Les lois de la gravité
de Jean Teulé

critiqué par Mcchipie, le 17 décembre 2009
( - 47 ans)


La note:  étoiles
Bof
Quatrième de couverture :
"Il y a quelques années, la police est venue à mon domicile pour enquêter sur la mort de mon mari. Ils en ont conclu à un suicide. Eh bien, ce n'est pas vrai. C'est moi qui l'ai poussé du onzième étage".
Une femme pénètre en pleine nuit dans un bureau de police pour confesser le meurtre de son mari. Dix ans jour pour jour après cet homicide déguisé en accident – c'est-à-dire la veille précisément où du point de vue juridique il y a prescription – cette femme, mariée à un homme alcoolique, dépressif et violent qui la battait et battait ses enfants, dévorée de culpabilité et de remords, vient se livrer spontanément. S'engage avec le fonctionnaire de police qui la reçoit et qui l'écoute un échange où les deux êtres, l'homme et la femme, se livrent à une confession intime.
Armé d'un tel scénario Eric-Emmanuel Schmitt aurait fait une longue dissertation rhétorique dialoguée sur la question morale de la valeur du crime. Le propos et le talent de Jean Teulé est tout autre. Entre la femme qui s'accuse et le flic qui récuse, l'auteur parvient à faire surgir toute l'humanité du drame. En arrière-plan de ce magnifique petit roman, on voit poindre par petites touches ("Il est, monsieur, des amours sans douceur", "Je vole des roses dans la ville d'à côté où j'habite"), la détresse de vies sociales brisées. Teulé touche juste quand il fait sonner sobrement ces "mots des pauvres gens", comme disait Léo Ferré, qui sont les seules armes des anonymes de l'existence. Et signe un roman certainement plus engagé et profond qu'il n'y paraît. --Denis Gombert

Mon avis :
Troisième roman de Jean Teulé que j'ai lu. Je suis tristement déçue. Je n'ai pas perçu l'humour grinçant que j'aime.
Ca part surtout bien en vrille. Un flic limite, limite. Une femme perdue et têtue.
Une fin "bof".

Je ne renonce pourtant pas à lire les autres ouvrages de Jean Teulé. Pourtant ce roman, je ne le conseille pas.
Vite lu... 4 étoiles

L'histoire promettait de l'originalité. Et très vite, elle m'a laissé sans intérêt, sans accroche. Pas d'attrait particulier pour ces deux personnages. Ca se lit bien mais c'est tout !

Kilidetou - Angers - 44 ans - 8 septembre 2013


Tête-à-tête intéressant 6 étoiles

Je dois avouer que je suis un peu déçue de ce roman de Jean Teulé. J'ai trouvé cette espèce de huis clos entre cette femme pétrie de remords et ce flic un peu border-line très intéressant, mais j'ai l'impression qu'il manque quelque chose, que le roman n'est pas vraiment abouti. De plus, j'ai trouvé que le quatrième de couverture dévoile beaucoup trop de l'histoire et que ça gâche un peu l'effet de surprise...En bref, sympathique, mais sans plus...

Mithrowen - La Chaux-de-Fonds - 35 ans - 26 octobre 2012


Quand Teulé s’amuse en nous amusant … 5 étoiles

La mort d’un homme aux nombreux antécédents suicidaires avait été en son temps classée sans suite par la Justice. Or voici que de nombreuses années plus tard, la veuve – alors victime de sévices constants de la part de son mari alcoolique violent – s’accuse de l’avoir à l’époque précipité dans le vide !

Telle une pièce de théâtre à l’unité de temps et de lieu, l’action de ce court roman se déroule au Commissariat de police avec deux protagonistes : l’ Inspecteur qui ne désire surtout pas enregistrer une déposition qui ferait prendre 20 ans d’enfermement à une pauvre femme battue laquelle a, de surcroît, la charge de 3 jeunes enfants…

Et la meurtrière, bourrelée de remords, assaillie de cauchemars, et qui s’évertue à entamer une course contre la montre dès lors que dans à peine une heure tombera la prescription décennale qui gommerait le crime et innocenterait la coupable !

Dans ce tête à tête savamment argumenté, émaillé de procédés dilatoires susceptibles de raccourcir le temps restant à courir, chacun des acteurs défend sa thèse avec une conviction désespérée, et dont il ressort non seulement un savoureux tragi-comique de situation mais aussi une certitude : celle selon laquelle l’auteur a d’abord voulu s’amuser !

Ori - Kraainem - 88 ans - 19 avril 2011