Fille noire, fille blanche
de Joyce Carol Oates

critiqué par Tanneguy, le 18 janvier 2010
(Paris - 84 ans)


La note:  étoiles
Quelques faits intéressants. Laborieux...
Le style de JC Oates est déroutant : lent, on a envie de la bousculer ! Des figures de style répétées comme les mots accolés par une barre / ou un trait d'union factice. Mais elle a parfois des choses intéressantes à raconter...

Je pensais être embarqué dans une histoire de jeunes collégiennes classiques tourmentées par la question raciale (pas nouveau !) ; mais au fil du récit s'étirant lentement au fil des pages, une question originale s'est dessinée : que sont devenus les enfants des "radicals" américains, ces fils de bourgeois aisés qui se sont enfoncés dans une révolte d'enfants gâtés, ce qui a amené certains à l'action violente, à la drogue, aux idéaux dévoyés. Quel regard portaient-ils sur leurs parents ?

Pour cette raison, je suis indulgent dans ma notation et je ne déconseille pas totalement la lecture de cet ouvrage relativement court.
La peau de l'autre 8 étoiles

Il est de la littérature comme de la vie, on peut choisir de s'en tenir à la surface des choses ou , si l'on veut bien se donner la peine, essayer de comprendre ce qui nous fait agir, ce qui fait agir les autres.

Les déboires de Minette Swift, jeune femme noire disgracieuse, semblent être le résultat d'un racisme ordinaire sévissant sur les campus américains des années 1970. Pourtant, il faudra bien finir par admettre avec sa colocataire, Genna Meade, qui est aussi sa plus fidèle partisane, que telle n'est pas la vérité ou, plutôt, que cette vérité relève en partie du mensonge.

Genna et Minette, l'une blanche, l'autre noire, dissemblables par la couleur de peau et l'origine sociale, ont pourtant un point commun: un héritage bien lourd pour leurs jeunes épaules.

Mal dans leur peau, ces deux jeunes femmes pensent, en effet, avoir des comptes à rendre à un passé illuminé par de glorieux aînés.

Si Genna cherche à se démarquer de la race blanche pour plaire à un père anarchisant et absent, Minette se complaît dans sa position de victime et se console auprès d'un christ flamboyant tout juste échappé de l'église paternelle, le Temple Vale du Tabernacle mondial de Jésus -Christ.

Ce roman, un peu statique il est vrai dans son déroulement, invite le lecteur à faire voler en éclats les apparences, ces apparences desquelles ni la fille noire, ni la fille blanche, n'ont su s'affranchir.

Montgomery - Auxerre - 52 ans - 21 septembre 2014


Déroutant 4 étoiles

Un roman déroutant. Certes il se lit facilement (texte court, style accrocheur mais de qualité irrégulière). Le problème est que je n'ai pas accroché d'abord à la structure du récit souvent confuse et à ses sous-entendus difficilement compréhensibles même si on s'intéresse à l'histoire américaine. Mais ce qui m'a le plus gênée, ce sont les personnages: peu attrayants, voire déplaisants. En résumé, une entrée en matière pour cet auteur que je souhaitais découvrir très peu concluante. Car la question que je me pose est: quelle est la réelle utilité de ce roman?

Echo - Aquitaine - 46 ans - 1 octobre 2013