L'oeuvre intégrale
de Jacques Brel

critiqué par Jules, le 2 janvier 2002
(Bruxelles - 79 ans)

La note: étoiles

Un énorme plaisir très souvent répété

Les amateurs de Brel sont très nombreux à être capables de chanter les textes de ses chansons. Cela n'enlève cependant aucun intérêt à ce livre publié en 82 et qui nous donne son oeuvre intégrale. L'écouter chanter est une chose, le lire est quelque chose de différent.
J'ai eu l'énorme chance de le voir cinq fois sur scène, d'assister à chaque fois à la passion qui emportait toute la salle, et lui qui se plantait face à elle et qui cadençait « Dans le port d’Amsterdam » au rythme du pas chaloupé du marin à la recherche de la houle sous ses pieds. Puis il appelait « Jef » en criant « Viens Jef, viens !… » Quand il entamait « Le plat pays » nous étions frissonnants, tendus vers ces paroles superbes et vers cette nostalgie que dégage le canal de Damme, aux arbres penchés par le vent d’ouest, quand le ciel est bas. Et quand le grand comédien qu’il était entamait « Ces gens là », la salle était béate d’admiration devant la capacité qu'il avait de vivre ses chansons et de nous transmettre les passions qui les parcouraient. On le voyait le bonhomme « avec son petit chapeau, avec son petit manteau, avec sa petite auto, qu'aimerait bien avoir l'air, mais qui n'a pas l'air du tout » et le frère « …qu'on retrouve matin, dans l'église qui roupille, raide comme une saillie, blanc comme un cierge de Pâques, et puis qui balbutie, et qui a l'œil qui divague ». Quand Brel hurlait « J’ai jamais tué de chats » il y mettait toute la révolte du monde, toute la passion du monde, tout le chagrin du monde. Trempé, maigre, avec ses longues jambes, ses longs bras, ses grandes mains avec lesquelles il jouait tellement. qu'il appelait les « frites à revenir en plus », ou qu'il nous mimait qu'on n’écoutait pas « ce que ses pauvres mains racontent »… Un bien grand Monsieur, un très grand artiste, un très grand poète !…
J'ai aussi eu la chance de passer cinq assez longues nuits avec lui, nous étions un groupe de cinq, dans une boîte de nuit du Zoute, à l’époque où il tournait son film « Franz » sur l'estacade de Blankenberghe et dans l'arrière pays. Mais c’est une autre histoire.
Ce livre nous donne la chance de pouvoir lire tous ses textes, de les siroter, avec sa voix et leurs rythmes dans l'oreille.
Un livre à ouvrir très souvent !

Monsieur Jacques
Brel est un Monsieur... Un vrai. C'est lui qui, un jour, donna du travail à un homme proscrit d'entre les proscrits, dont les enfants sont des amis. Il lui dédia une phrase de l'une de ses chansons : "voir l'ennemi d'hier et fermer sa mémoire". Aux trois plus grands belges du XXe siècle : Jacques, Georges et Léon. Enzo - - 54 ans - 22 novembre 2005

Un sommet indémodable
Jacques Brel est un génie intemporel. Rassure-toi Pedro, peu de gens ont eu l'occasion d'assister à un de ses concerts, c'était souvent à bureaux fermés. Toutefois, tu peux en louer ou acheter les DVD, ils en valent la peine. Le rat des champs - - 73 ans - 1 octobre 2005

Tout public...
Je ne l'ai pas lu mais je l'écoute très souvent... Et je ne connais pas de meilleur pour l'instant... et je ne vois où je pourrais trouver meilleur... J'aurais donné beaucoup pour assister à un de ses concert... malheureusement je ne serai jamais exaucé... Pedro019 - Paris - 37 ans - 1 octobre 2005