deux êtres qui nous le font vivre… si proches et aussi si lointains… si libres et en même temps si prisonniers l’un de l’autre sur cette ile.
Un éboulement de sentiments s’abat sur vous à la lecture de ce roman : la peur, la tristesse, l’étonnement, la haine, l’amour… la colère et puis la pitié…
On vit les choses avec une telle intensité, c’est parfois tellement réel et en même temps tellement affreux et le mot est faible que la nausée nous prend, l’angoisse arrive !
J’ai dévoré ce livre tellement soulagée que ce ne soit qu’un roman !!

Poki - - 49 ans - 11 juin 2010


Une vie gâchée.... 5 étoiles

Je sors à peine de la lecture de ce livre et, à la différence de certaines autres critiques postées plus tôt, je n'ai pas trouvé qu'il était d'une telle noirceur, d'une telle horreur...Pour trouver de la noirceur et de l'horreur il faut lire les Jack Ketchum ou encore Ellory (et non pas Ellroy) ou Shane Stevens, là oui c'est de l'horreur à l'état pur.

Concernant Sukkwan Island et bien j'y ai trouvé une certaine pression psychologique, surtout dans la première partie du livre durant laquelle j'ai vraiment retrouvé de "La Route" de MacCarthy.

Pour moi cette histoire est finalement assez simple et banale à la base, l'histoire d'un homme perdu, qui a perdu sa famille à cause de ses coucheries à gauche à droite (combien de milliers d'hommes vivent cela de nos jours?) et qui le regrette par la suite. Il est certes un peu bizarre mais rien non plus d'incroyable.
Je ne veux pas raconter ce qui se passe pour ne pas gâcher le plaisir des futurs lecteurs mais cet homme ne me paraît pas être complétement responsable de tout ce qui se passe, il fait même preuve de bonne volonté à bien des égards.

Au final, une histoire psychologiquement un peu noire mais sans atteindre des sommets de l'horreur, un McCarthy en moins bon selon moi bien sûr et une belle écriture, assez fluide. Les paysages de l'Alaska sont très bien décrits et nous pouvons ressentir ce froid glacial et intense même au sein de nos salons douillets.

Ce livre est très rapide à lire (j'ai mis moins de 4 heures), je peux éventuellement le recommander à ceux qui ont adoré "La Route" ou d'autres romans psychologiquement difficiles mais pas dans leurs priorités de lecture. J'avais entendu énormément de bien de ce livre et en sors un brin déçu.

Clubber14 - Paris - 43 ans - 19 mars 2010


L'horreur pure. 10 étoiles

J'ai lu ce livre en deux jours. Le premier soir jusqu'à cette fameuse phrase, fin de chapitre aussi, où tout bascule soudain dans l'horreur. J'ai pleuré et j'ai lu le reste le lendemain. Le livre m'a laissée estomaquée et j'avoue avoir même eu envie de vomir. Un des meilleurs livres de l'année, qui vous laisse totalement retourné pendant plusieurs jours! Ames sensibles s'abstenir...

Mathilde29 - - 53 ans - 16 mars 2010


Seul à deux 9 étoiles

Jim est un homme perdu. Divorcé à plusieurs reprises, ne sachant gérer sa vie autrement que par des pulsions pour les femmes auxquelles il ne résiste pas. Il rate ses mariages, rate aussi l’éducation de ses enfants et son rôle de père, notamment vis-à-vis de Roy son fils de 13 ans.

Il semble vouloir se reprendre en main et part vivre avec son fils, sur une île déserte de l’Alaska dans des conditions plus que précaires.

Mais cette expérience là sera sans doute son échec le plus cuisant. Mal préparé, Jim y fait preuve de légèreté, d’imprudences et s’y prend mal parce qu’au final, égoïsme et auto-apitoiement sont ses principales caractéristiques. Alors nos deux Robinsons survivent. Côte à côte plus qu’ensemble et le pauvre Roy en souffre, le vit mal, mais plus adulte que son père, sent comme un devoir… finalement trop lourd pour les frêles épaules de celui qui n’est encore qu’un enfant.

En dire plus serait nuire à la surprise permanente de ce roman excellemment mené de bout en bout.

Une claque littérale, une claque littéraire ! Jim ne comprendra que trop tard après avoir suscité la pitié mais aussi l’abjection.

Cette histoire d’un homme perdu, d’un père perdu qui ne se rattrape que trop tard fait froid dans le dos.

Monito - - 51 ans - 15 mars 2010


Dur retour à la terre 8 étoiles

Jim, dentiste divorcé, décide de partir se ressourcer en compagnie de Roy, son jeune fils de treize ans, sur la petite île de Sukkwan Island en Alaska. Mais c'est une île sauvage accessible uniquement par bateau ou par hydravion, inhabitée, pleine de forêts humides et de pentes escarpées. Il y a fait l'acquisition d'une cabane et compte bien passer l'hiver en vivant de chasse et de pêche. Croyant avoir tout raté dans sa vie, il compte sur ce séjour pour prendre un nouveau départ et renouer avec ce garçon qu'il connait si peu. Mais rien ne va se passer comme prévu...
Roman d'aventures dans la lignée de ceux du grand Jack London, « Sukkwan Island » illustre l'incroyable difficulté que peut représenter un retour à la vie de pionnier pour un homme moderne par définition inadapté à toute vie sauvage. Et pourtant, si ce séjour tourne au cauchemar c'est finalement plus dû aux problèmes psychologiques des deux personnages qu'aux rudes conditions de leur vie. Un livre noir, dur et peu rassurant sur le thème de l'incommunicabilité et de l'échec. Une plongée dans les ténèbres de l'âme humaine. La fin est hallucinante d'horreur. On passe tout près du gore et on se demande souvent ce qu'on aurait fait à la place du héros.

CC.RIDER - - 65 ans - 12 mars 2010