Par effraction
de Hélène Frappat

critiqué par Calistoga, le 29 septembre 2009
( - 60 ans)


La note:  étoiles
Voyeurisme philosophique
Dans un style hautement poétique et profondément philosophique, Hélène Frappat nous emmène sur les traces d'Aurore et de A., deux jeunes filles énigmatiques dont on ne perçoit les actions qu'au travers un prisme savamment composé par l'auteur. Alors que Proust se lamentait "Que connaissais-je d'Albertine? Deux ou trois profils sur la mer", on peut le consoler en lui assurant que nos deux nouveaux personnages frappien rejoignent l'éternelle Albertine pour composer cette "petite bande" de personnages de papier qui à jamais accompagnera nos rêveries.
Ce troisième ouvrage de ce jeune auteur traite de thèmes déjà abordés magnifiquement dans L'agent de Liaison, notamment celui du contour de l'identité qui est centre des interrogations du nouveau roman depuis Sarraute. Bien que très éloignée de l'imaginaire de Nathalie Sarraute, on ne peut ignorer les échos de ce roman avec celui oublié "Vous les entendez ?", où un personnage un peu télépathe s'irritait des voix d'autres personnages et de cette sous-conversation qui s'insinuait sans répit dans son cerveau hypersensible.