Les Villes invisibles de Italo Calvino

Les Villes invisibles de Italo Calvino
( Le città invisibili)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Alzir, le 31 août 2009 (Inscrit le 19 juillet 2009, 40 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 610ème position).
Visites : 5 701 

Une invitation au voyage

Marco Polo raconte les villes qu'il a visitées au cours de ces voyage, au grand Kublai Khan. Chaque ville est imaginaire. Chaque ville porte le nom d'une femme.

Ces villes n'existent pas mais on y retrouve tant de similitudes avec celles que nous avions pu rencontrer au cours de notre vie. Si elles portent le nom de femmes, c'est qu'elles sont dotées d'une personnalité, qu'elles évoluent, qu'elles marquent les esprits comme peuvent marquer les rencontres. Italo ne fait pas qu'une description imaginée, fantasmée, rêvée. Puis nous nous rendons compte que l'ensemble des villes invisibles pourraient concerner toutes les villes réelles, ou bien un être humain. Il nous interroge, il nous pousse loin vers des réflexions existentielles. Les murs façonnent les hommes, les hommes façonnent les murs. Je dirai que chaque ville propose sa philosophie de la vie.
C'est un livre qui se lit au compte-goutte, qui peut se lire d'une traite ou tout doucement, de temps en temps, pour un instant de réflexion.

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Les éditions

  • Les villes invisibles [Texte imprimé] Italo Calvino trad. de l'italien par Jean Thibaudeau
    de Calvino, Italo Thibaudeau, Jean (Traducteur)
    Seuil / Points (Paris).
    ISBN : 9782020297707 ; 3,70 € ; 02/06/1996 ; 188 p. ; Poche
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Les livres liés

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Des fantasmes de villes

8 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 12 mai 2015

Marco Polo retrace ses voyages à l'Empereur de Chine. Il en multiplie les récits. Les incohérences finissent par poindre, les noms de femmes qui servent à les dénommer font naître le doute. Combien de ces descriptions sont inventées ? Pourquoi autant se ressemblent-elles ? Plusieurs visites de la même ville mériteraient des dénominations différentes, car on ne les voit jamais de la même façon.

L'Empereur voit le pot-aux-roses, mais le laisse parler, intrigué, finit par le confondre, mais semble quand même charmé par ce commerçant hâbleur.

Voilà un roman bien énigmatique ; et ce mystère fait réfléchir sur la manière de voyager, de la mémoire de ses découvertes, comme des fantasmes masculins.
Si l'auteur se livre quelquefois à la facilité, cet ouvrage n'en est pas moins intéressant, par une certaine recherche psychologique et poétique. Je me suis laissé entraîner avec un certain plaisir.

Envoûtant

9 étoiles

Critique de Béatrice (Paris, Inscrite le 7 décembre 2002, - ans) - 21 janvier 2011

« J’entrai à Ipazie un matin, un jardin de magnolias se reflétait dans une lagune bleue, moi-même j’avançais entre les haies assuré de découvrir de belles et jeunes dames au bain : mais au fond de l’eau, les crabes mangeaient les yeux des suicidées la pierre au cou et les cheveux verdis par les algues. Je me sentis frustré et je voulus en appeler à la justice du sultan ». (p59)

Un texte imagé et poétique qui décrit cinquante villes rêvées. Il n’y a pas d’intrigue, il y a un semblant de structure ponctuée par les spéculations du Grand Khan et de Marco Polo. Souvent l’imagerie est inspirée du conte oriental.

La ville comme point de convergence des désirs, lieu de mémoire, collection de signes à décrypter ; des paradoxes et des clins d’œil à Borges.
Calvino a tissé un texte, un itinéraire sur mesure pour ceux qui aiment les voyages imaginaires.

J’ai lu récemment Istanbul de Pamuk. Voici une tentative de les mettre en parallèle, car les deux explorent le thème de la ville :
Chez Pamuk – une ville réelle imprégnée d’une experience vécue,
Chez Calvino – une multitude de villes faites de projections, des fata morgana.

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