L'histoire d'un mariage
de Andrew Sean Greer

critiqué par CptNemo, le 2 septembre 2009
(Paris - 50 ans)


La note:  étoiles
Roman sentimental à énigme dans l'amérique des 50's
A San Francisco dans les années 50, Pearlie Cook, la narratrice, est une femme qui se croit heureuse : un très beau mari, un enfant, une jolie maison, un chien. Bref le bonheur américain type à l'exception de son fils atteint de polio. C'est alors que frappe à sa porte, Charles "Buzz" Drumer qui lui fera une proposition qui changera sa vie. Ou pas.

Car c'est tout le sel de ce roman que de jouer avec le lecteur et de le manipuler jusqu'à ce qu'il doute même de ce qu'il est en train de lire. L'auteur a écrit une véritable histoire sentimentale à énigme. En jouant sur les non dits, les suppositions, les présomptions, les allusions, les préjugés l'auteur promène son lecteur pendant tout le roman, ne ménageant pas les retournements de situation.

Une idée intéressante mais pas forcement très bien réalisée et c'est peut-être là le principal défaut du livre : pour maintenir son intrigue et son suspens l'auteur dévoile trop peu d'éléments, joue avec le flou et laisse son lecteur dans un brouillard trop épais pour être agréable. Semi réussite (ou semi échec) donc.

J'ai aussi eu du mal à adhérer et à m'attacher à ce couple, notamment au personnage du mari, tant leur absence totale de communication (important dans l'intrigue) m'a semblé peu vraisemblable.


J'ai nettement préféré les à-côtés de l'intrigue : le portrait peu flatteur de l'Amérique des années 50, les très jolies descriptions de San Francisco de l'époque, l'omniprésence de la guerre de Corée malgré l'absence totale de scène de guerre et le très beau portrait de femme, le tout dans une prose très agréable.

Un roman agréable à lire sans être indispensable.
Histoire sans paroles 7 étoiles

Que de non-dits dans l'histoire de ce couple!
De silences en suppositions, le couple va vivre sans heurts une intrusion surprenante dans leur vie tracée.
Nous suivons leur histoire à travers les pensées de l'héroïne et on oscille entre admiration et ennui devant tant de passivité et devant certaines décisions solitaires.
Belle performance de l'auteur, homme blanc d'une quarantaine d'année pour avoir réussi ce portrait psychologique et humain d'une femme noire des années 30.

Marvic - Normandie - 65 ans - 3 janvier 2010