Sonate de l'assassin de Jean-Baptiste Destremau

Sonate de l'assassin de Jean-Baptiste Destremau

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Tameine, le 1 octobre 2009 (Lyon, Inscrite le 9 juin 2008, 58 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (49 093ème position).
Visites : 4 325 

Bien imaginé... mais

En deux mots, Laslo Dumas est un pianiste, un grand pianiste technique. Certes, son jeu est un sans faute, mais il ne parvient pas à décoller parce qu'il lui manque cette étincelle qui ferait de lui un génie, l'âme qui se joindrait à sa technique irréprochable. Et voilà que fortuitement, il commet une fausse note, oh, deux fois rien, une note perdue au milieu des autres, mais il s'aperçoit que cette erreur n'est pas passée inaperçue pour tout le monde. Sur le coup, cela le rend très en colère, et il se débrouille pour tuer "celui qui a entendu". Or ce meurtre le plonge dans un tel état de transe si on peut dire, que son jeu s'en trouve transcendé. Le feu qui naît en lui le rend éblouissant, il joue de mieux en mieux, il grimpe, on l'ovationne, on s'arrache les places de ses concerts. Bref, il devient LE pianiste. Mais voilà, l'émoi ne dure pas, et pour conserver son éclat, il doit tuer à nouveau.
Ici, pas d'intrigue policière, il tue certes mais cela n'a pas d'importance en soi : on ne sait rien sur les morts, pas d'enquête. Ce n'est pas un livre policier du tout, c'est un livre psychologique sur "la solitude du puriste". D'ailleurs aussi horrible que cela puisse paraître, cela ne l'est pas plus que l'assassin du "parfum" : Nécessité oblige!
Mais l'histoire ne s'arrête pas là, notre meurtrier-héros se retrouve en parallèle dans une situation compliquée (que je ne dévoilerai pas pour ne pas tout raconter) et qui complique grandement ses plans.
L'histoire est assez bien écrite, c'est agréable, le livre est très beau (Edition Max Milo), mais une fois encore, l'auteur pêche à la fin qui est d'une banalité déroutante. Ça, c'est vraiment affligeant après une intrigue plutôt originale, finir comme ça c'est vraiment bâclé. Dommage mais à lire quand même.

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Virtuose et psychopathe

9 étoiles

Critique de Ddh (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 82 ans) - 5 mai 2010

Il y a, dans la musique classique, de nombreux compositeurs de sonates. Ici, le compositeur entend en esprit une sonate qui le pousse à l’assassinat.
Sonate de l’assassin est le premier roman de Jean-Baptiste Destremau. Paru en janvier 2009, il a été épinglé par les organisateurs du 23ème Festival du 1er roman de Chambéry. Il suit son bonhomme de chemin puisqu’il est paru en poche chez J’ai lu en avril 2010. Un deuxième roman du même auteur nous est proposé chez Max Milo : Si par hasard…
Lazlo Dumas a du talent. Sa virtuosité au piano est remarquée par George, agent de spectacles. Ce qui pousse l’artiste ? une voix intérieure, une sonate… de mauvais conseil puisqu’elle l’incite à éliminer ses détracteurs. Si un spectateur tique sur une fausse note, il le tue par la suite. Ce qui est extraordinaire, c’est que suite à l’assassinat, il progresse dans son art pianistique. Le grain de sable ? l’amour. Le coup de foudre pour une de ses victimes, Lorraine, le détourne de ses funestes projets. Sa vie est transformée ; Lorraine et son fils Arthur l’occupent à côté de sa passion pour le piano. Il perd même le besoin de tuer. Il se croit guéri, mais… voilà qu’il joue moins bien. Même Lorraine s’en rend compte. Son impresario s’inquiète. Les critiques ne l’épargnent pas. Il faut les tuer susurre la sonate… Et le talent revient.
Ce roman est construit à entrées multiples : journal intime pour Lazlo, Lorraine, Arthur, George. L’intrigue se développe selon la vision de chacun pour atteindre un crescendo avec une finale en triple forte. La musique classique s’instille dans chaque page et charme le lecteur qui découvre ainsi avec plaisir moult compositeurs ou interprètes.

Effectivement...

5 étoiles

Critique de Cecezi (Bourg-en-Bresse, Inscrit le 3 mars 2010, 43 ans) - 20 mars 2010

Je me rallierai à l'avis ci-dessus. Sonate de l'assassin met beaucoup de temps à décoller, avec un style pesant, voire très pesant. Il me semble que l'essentiel se veut dans l'analyse des méandres psychologiques et du détraquement mental du personnage principal. Mais celui-ce est tellement caricatural qu'on n'y croit pas. La technique de croisement de points de vue fonctionne, sans plus. La fin du livre m'a plu davantage, par un suspens croissant, qui effectivement tombe à l'eau à la fin. Quant au titre, qui fait référence à la petite sonate intérieure du pianiste assassin, je ne pense pas que ce soit là l'idée la plus intéressante. La succession des morts, un peu lassante, me fait penser à Morts au cons que j'ai lu récemment et qui m'avait un peu déçu aussi. Effectivement, les passages croisés entre la mère et le fils et l'analyse du ressenti de l'enfant est parlante, bien rendue je trouve.
En tant que pianiste moi aussi, j'ai apprécié l'évocation des oeuvres ou des concerts, la préparation des oeuvres etc. Mais pour les autres... !

parano - mégalo - pour ado

4 étoiles

Critique de Lutzie (Paris, Inscrite le 20 octobre 2008, 59 ans) - 14 mars 2010

380 pages pour aligner les redites, les re-redites, les re-re-redites. Une écriture très moyennement maîtrisée, une tendance à l'emballement, tout comme la psyché de son "héros", pianiste virtuose et cinglé, caricatural à souhait.

Si on est fin musicien, pratiquant ou non, on goûtera les morceaux cités du répertoire, avec toutes leurs nuances, entre initiés.
Si tel n'est pas le cas, on aura plus que jamais le sentiment de perdre son temps.

La scène d'amour, quoique contée avec force détails, n'est pas érotique pour deux sous, et donne de fait l'impression d'avoir voulu préserver un public (très) jeune.

Demeurent quels passages savoureux, ceux où s'expriment la maman et son adorable petit garçon un poil surdoué, ainsi que des scènes de meurtre assez raffinées, sur la fin, qui rattrapent le reste.

Un petit suspense presque hitchcockien pour terminer, avec un dénouement sans surprise et abrupt comme une falaise d'Etretat.

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