Les ours n'ont pas de problème de parking de Nicolas Ancion

Les ours n'ont pas de problème de parking de Nicolas Ancion

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Lucien, le 10 janvier 2002 (Inscrit le 13 mars 2001, 68 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (13 017ème position).
Visites : 6 090  (depuis Novembre 2007)

D'encombrantes peluches

Nicolas Ancion (voir son interview sur « critiques libres ») est un jeune auteur (tout juste trente ans) qui se consacre entièrement à la littérature : il s'occupe activement du site Internet des éditions Luc Pire, gère son propre site, contribue au succès de l'opération "chèque lire", écrit des romans, des poèmes, des contes, des monologues...
Son recueil a l'honneur de "lancer" la nouvelle maison d'édition "le Grand Miroir", fondée en collaboration par les éditions Luc Pire, la librairie "Filigranes" et Stéphane Lambert ("Ancrages"). Huit récits courts : plutôt des contes que des nouvelles, même si le contour de ces genres est parfois plutôt flou (les "contes" de Maupassant sont parfois bien proches du réalisme que l'on attend de la nouvelle; les "nouvelles du Grand Possible" de Thiry se démarquent peu des "contes fantastiques" d'un certain Thomas Owen.) Contes de fées? Sans doute pas. Ces huit histoires sont ancrées dans une réalité précise, bien de chez nous (l'affaire Dutroux, les demandeurs d'asile, l'immigration, la délinquance, les banlieues...). Pourtant, on y trouve une constante presque obsédante chez Ancion : le merveilleux enfantin. On sait que Nicolas a grandi dans le monde des marionnettes liégeoises. On se souvient peut-être de cette "quatrième" pour "Le chien brun et la fleur jaune de Chine" : "A l'âge de huit ans, il reçoit un chien brun en peluche. Il l'appelle Tom. Alors, comme il faut bien partager les tâches, c'est Tom qui vit les aventures, et c'est Nicolas qui les écrit." D'où l'omniprésence des peluches dans l'oeuvre d'Ancion. Une omniprésence qui peut séduire un lecteur plongé dans un univers épargné (pas tant que ça : il y a chez Ancion, notamment dans son beau roman "Quatrième étage", une "cruauté" palpable, très souvent source d'empathie), mais qui peut aussi agacer, amener à se demander si les ours, débarrassés des "problèmes de parking", ne risquent pas de mener le marionnettiste vers une voie de garage. Nicolas a prouvé qu'il peut élaborer une oeuvre romanesque de plus grande envergure. Le lecteur impatient, en attendant ce nouvel étage de la fusée Ancion, pourra se distraire en dégustant ces huit contes - et faire partager à tous, même aux plus jeunes, l'univers gentiment surréaliste de cet auteur polyvalent.

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Le grand méchant Nicolas

8 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans) - 13 mai 2010

Ma première lecture de Nicolas Ancion (comprenez qu’il y en aura d’autres …). J’apprécie son style et ce qu’il nous raconte. Fantaisiste, un rien loufoque, avec un chouïa de sadisme ( normalement, les peluches ne sont pas faites pour être hachées menu ), presque du moralement incorrect parfois ( je pense particulièrement à « Le grand méchant Marc ») . En tout état de cause, je sais maintenant que Nicolas Ancion possède une imagination foisonnante, souvent farfelue, qu’il semble apprécier le foot, les animaux, les peluches, les têtes de Turcs, … et, cerise sur le gâteau, Liège (ce qui n’est pas rien !).
Parmi ces 8 nouvelles, je pointerais spécialement « le grand méchant Marc » , « l’album de foot » , « tête de Turc » qui cause de Sainte Marguerite, mon quartier.
Extraits :
- « Dès que je m’étais approché de lui ( Saint Nicolas ), il m’avait tendu un sachet de bonbons, il m’avait félicité pour mes bons points en français en disant :
- Il parait que tu es bien sage, Ugur. Et que tu ne demandes jamais rien. C’est bien, il faut continuer ainsi.
Ca m’avait perturbé cette phrase-là. Il y a des phrases comme ça qui travaillent dans la tête et qui grattent comme des miettes de biscotte dans les draps.
- Pourtant il n’était pas encore vraiment vieux. Soixante ans, ce n’est pas la fin du monde, il reste encore de nombreuses heures à vivre.
Gloups !

Quand Nounours se rebelle...

9 étoiles

Critique de Nirvana (Bruxelles, Inscrite le 7 avril 2004, 51 ans) - 12 avril 2005

Une très belle découverte que cet auteur belge. Ici il s'agit d'un (trop)court recueil de huit nouvelles, huit petits contes, où les ours en peluche sont serial killers ou à la recherche de leur mère, et ils côtoient des gangsters victimes de leur hold-up ou un Père Noël qui regrette que les enfants grandissent trop vite. Tout cela est surréaliste, "à la belge", une belle écriture de proximité qui fait le lecteur se sentir chez lui dans ces récits.
Dès le départ, la première nouvelle m'a scotchée, puisqu'elle traite du tristement célèbre Marc Dutroux. Pas évident d'utiliser ce triste sire quand l'actualité est encore bouillante, mais l'auteur y réussit à merveille.
Comme Bluewitch et Patman, j'en veux encore!!!

"Toys stories"

8 étoiles

Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 44 ans) - 24 juillet 2002

De la réalité grinçante, de la fantaisie surréaliste et beaucoup de magie dans ces huit nouvelles de Nicolas Ancion. Comme le dit bien Lucien, l'omniprésence des peluches peut séduire le lecteur et, en ce qui me concerne, ça a été le cas! Avant tout "Pas de vacances pour le chien brun" qui prête à sourire face à la détermination vengeresse de la peluche. Mes autres coups de coeur "Tête de Turc" et "Le chien brun et la fleur jaune de Chine". Enchantement et vérité se mêlent pour un résultat fascinant et original. Que dire de plus? On en redemande...

Nico est là.

8 étoiles

Critique de Patman (Paris, Inscrit le 5 septembre 2001, 61 ans) - 11 janvier 2002

Je prend toujours autant de plaisir à lire Nicolas Ancion, un des meilleurs porte drapeaux de la jeune génération littéraire belge. Mon seul reproche sur ce dernier opus...c'est qu'il est trop court!

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