Le goût de la mère
de Edward Saint-Aubyn

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 18 novembre 2009
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
Rouages du noyau familial
Les anglais ne donnent pas leur place en matière de snobisme et mesquineries. Certains ont élevé ces défauts à une forme d’art. St. Aubyn prend un malin plaisir à nous en présenter quelques spécimens.

Ceux qui sont fervents de rebondissements ne seront pas choyés ici. Il s’agit d’une littérature d’ambiance visant à mettre en valeur le mordant du style littéraire de l’auteur. L’essentiel de l’histoire tourne autour de l’héritage d’une grand-mère – qui n’a plus vraiment sa tête - dévié vers un organisme de charité. On retrouve les personnages de la famille Melrose, introduite dans la trilogie précédente de St. Aubyn, cette fois avec l’addition de deux enfants.

Les thèmes de l’attachement maternel et de la descendance traversent le récit. Toutefois, ils ne sont pas développés au point d’en arriver à un aboutissement. En fait, il s’agit d’une série de scènes banales, un regard sur les membres d’une famille dysfonctionnelle avec son lot de personnages minés par le doute, l’insatisfaction, les infidélités et le poids de leur propre certitude morale.

L’élégance de la prose acerbe incite à tourner les pages. Et il est étonnant de constater qu’une satire aussi méchante puisse délecter autant le lecteur…


(Prix Fémina étranger)