L'ingratitude de Ying Chen

L'ingratitude de Ying Chen

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Elya, le 1 septembre 2009 (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans)
La note : 6 étoiles
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Un bon début

“(…) ils s’empressent de m’éliminer de la surface de leur terre. Mais il y a bien d’autres corps à brûler. Sur la voie du néant comme sur toutes les autres, il faut faire la queue. Garder la vertu de la patience. Attendre avec un sourire compréhensif.(…)”

Les premières pages de L’Ingratitude sont je trouve admirablement bien écrites. Le style est fluide, poétique, émotionnel, et en plus, ça sonne bien.

Ying ou plutôt l’héroïne de l’histoire, une jeune fille chinoise étouffée depuis toujours par sa mère possessive, sadique et déroutante, nous raconte comment elle en est venue à vouloir se suicider, et ce qui arrive à elle-même et ses proches maintenant qu’elle est partie. Elle retrace les faits de sa vie qui l’ont marqué, tente de prouver au lecteur qu’elle est une victime, non pas une victime d’un homicide ou de manipulation, mais bien une victime de l’admiration. Cette admiration qu’elle porte à sa génitrice alors que cette dernière fait tout pour l’enfoncer et faire de sa fille une jeune femme bien sous tout rapport mais sans caractère, maîtresse dévouée à son mari et ses enfants. Consciente du comportement exagéré de sa mère, elle ne fait pourtant rien pour arranger les choses. Elle s’engage dans des histoires compliquées, contredit sa mère, méprise son père.

L’héroïne n’a donc rien d’un ange, et pourtant son cas, critique, émeut. Elle donne l’impression d’une fille qui n’a pu vivre ni enfance, ni adolescence, ni âge adulte ; une fille sans vie, écrasée par une mère sans coeur – et plus tard par un camion qui mettra fin à ses jours avant qu’elle aie pu se suicider. Il y a dans les relations mère-fille quelque chose d’unique qu’elles ressentent mais ne comprennent pas.

L’histoire est donc touchante, mais un peu longue tout de même (même si le roman ne fait qu’une centaine de page, il ne se passe pas grand chose). Mais c’est justement ce “pas grand chose qu’il se passe” qui traduit la réalité de la vie de la jeune fille et plus largement celle de milliers de jeunes chinoises, condamnées à épouser un mari qu’elles n’aiment pas forcément pour mener une vie correcte et être acceptées par la société.

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