Le Collaborateur de Bethléem : Une enquête d'Omar Youssef
de Matt Rees

critiqué par BMR & MAM, le 20 janvier 2010
(Paris - 63 ans)


La note:  étoiles
Polar palestinien ...
Notre guide est un journaliste américain, Matt Rees, qui nous emmène sur les traces du Collaborateur de Bethléem.
On se retrouve donc près de Jérusalem, côté palestinien, embringué avec le héros (un prof) dans une histoire où se mêlent les rivalités entre les religions (chrétiens, musulmans, les juifs sont en face) et les rivalités entre les factions palestiniennes (Fatah, Hamas, Brigades, ...). Ça cafouille à qui mieux mieux dans une société en pleine déliquescence, minée par la guerre, les querelles intestines et la corruption.

[...] - Dieu sait que s'il n'existait ni Bible ni Coran, notre petite ville vivrait bien plus paisiblement, vous ne croyez pas ? Si la fameuse étoile avait conduit les Rois mages, mettons à Bagdad au lieu de Bethléem, la vie serait bien plus facile ici.

Un héros de la résistance est abattu/assassiné et l'un des anciens élèves du professeur Omar Youssef est accusé de collaboration avec l'ennemi ...
Le prof se lance dans une contre-enquête qui le mènera de péril en péril ...
Toute cette découverte de la vie palestinienne sous l'occupation israélienne (qui reste en toile de fond) est très instructive mais guère réjouissante.
Mais on n'a pas vraiment accroché au personnage principal, le prof, décrit par la quatrième de couverture comme un personnage atypique et charismatique ... atypique certes, mais pas du tout charismatique.
Ce bon père de famille hésitant se retrouve ballotté par les événements (on le serait à moins) et peine à nous entraîner à sa suite sur la piste du vrai collaborateur ... et l'intrigue a le goût d'un couscous sans harissa. Dommage !
Reste la découverte, on l'a dit, de la Palestine des palestiniens ...
Il faudra donner une seconde chance à Matt Rees ... son second bouquin est déjà traduit : Une tombe à Gaza.
On ne vit pas vieux à Bethléem en ce moment ! 5 étoiles

Je n'étais guère "chaud" pour démarrer ce roman ; je suis allé pourtant jusqu'au bout et j'ai appris un certain nombre de choses assez différentes de ce qu'on nous répète depuis toujours sur la situation dans cette région. Si la vie est intenable - le mot est faible - ce n'est pas dû uniquement aux Israéliens, loin de là. L'enquête est banale mais les personnages sont bien campés.

Une question : pourquoi de tels romans ne sont-ils pas écrits par des Palestiniens ? Ce serait plus crédible. Peut-être seraient-ils menacés ?

Tanneguy - Paris - 84 ans - 12 novembre 2012