Tibet, otage de la Chine
de Claude B. Levenson

critiqué par Elya, le 6 septembre 2009
(Savoie - 34 ans)


La note:  étoiles
Témoignage sur la sinisation
La préface du Dalaï lama composant l’introduction de ce livre donne le ton de tout l’ouvrage.
Il l’avoue lui-même, Claude B. Levenson est “une amie de longue date du Tibet et des Tibétains, parlant en faveur de notre cause chaque fois qu’elle le peut“.

Levenson combat pour sa part avec les mots contre la sinisation, voire même l’exploitation des peuples des terres tibétaines, de la ville de Lhama, défigurée voire estropiée au fil des années.
A ses yeux, le Tibet est en perdition, et à ceux des autres, il n’est qu’un misérable pays qui ne vaut mieux pas plus qu’un autre, qu’on laisse entre les mains d’une grande puissance, comme par confiance, mais en réalité par défaut.

Comment agir face à cette culture, cette population, sans cesse menacée, changée, défigurée, face à ces terres pillées, ces hommes manipulés, cette censure grandissante, ces paysages décharnés? Si Claude ne répond pas à la question, elle dessine admirablement en revanche, à travers un style simple et et agréable, la beauté des paysages tibétains et la profondeur d’esprit et de sincérité de ses habitants. Tout ceci est agrémenté de ses témoignages poignants concernant l’évolution du Tibet qu’elle a connu sur une durée de quelques décennies.

S’il s’agit pour elle et pour le Dalaï-Lama d’un “cri d’alarme“, je considère pour ma part ce roman comme un long témoignage d’un peuple exceptionnel et malheureusement pas assez connu, pour lequel je ne vois pas ce que l’on peut faire de concret, à part de beaux discours comme ceux du Dalaï-Lama, qui lui, n’a pas la plus noble des positions.

A lire donc, plus pour les amateurs de romans portants sur le Tibet que pour les historiens.