Le droit musulman
de François-Paul Blanc

critiqué par Veneziano, le 24 janvier 2010
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Un droit de la famille discriminatoire
Après un bref rappel des sources du droit musulman et de la hiérarchie des normes, ce livre présente le droit du mariage, de sa dissolution, de la filiation et les lignes générales de l'ordre successoral.
Si ce livre est certes clair, bien qu'il faille suivre et retenir les termes juridiques exprimés en arabe, il ne traite que de droit civil, et presque exclusivement de droit de la famille. Rien n'est évoqué des commercial, pénal, social, public, des institutions judiciaires et administratives, du droit de propriété et des contrats. C'est un choix, tout à fait honorable, mais à justifier, d'abord dans le titre.

Par ailleurs, le droit de la famille ne constitue visiblement pas une publicité très flatteuse pour le droit musulman : la répudiation, l'éviction presque totale de l'ordre successoral et la quasi-inexistence de la personnalité juridique de la femme en font une société basée sur la discrimination sexuelle. Il y a des aménagements, comme une forme de répudiation consentie et la demande de dissolution du mariage.
Sans vouloir, loin de là, paraître polémique, j'ai du mal à concevoir que puisse être justifiée la représentation de la femme comme une propriété de son mari, soumise à son bon vouloir. Ce n'est pas ma conception de l'égalité et de la dignité. Cette question mérite certainement d'être approfondie et les femmes musulmanes certainement mieux et davantage.

Cet ouvrage est à vocation pédagogique et scientifique : il est présenté par un juriste, professeur agrégé des universités, doyen honoraire de la faculté de Perpignan.