Contre la barbarie : 1925-1948
de Klaus Mann

critiqué par Haiter, le 13 octobre 2009
( - 54 ans)


La note:  étoiles
Contre le nihilisme
Klaus Mann, bien avant son père Thomas, fut un fervent opposant aux abjections du régime Nazi. Dès les premières heures il fut un opposant acharné à l’arrivée d’Hitler au pouvoir. A travers ses lettres, écrits et conférences résumés dans ce bouquin par Dominique-Laure Miermont, il marqua son attachement à l’Allemagne séculaire des Nietzsche, Kant, Goethe, et autre Beethoven, par opposition au projet totalitaire et militariste national-socialiste. Klaus Mann a peut-être failli (réussi ?) dans ses dénonciations, n’a pas eu l’écho escompté auprès de l’intelligentsia allemande, mais il fut précurseur dans la mise en garde du grand soir. Les munichois, il les a dénoncé avant Munich. Avant Chamberlain et Daladier, il a pointé du doigt les trahisons de son camp, les capitulations successives, l’impuissance de la république de Weimar agonisante. A maintes reprises il supplia ses confrères: intellectuels, écrivains et universitaires de ne pas cautionner le 3ème Reich. Forcé à s’exiler et déchu de sa nationalité, il continua son travail de vigie jusqu’à la capitulation des nazis. Par son abnégation et son courage il fut l’un des rares au début (rejoint par la suite par d’autres), à dénoncer et témoigner des exactions et des horreurs à venir. Il se souleva également contre ceux qui amalgamaient les nazis et le peuple allemand. Il n'arrêtait pas de déconstruire les théories vite faites de rédemption et d'expiation confondues avec le travail de rééducation, certes nécessaire après la capitulation, auprès de son peuple.



Ces écrits sont d’une lucidité et d’une clarté remarquables. Ce qui surprend c’est leur intemporalité. On relit volontiers Klaus Mann pour la portée universelle de ses textes et qui reste toujours d’actualité. Le combat engagé au début du XXe siècle contre la barbarie reste toujours d’actualité.