Arbre de fumée
de Denis Johnson

critiqué par NQuint, le 8 septembre 2009
(Charbonnieres les Bains - 51 ans)


La note:  étoiles
Etrange et tortueux, mystique et envoûtant
Difficile de pitcher ce livre car l'histoire n'est pas linéaire (même si chronologique) et pour tout dire, je n'ai pas vraiment compris tous les tenants et les aboutissants. Le livre retrace une grande période pendant la guerre du Vietnam et après (la fin se situant en 1983, huit ans après la chute de Saigon) et suit les destins entrecroisés de quelques personnages, notamment dans le milieu de la CIA et des "Psy Ops".
L'intrigue est assez complexe, parfois clairement suivie, parfois éludée, il m'a donc été difficile de la suivre de façon claire. J'avoue que cela m'a gêné au début puis je me suis fait une raison en considérant que l'intrigue n'était qu'une toile de fond pour mettre en exergue une peinture de l'Asie du Sud-Est (on a également quelques détours dans d'autres pays notamment les Philippines) et une psychologie des personnages extrêmement poussée. Certains personnages confèrent au mythique voire mystique tel le Colonel, figure énigmatique, alcoolique, rocambolesque avec en opposé son neveu pathétique, encalminé dans des temps d'attente infinis qui finit par s'inventer un destin de déchu.
La fin ressemble à un retour d'acide avec un dénouement assez inattendu (doux euphémisme) pour le héros (si l'on veut) et une scène de délire à la frontière thaï.
Etrange, complexe, relativement ardu mais aussi envoûtant, très bien écrit. En tout cas, je n'ai pas lâché tout au long des (quand même) 680 pages.