Un roman français
de Frédéric Beigbeder

critiqué par Killeur.extreme, le 30 août 2009
(Genève - 42 ans)


La note:  étoiles
Un roman autobiographique, une autobiographie romancée?
Ma première rencontre (littéraire) avec Fréderic Beigbeder remonte à 2003 avec "Windows on the World" essai qui m'a convaincu, bien que je préfère la partie fiction quand il imagine l'effondrement des Twin towers de l'intérieur à la partie "Réflexions de l'auteur se posant mille questions sans y répondre", j'ai enchaîné ensuite avec "99 francs" dont l'humour et le style ont confirmé mon intérêt pour cet écrivain.

"Un roman français" débute par l'arrestation dudit Frédéric Beigbeder pour avoir sniffé de la coke (pas du Coke, pour l'instant c'est pas illégal) sur le capot d'une voiture (de luxe, évidemment) en pleine rue, pratiquement devant la police, comme flagrant délit, on fait pas mieux. Cette privation de liberté va lui permettre de reconstituer son passé qu'il avait totalement oublié, de la mort de son arrière grand-père dans les tranchées de 14-18 à la soirée fatale de janvier 2008, ses relations avec son père, sa mère et son frère le tout en passant des années 40 aux année 70...

Les gens qui reprochent à Beigbeder de trop parler de lui dans ses romans s'en donneront à coeur dans leurs critiques car dans "Un roman français" il ne parle que de lui sans même se cacher derrière un personnage fictif, en même temps c'est un roman (c'est écrit sur la couverture) autobiographique, ou une autobiographie romancée ou un mix des deux ou aucun des deux, à vous de voir, c'est un peu normal qu'il raconte sa vie.

Son style est toujours présent et son humour corrosif ("Laissez-moi sortir ou j'écris un livre") aussi par contre sa sincérité et l'émotion avec laquelle il raconte sa vie sont assez inédites.

Un bon livre, qui se lit rapidement et avec plaisir, si vous aimez l'auteur à lire absolument, si vous ne l'aimez pas louez-le et donnez-lui sa chance, qui sait votre opinion pourrait changer (ou pas).
La détresse existentielle du bourgeois cokaïné 4 étoiles

Ce récit autobiographique me laisse un peu perplexe.

D'un côté, on a une furieuse envie de secouer Beigbeder et de lui en coller une : ce bobo-pédant qui nous raconte son enfance dorlotée et la "difficulté" du divorce de ses parents pleins aux as, à grands renforts de références littéraires et cinématographiques, ça tape un peu sur les nerfs. Je le rapprocherais de cette nouvelle mode politico-philosophique qui consiste à clamer haut et fort que, oui oui, avoir une fortune colossale, c'est vachement emmerdant, n'en déplaise à la marmaille smicarde. C'est peut-être vrai, mais on a pas envie de l'entendre, et encore moins de le lire (même si ce n'est pas tout à fait le propos de Môsieur Beigbeder). Et puis bon quand même, sniffer de la coke en pleine rue, on ne fait de mal qu'à soi-même. La police n'a-t-elle que ça à faire ?...bof bof.

Et puis d'un autre côté, l'auteur est absolument conscient de tout ça, et se plait à expliquer au lecteur qu'il se trouve insupportable. L'auto-dérision dont fait preuve Beigbeder coupe un peu l'envie de lui taper dessus, et nous oblige à le considérer plutôt comme un sale gosse fanfaron et désobéissant à l'ordre social et aux bonnes manières, ce qui le rend presque sympathique.

C'est bien écrit, plaisant, de belles phrases par moment. Mais foncièrement, l'écrivain qui sniffe de la coke, et dont la découverte des cellules de garde à vue lui inspire le récit de son enfance dorée à Neuilly et dans le XVIe, on s'en fout un peu...

Lucile - Stockholm - 35 ans - 24 octobre 2012


Du nouveau chez Fredo 9 étoiles

Que de plaisir! Un Beigbeder VRAIMENT autobiographique. Soit, il a des problèmes de bourgeois et d'enfant gâté, soit il ne se prend pas pour n'importe qui mais son irrévérence s'est un peu calmée pour laisser la place à plus de profondeur et d'analyse.

Bref, un opus très réussi et touchant qui nous permet de mieux appréhender le personnage.

MEloVi - - 39 ans - 26 août 2012


Une déception ... 4 étoiles

Une vraie déception ! J'aime les critiques littéraires de Beigbeder qui sont très justes et amusantes. Il a le don de la formule, sans doute hérité du monde de la publicité, et porte un regard sur la littérature qui me plaît. "Un roman français" soulève un pan de la personnalité de l'auteur qui m'agace.

Après avoir sniffé de la coke sur le capot d'une voiture, le sieur Beigbeder fait un court séjour en prison. Ce sera pour lui le prétexte pour se plonger dans son passé et reconstruire son histoire : parents divorcés, légers complexes face à son frère ...

La critique liée à son arrestation m'a déplu, un peu de mauvaise foi et de naïveté quant à certaines remarques. De plus, il est tout à fait normal qu'il parle de lui-même étant donné le caractère autobiographique de son roman, mais j'ai eu le sentiment trop net qu'il ressentait le besoin irrépressible de noter le moindre détail même insignifiant pour laisser une trace ( de nombreux noms propres ... ). Cette volonté de tout immortaliser m'a un peu dérangé. J'avais parfois l'impression de voir les ficelles que tirait Beigbeder, qui semble lutter contre l'oubli et la mort en se figeant par l'écriture, combat tout à fait noble, trop voyant me semble-t-il ici ...

Le roman se lit facilement, mais ne m'a certainement pas emballé. Ma critique me gêne un peu car je n'ai aucune antipathie pour l'auteur et j'aime son écriture.

Pucksimberg - Toulon - 44 ans - 16 août 2012


Un peu d'humilité... 2 étoiles

Quand un auteur prend (ou perd) 4 pages d'un livre pour faire une liste détaillée des qualités et défauts légués par ses parents, on comprend qu'on n'a pas affaire avec un classique de la littérature.
C'était mon premier Beigbeder et assurément mon dernier. Malgré quelques réflexions justes et certaines critiques sociales bien senties, on a droit à un personnage qui semble profiter de ce roman autobiographique pour faire une psychanalyse à ciel ouvert. C'est une première pour moi de lire un auteur affirmer lui-même que sa vie mérite vraiment une autobiographie. Et pourtant...
Sans vouloir en rajouter, j'ai cru avoir droit à 8 conclusions en fin de roman, comme si l'auteur ne pouvait s'arrêter de parler de sa vie. Une histoire sans fin dirait-il? Interminable je dirais.
Une dernière chose; quand l'auteur fait tous ces parallèles entre sa vie et celles de grands auteurs: Proust? Camus?
Un peu d'humilité...

Jonath.Qc - - 45 ans - 29 juillet 2012


Indécentes considérations 2 étoiles

Qu’il est dommage de voir parfois un art – celui de l’écriture par exemple – se mettre au service d’une pensée minuscule, de considérations mesquines ! Voilà que Frédéric Beigbeder se fait interpeller au sortir d’une boîte de nuit en train de sniffer une ligne de coke sur le capot d’une voiture en stationnement, et c’est la police française, l’institution judiciaire, qui font l’objet de la vindicte de Frédéric Beigbeder. La vindicte imbécile d’un petit garçon trop gâté qui trépignerait en tapant du pied parce qu’on le rappelle aux obligations du « vulgum pecum ».
Ce n’est pas que je sois thuriféraire des institutions policière ou judiciaire mais il faut bien reconnaître que sans elles, ce serait compliqué. Pour Frédéric Beigbeder, manifestement les lois ne sont pas écrites pour tous, en tout cas pas pour lui. Et il nous l’explique, indignation en bandoulière. On a envie de le plonger de force dans la réalité du bas monde tel qu’il va !
La manière dont il s’élève contre le traitement dont il fit l’objet et les justifications qu’il se donne sont tout bonnement indécentes. Et il saisit l’occasion pour, dans un long flash-back, nous gratifier d’une espèce d’autobiographie de jeunesse, jeunesse dorée en l’occurrence.
On est un peu dans la situation où un animal politique se ferait élire Président de la République avec pour seul propos de se servir, lui et ses copains. On n’est pas obligé d’applaudir !
En l’occurrence aucune envie d’applaudir. Mais qu’en a-t-on à faire des états d’âme d’un grand bourgeois même pas capable de discerner qu’il franchit la ligne jaune, qu’il devient d’un ridicule accompli et d’un pathétique qui force l’entendement ?
Et constater que ceci fut l’occasion du prix Renaudot 2009 est particulièrement désespérant. Le parisianisme le plus vain au pouvoir.
Vanitas, vanitas … c’est vraiment ce qui me reste au sortir de cette lecture.

Tistou - - 67 ans - 20 juillet 2012


un mea culpa dissimulé? 8 étoiles

Je ne suis pas fan des autobiographies, et je partais donc avec un a priori gros comme l'égo d'Alain Delon... Passées les premières pages, j'ai bien peur d'avoir raison. Il me raconte la vie de ses parents et je vois pas où il veut m'emmener. Puis tout s'enchaîne avec une qualité d'écriture remarquable, et on finit le livre en se disant que Beigbeder n'est pas aussi détestable (!) qu'on peut bien l'entendre un peu partout. Certes, j'étais déjà convaincue de cela avant même d'avoir lu ce livre (il m'a suffi de lire 99 francs et L'amour dure 3 ans pour ne plus être dupe de sa nonchalance pseudo-antipathique)
Enfin une très bonne lecture où l'auteur se découvre à son public avec une pudeur mesurée et une introspection juste... qui n'explique et n'excuse pas forcément tout!

Prouprette - Lyon - 39 ans - 17 juillet 2012


Un roman français 6 étoiles

Avec "Un Roman Français", Beigbeder change de registre. Il quitte son humour habituel et ses digressions excentriques pour pondre un roman autobiographique désabusé. On a du mal à retrouver le Beigbeder des premiers romans, le ton est plus maussade même si par moment l'auto-dérision vient réveiller un peu l'histoire.

Même s'il dit avoir voulu l'éviter, Beigbeder a fini par faire son autobiographie, du moins celle de sa jeunesse, apparemment pour exorciser et comprendre son enfance.

Mais "Un Roman Français" reste plutôt bon. Les nombreuses références culturelles que nous envoie Beigbeder pour illustrer son histoire viennent donner un peu de couleur au récit. De même, " Un Roman Français" est un regard porté sur une époque, avec ses décors et ses mentalités.

Pas le meilleur Beigbeder mais ça reste plus que potable

Ravachol - - 40 ans - 25 mars 2012


Etre ou ne pas être un auteur controversé… 6 étoiles

Parfois, le monde littéraire me fait penser à cette roue où l’on fixe un(e) brave volontaire qui attendra sans broncher les assauts d’un lanceur de couteau. Je vous laisse deviner qui sont ces braves volontaires… Mais je me demande toujours qui fait tourner la roue.

Un Renaudot pour Beigbeder, finalement, ça rentre un peu dans le cours des choses. Ce n’est ni surprenant ni choquant. C’est. Avec son roman biographique – ou autobiographie romancée –, il garde un style léger, un peu pathétique parfois, un peu piquant à d’autres moments, nous laissant dans l’alternance perpétuelle de l’agacement et de l’amusement. On observe ce vrai-faux personnage jouer le sensible ou le cynique, le blasé ou l’assoiffé affectif. On se souvient avec lui d’une époque qu’on a connue ou pas. Beigbeder n’initie pas un genre avec "Un roman français" mais il se l’approprie, comme bien d’autres l’ont fait avant lui.

Et ce roman, c’est un roman où on décèle une tentative d’authenticité, une pseudo-rédemption un brin maladroite (et sans doute pas vraiment aboutie). C’est l’histoire d’un homme qui tente de recoller quelques morceaux et de les réarranger à sa façon, pour guérir de l’humiliation et d’un sacré moment de solitude. C’est un passé revisité depuis une cellule de prison, où il se retrouve enfermé pour avoir commis une connerie bourgeoise de noceur prétentieux.

"Ma vie n’est pas plus intéressante que la vôtre. Mais elle ne l’est pas moins." Voilà ce que nous dit Beigbeder pour se justifier, peut-être, de parler de lui alors qu’on l’accuse souvent d’abuser du sujet.

C’est pourtant avec un plaisir serein qu’on lit "Un roman français", si l’on se détache de l’aura médiatique qui rend la vision de ce livre pas toujours très nuancée.

Bluewitch - Charleroi - 44 ans - 19 novembre 2011


Beigbeder : moi et mon nombril 3 étoiles

Défenseur acharné, pendant des années, de cet auteur étonnant au style et à l'esprit brillant, un peu seul et contre tous dans le milieu parisien moyennement branché dans lequel j'évolue et où il est de bon ton de considérer Beigbeder comme un écrivain mineur, tout juste capable de parler de lui-même, et accessoirement de son nombril, je suis bien obligé d'admettre ici que, oui, ils n'ont finalement peut-être pas tort... !

Mais où sont les morceaux de bravoure de ses premières oeuvres ? Les provocations, les formules à l'emporte pièce ? Les pages magnifiques (mais oui !) sur l'amour ? L'humour caustique ? Disparus !! A jamais ? J'ai bien peur que oui, car Frédéric Beigbeder, s'il était depuis l'origine socialement un grand bourgeois, s'est depuis intellectuellement embourgeoisé, ce qui est bien plus grave.

Soyons clair : de nombreuses pages de ce court récit/roman autobiographique sont carrément ridicules (toutes celles qui narrent sa garde à vue). On a honte pour lui : qu'il ne se soit même pas rendu compte qu'il était ridicule. Quant aux autres, ce ne sont que souvenirs (ultra) légers de son enfance. Je les reconnais, j'ai quasiment le même âge et exactement les mêmes références culturelles. Seulement moi, je n'en fais pas un livre, car je ne vois pas qui cela pourrait intéresser !

Bien sûr, on retrouve ça et là des éclats du talent littéraire de l'auteur, surtout dans le dernier tiers du livre. Mais cela est bien insuffisant. Alors évitez de dépenser de l'argent pour ce Prix Renaudot (non ?!) et courez acheter "L'amour dure trois ans", par exemple. Et à un "Roman français", préférez "Une vie française" de Jean-Paul Dubois, comme l'écrit "Lutzie" (drôle : j'avais aussi rapproché les deux titres, mais dans ma critique d' "Une vie française").

Chrisland - - 63 ans - 4 novembre 2011


Beigbeder, égal à lui-même 7 étoiles

Le livre autobiographique d'un enfant dans un corps d'adulte, une introspection qui permet à l'auteur de (re)découvrir une enfance ni pire ni meilleure qu'une autre: une famille aisée, des parents divorcés, un grand frère modèle. Des souvenirs qui refont surface lors d'un séjour "douloureux?" dans les geôles parisiennes en 2008 pour consommation de cocaïne sur la voie publique.
Si vous aimez Beigbeder, vous aimerez "Un roman français" pour sa fécondité en références littéraires, cinématographiques, musicales, pour sa transparence et sa sincérité, et pour ce petit plus qui donne aux œuvres de Beigbeder un caractère si singulier... Beigbeder, personnage extravagant symbole de notre époque, de notre société et de tous les travers qui les composent.
"Un roman français", une crise d'adolescence tardive?

Plume84 - Vecoux - 39 ans - 26 août 2011


Un livre? Une autobiographie? Un jouet bourgeois? 6 étoiles

J'ai, dans ce livre, particulièrement apprécié le parallèle entre le séjour en garde à vue et le fait qu'elle provoque des réminiscences chez l'auteur. Il peut ainsi nous conter sa vie ou enfin sa romance. Le foisonnement de références (pas toujours de qualités) en fait quand même quelque chose d'intéressant et d'original.

Cependant je reproche à F. Beigbeder la violence avec laquelle il défend cette pauvre garde à vue qu'il avait cherchée et qu'il réprime alors qu'elle est tout à fait acceptable. Il pose ainsi un oeil tronqué sur le système carcéral français bien qu'il soit effectivement malade. L'auteur s'offusque de son cas avec une véhémence peut-être trop forte.

Mais, cet aspect du livre n'en est pas l'essence. Vous pourrez apprécier l'humour ravageur de ce bonhomme, et la facilité avec laquelle il passe sur des événements tragiques est même parfois hilarante!

Un récit riche, et ce à tous les sens du terme qui pourrait effectivement en surprendre plus d'un!

Tim - Limas - 29 ans - 3 août 2011


Agaçant 4 étoiles

Je ne crois réellement pas que j'aurai dû commencer par un roman français pour ma première lecture d'un Beigbeder...
Il m'énerve, il est un peu trop " bourgeois immature " à mon goût et j'aurais préféré croire que c'était un personnage fictif plutôt que de savoir que c'était réellement lui le personnage. Du coup, avec sa biographie je suis bien évidemment obligé de le juger et alors que c'était pas forcément mon intention au départ. Moi tout ce que je voulais c'est connaître un livre de Beigbeder... Grosse erreur, j'aurais dû commencer par 99 francs. Je le sais, évidemment que 99 francs est aussi de la provoc, j'ai vu le film.
Oui, j'aime son style parce que quand même, il a la plume facile MAIS la moitié de ce qu'il raconte dans ce roman français m'agace.
(Paradoxalement, je vais être honnête, j'ai tout de même apprécié certaines de ces provocs).

Mais celles des pages 95 et 96 m'ont foutu une rage folle, au point d'être frustrée de ne pouvoir répondre car certaines énumérations reportées ci-dessous sont aberrantes :

" ... Pourtant la Fance est le pays de la liberté. Ce qui m'autorise à revendiquer le droit de me brûler les ailes, le Droit de Tomber bien bas, le Droit de Couler à Pic. Ce sont des droits de l'Homme qui devraient figurer dans le Préambule de la constitution au même titre que le Droit de Tromper sa Femme sans être Photographié dans les Journaux, le Droit de Coucher avec une Prostituée, le Droit de Fumer une Cigarette en Avion ou de Boire un Whisky sur un Plateau de Télévision, le Droit de Faire l'Amour sans Préservatif avec des Personnes Acceptant de Courir ce Risque, le Droit de Mourir dans la Dignité Quand on est Atteint d'une Maladie Douloureusement Incurable, le Droit de Grignoter entre les Repas, le Droit de ne Pas manger Cinq fruits et Légumes par Jour, le Droit de Coucher avec une Personne de Seize Ans Consentante sans que Celle-ci ne Porte Plainte Cinq Ans Après pour Corruption de Mineur... Je continue ?... "

Oui, bien sûr, il y a des choses justes mais c'est ça le problème dans ce livre, il y a autant de trésors que d'aberrations.

En conclusion, à la lecture de ce roman, on peut être partagé entre la fureur, l'agacement, l'incompréhension, l'admiration, le plaisir...

MAGGUIL - - 44 ans - 20 juin 2011


Un jour en France 9 étoiles

Beigbeder divise, c'est le moins que l'on puisse dire et je trouve certaines critiques vraiment sévères, on sent parfois de la jalousie ou du mépris dans certains propos.
"Un roman français" n'est pas le chef d'oeuvre du siècle j'en conviens, mais il s'agit tout de même d'un excellent roman dans lequel l'auteur s'ouvre aux lecteurs à travers le récit de son histoire. "Comme d'habitude" diront certains, et bien non pas vraiment, cette fois-ci le chroniqueur made in Canal+ joue la carte de la sincérité sans rentrer dans l'obscénité comme cela est parfois le cas dans certaines de ses productions.
Je trouve qu'il a mûri, notamment dans son style, avec toujours cet humour qui est je dois bien le reconnaître ce que je préfère chez cet auteur. Certaines punchlines sont vraiment excellentes, un vrai régal ("le cercle des poètes détenus"...).
Comme toujours avec F.B l'entame du roman est tonitruante, mais cette fois-ci le soufflet ne retombe pas, il y a peu de temps morts, peut-être certains passages un peu répétitifs sur sa détention. J'ai pris un réel plaisir à suivre ce récit familial, ses sentiments, ses troubles, ses réflexions sur notre société, bref il s'agit pour moi de son meilleur livre, tout simplement.
Il est vrai que l'on peut facilement critiquer ce "roman français": superficialité, réflexions simplistes d'un adulescent bobo parisien... Moi, je ne juge pas l'homme, qui au demeurant m'est sympathique, mais l'écrivain et lorsqu'il me déçoit je le dis ("L'amour dure 3 ans" par ex.) et lorsqu'il m'enchante je fais ses louanges comme ici.

Sundernono - Nice - 40 ans - 23 mai 2011


Comme une friandise 5 étoiles

Comme chacun sait car il en a beaucoup été question lors de sa sortie, ce roman a été inspiré à l'auteur par sa garde de vue très médiatisée suite à une consommation de stupéfiants sur la voie publique. Ainsi que Frédéric Beigbeder le dit, il a alors eu envie de remonter le temps et le fil de son histoire, pour ressusciter une mémoire profondément enfouie. A tel point qu'il se croyait amnésique et que ses proches le voyaient comme un dandy indifférent.

Je pense que ce livre, très agréable à lire, entrera particulièrement en résonance chez les lecteurs de la même génération que l'auteur. Grâce à lui, je me suis remémoré certaines choses que je croyais moi aussi effacées de ma mémoire, comme le fait de manger au goûter des tartines beurrées saupoudrées de Benco. Beaucoup de souvenirs télévisuels ont également refait surface, et je me suis surprise à fredonner tous les jingles publicitaires évoqués.
J'ai en revanche moins goûté les chapitres où il narre par le menu son interminable garde à vue, car j'ai eu l'impression que Frédéric Beigbeder revêtait alors l'armure qu'il s'efforçait de fendre dans l'évocation de ses souvenirs d'enfance.

En résumé, ce livre nostalgique au doux parfum de bonbons aujourd'hui disparus m'aura fait vivre un agréable moment. Et même s'il ne figurera sans doute pas dans une bibliothèque idéale, ce n'est déjà pas si mal.

Aliénor - - 56 ans - 11 mars 2011


Comment discréditer les prix littéraires 1 étoiles

Certains lecteurs sont allergiques à Beigbeder, il me laisse indifférent. C'est donc avec une totale neutralité que j'ai attaqué ce livre. L'époque dont il parle est la mienne et j'ai séjourné à la Villa Navarre comme à Guéthary : ces éléments suffisent en général à me faire vibrer au rythme de l'auteur.
Ici, rien, le vide sidéral. Une enfance bourgeoise, un couple divorcé, oui, et alors ?
Deux nuits en garde à vue ? La belle affaire !!!
Un récit plat, sans émotion. Si c'était l'intention de son auteur, c'est une réussite. Les références littéraires ? Aussi pertinentes et brillantes que celles d'un lycéen sachant utiliser Google.
Alors oui, on se pose la question : pourquoi un prix littéraire pour ce roman?
Impossible de ne pas penser au roman tellement plus pétillant "Comment je n'ai pas eu le Goncourt" (O. Delorme, H&O, 2009) où l'on reconnaîtra un Flavien Regbeyzel tellement proche du lauréat du Renaudot 2009.
Une incitation définitive à ne plus faire attention aux bandeaux rouges "Prix XXX" et à se laisser guider par son propre feeling ou les commentaires, tellement plus pertinents de lecteurs sur les sites des libraires en ligne ou les blogs de critiques libres !

Spiderman - - 61 ans - 9 février 2011


peut mieux faire 6 étoiles

J'avais détesté "99 Francs" par son aspect élitiste mais "windows on the word" m'avait vraiment bouleversé. J'ai donc lu cet ouvrage avec toutes les élogieuses critiques qui ont accompagné sa sortie et donc une certaine curiosité positive.
Le livre se lit très bien, le style est enjoué, direct, interactif et rapide. Mention "bien" pour la forme.
Le fond en revanche sonne un peu plat. On ne peut contester la sincérité dont fait preuve Beigbeder. L'écrivain semble arrivé à maturité et j'ai assez aimé la transmission générationnelle imagée par le jeu du ricochet. La diatribe contre le système carcéral par contre est malvenu (dans la vraie vie c'est normal d'assumer ses erreurs ... et se faire une ligne sur une voie publique en est clairement une!!). L'histoire de son enfance est des plus communes et il n'y a rien d'extraordinaire à vivre dans deux foyers à la fois.
J'ai par ailleurs réellement apprécié la partie sur le fratrie et les relations ainé-cadet... si vous êtes concerné, elle devrait vous toucher.
Mention "PMF" pour le fond donc.

Seb - - 47 ans - 6 février 2011


énervant mais talentueux 7 étoiles

Moi aussi Beigbeder m'énerve, mais je trouve qu'il a du talent ! Ce livre prouve une fois de plus que quand il se met à écrire, Beigbeder efface totalement l'agaçant personnage bobo médiatique. J'ai bien aimé cette biographie sensible, honnête, qui fleure bon la France et surtout très bien écrite.
Mais comme je le disais, il y a toujours un truc qui m'énerve chez lui... Dans ce bouquin, c'est le fait qu'il ose s'insurger contre le fait d'avoir été mis en garde à vue pour consommation de cocaïne sur la voie publique et sur les conditions de sa garde à vue. Je trouve cela indécent... Mais je lui pardonne à moitié car ce fut le déclic pour se mettre à écrire ce joli livre.

Gnome - Paris - 53 ans - 7 décembre 2010


Une enfance très bourgeoise 7 étoiles

Cette autobiographie atypique échappe aux écueils du genre que sont parfois, en ce domaine, le pathos et le nombrilisme. Pas à pas et chapitre par chapitre, l'auteur reconstitue en toute simplicité, et à la «faveur» d'une garde à vue, en l'occurrence, providentielle, le puzzle de son enfance et sa genèse familiale avec des fragments de souvenirs empreints d'un humour décapant et d'une touchante sincérité. Se dévore d'un trait, comme on écouterait, sans vouloir l'interrompre, les confidences d'un ami, au coin du feu.

Isis - Chaville - 79 ans - 7 novembre 2010


un prix littéraire pour ça!! 1 étoiles

Frédéric Beigbeder se prête au jeu de l'autobiographie, de grands auteurs l'ont fait avant lui, mais eux avaient du talent. Ici il n'y en a même pas un soupçon... Une enfance bourgeoise classique racontée de façon plate, laconique... et cette diatribe contre la justice française ( serait-ce la récente polémique sur la garde à vue)?? j'espère que certains prisonniers dans le monde ne liront jamais ces pages tant elles sont insultantes pour ceux dont les conditions de détention sont réellement inhumaines. Que croyez-vous Monsieur Beigbeder?? vous avez consommé de la drogue sur la voie publique et vous pensiez avoir le câble, un téléphone à disposition, un menu pour choisir vos repas, durant votre garde à vue.... Ouvrez un peu les yeux et assumez vos erreurs. Si vous êtes à cours d'idée pour écrire un livre, alors n'écrivez rien c'est préférable. Un prix littéraire pour ce bouquin est à mon sens une belle bêtise, j'ai déjà du mal à le laisser dans ma bibliothèque.

Bertrand42 - - 37 ans - 29 octobre 2010


Oui, mais encore ... 6 étoiles

Ce livre, contrairement à ce qui est annoncé, n’est pas un roman. Sauf si l’on se réfère à la phrase : « Ma vie est un roman « . Plutôt donc une autobiographie. Qui n’est pas sans intérêt, comme toute autobiographie, mais elle en reste là. Beigbeder nous dit qu’il est amnésique et pourtant que d’anecdotes, que de souvenirs . Il manque toutefois ici un peu de panache, de profondeur. Certains chapitres sont même assez insignifiants. L’auteur ratisse large et l’on reste (un peu) sur sa faim.
J’ai bien aimé le chapitre « inventaire parental « .
Mais sa " dénonciation " du système carcéral tombe à plat. Loupé !

Catinus - Liège - 72 ans - 9 octobre 2010


Le chétif puissant 8 étoiles

Avec Un roman français, Frédéric Beigbeder pousse l'art de la mise en abyme à la perfection. On y découvre une malice, une érudition, une élégance, un style enfin qui, en même temps qu'ils font de lui un point focal, réduisent l'auteur et le personnage (il s'agit d'un récit autobiographique) à une forme de prétexte à la peinture d'une génération qui, littéralement, s'oublie. Tous les tics que l'on serait tenté de condamner servent le propos, en sont l'objet même, et sont utilisés avec une intelligence telle que le texte, par sa technique, incarne l'époque. Je ne connaissais de l'auteur que sa posture médiatique agaçante : la distance et la virtuosité avec lesquelles il sait en jouer dans Un roman français m'ont surpris et convaincu de sa qualité.

Anonyme9 - - - ans - 27 septembre 2010


Beigbeder m'énerve mais j'adore le lire! 8 étoiles

Le titre de ma critique décrit exactement le sentiment que je ressens en fermant ce livre. Je ne puis en dire plus!

AntoineBXL - Bruxelles - 44 ans - 14 juillet 2010


manque d'universalité 6 étoiles

Les bribes de mémoire française au fil du 20e siècle ont quelque chose d’attachant, des souvenirs : La piste aux étoiles, René Gickel , les K7 Basf, les estivants au bord de la mer, un grand nombre de fibres sont retrouvées….et refont surface avec bonheur. Mais elles sont aussi vite recouvertes par le poids des cendres très inintéressantes de Pipole depuis longtemps sombrés dans les oubliettes.
L’absence de mémoire d’enfance de l’auteur… « a joke », un prétexte, ce n’est pas très crédible, la découverte offusquée des réalités de la prison écrite en majuscules pour faire vrai, tant soit peu surfaite. Le second personnage totalement inexistant. Une comédie confortable que se joue le narrateur mort d’ennui, un exercice de style qu’il jette en pâture au lecteur avide de scoop, beaucoup de mise en scène pour peu de vérité. Une occasion pour lui de ne pas perdre son temps bien sûr , quant à nous…. ? Quand un écri-vain ne touche pas à l’essentiel, comment pourrait-il émouvoir ?
Mal du siècle, la thématique des enfants de divorcés interpelle, … la dernière page est fort attendrissante. A certains tournants de chapitres on trouve quelques phrases qui vibrent comme des pépites d’or au soleil. Mais il faut la patience du pêcheur dans cet océan bio-centrique !

Deashelle - Tervuren - 15 ans - 29 mai 2010


échapper aux faux semblants 8 étoiles

Si vous avez lu 2 ou 3 de ses anciens livres , dont certains étaient tout aussi inutiles que mal écrits, vous allez vous aperçevoir de la différence de ton entre "un roman français" et ses anciennes écritures. Comme il le dit lui-même, "je pense que je suis enfin un homme maintenant", ce livre est une affaire de métamorphose angélique d'un auteur passant de la niaiserie mondaine nauséabonde "que c'est vrai qu'on s'en fout de sa vie et ses soirées", a l'honnêteté mondaine où "il raconte de nouveau sa vie mais d'une façon plus introspective,sincère, romancée, et ça marche". Sa vie n'est pas plus intéressante que la nôtre, pourtant il arrive à la mettre en scène. On sent enfin qu'il se cache un véritable écrivain derrière cet homme médiatico-mondain, et qu'il n'est pas seulement doué à shooter des gins-vodka dans des bars à putes. Assez étonnant.

Adrien34 - - 34 ans - 13 avril 2010


Introspection salutaire 7 étoiles

Après un passage à vide qui aura duré l'espace de deux romans "L'égoïste romantique" et "Au secours pardon", où il est vrai Beigbeder tournait un peu en rond à force de ressasser ses souvenirs de soirées mondaines, revoilà ce touche à tout médiatique dans un son récit le plus personnel jusqu'ici. "Un roman français" est un vaste exercice d'introspection effectué entre les quatre murs d'une prison du VIIe arrondissement de Paris. Sans stylo, ni papier Beigbeder replonge en enfance.
Des pages splendides d'ailleurs sur la bourgeoisie, ses parents, leur divorce, plongé qu'il a été très tôt entre la "morosité maternelle" et "l'hédonisme paternel". Cela n'aide pas à choisir évidemment. De très belles pages aussi sur son frère.
Les scènes de garde à vue, irritantes où on retrouve un auteur geignard alternent avec des pages de souvenirs et de confessions beaucoup plus construites. Ces pages laissent en tout cas entrevoir de quoi pourrait être capable cet ex-jeune homme dérangé. à condition de ne pas retomber trop facilement dans la description de ses aventures dans les univers interlopes.

Nothingman - Marche-en- Famenne - 44 ans - 4 février 2010


Le Narcissisme couronné 2 étoiles

Avec le recul, ce livre est une grosse déception. Grand fan de 99 Frs et de l'amour dure trois ans, je me suis plongé dans cette lecture... Je n'y vois rien que du narcissisme et un manque évident d'inspiration. Romancer son enfance est un exercice éculé. De surcroît, rien de spécial, c'est une enfance bourgeoise comme il en existe des milliers.
Sur l'acharnement policier que dénonce Beigbeder: OK, mais faut pas se foutre de la gueule du monde, sniffer sur la place publique et répondre aux flics, tu t'attendais à quoi? Une p...? Lui croit que c'est parce qu'il est connu; narcissisme! Que dalle, certains mecs font 36h de garde à vue pour un graffiti!
Y a bien plus scandaleux, même s'il est vrai qu'il faut dénoncer cette pratique policière abusive et courante. Mais là, NARCISSISME! Beigbeder parle de LUI et encore de lui; mais généralise bordel, lance toi dans une diatribe anti garde à vue pertinente, argumentée et incisive.
Non Beigbeder parle de lui et que de sa vie, c'est l'égocentrisme parisiano néo-bobo dans toute sa splendeur. Le titre parle de lui même: "un roman français" non mais sérieux.... le prix Renaudot ça?!

Thorpedo - - 44 ans - 30 janvier 2010


Sans intérêt 4 étoiles

J'abandonne la lecture de ce livre à la soixante-dixième page. Je n'en peux plus. Je n'aime pas cet écrivain et son passé, sa famille et ses déboires ne m'intéressent pas. J'ai souri à quelques reprises lors de la narration de son arrestation mais il me gonfle avec l'histoire de sa famille. Son écriture n'est pas assez recherchée pour me retenir. Quelques réflexions justes au sujet de la famille mais ce n'est pas assez pour susciter quelques intérêts de ma part et m'inciter à poursuivre ma lecture. Donc j'arrête avant que le livre ne parte en vol plané et n'effectue un atterrissage vous savez où...

Dirlandaise - Québec - 68 ans - 30 janvier 2010


Roman ? Autobiographie ? 8 étoiles

« Les livres sont un moyen de parler à ceux auxquels on est incapable de parler ». Cette phrase écrite page 239 du livre résume à mon avis la raison pour laquelle Frédéric Beigbeder s’est lancé dans l’écriture de ce « roman ».

A ce propos, une question se pose une fois la dernière page du livre refermée : S’agit-il vraiment d’un roman ? Ne s’agit-il pas plutôt d’une autobiographie ? L’auteur donne sa version page 268 : « Ce qui est narré ici n’est pas forcément la réalité mais mon enfance telle que je l’ai perçue et reconstituée en tâtonnant. Cette enfance réinventée, ce passé recréé, c’est ma seule vérité désormais. Ce qui est écrit devenant vrai, ce roman raconte ma vie véritable, qui ne changera plus, et qu’à compter d’aujourd’hui je vais cesser d’oublier ».

Roman ? Autobiographie ? L’intérêt du texte réside, à mon avis, dans ce que l’auteur exprime vis-à-vis de son père, de sa mère et surtout de son frère aîné. Ces pensées exprimées, si personnelles, sont du vécu. On est loin du roman ! Quel talent de pouvoir exprimer « si facilement » des choses si personnelles, si sensibles sur des personnes si proches. L’histoire ne dit malheureusement pas ce que pense le frère Charles de ce qu’exprime Frédéric dans son livre ! Charles voit il les choses de la même manière que son frère Frédéric ? Charles et Frédéric, deux caractères opposés, totalement opposés. Et pourtant, l’auteur exprime page 202 : « Sans Charles, je ne sais plus qui je suis, je suis paumé, cet homme est mon ancre et il ne le sait pas, il croit que je me fiche de lui. Jusqu’à aujourd’hui il est mon principal repère ». Oui, l’auteur a bien raison quand il affirme « Les livres sont un moyen de parler à ceux auxquels on est incapable de parler ».

Très bon livre que je conseille sans hésiter ! Il mérite le Prix qu’il vient de recevoir cette semaine (Prix Renaudot 2009)

Plotin - - 69 ans - 24 janvier 2010


Les confessions de Frédéric Beigbeder 7 étoiles

Après avoir mis de côté le romancier Beigbeder, notamment pour lire certains auteurs aux noms présents dans ses livres, j'ai saisi l'autre jour dans la presse d'une gare avant de sauter dans un train que j'ai failli rater le dernier livre donc de l'écrivain français.

Sous cette bannière flatteuse et imposante du Prix Renaudot entourant le livre comme un ruban de soie rouge encercle un cadeau de Noël, à quoi pouvais-je m'attendre? A quelque chose d'utile? A un objet que l'on revendrait sur Ebay?

A quoi pouvais-je espérer?

A de l'excitation, comme celle qui fut la mienne quand je lisais en cachette - car jeune ado alors- les histoires de fesses, de dopes, de culs de "Nouvelles sous ecstasy"?
A l'émotion de découvrir l'amour fusionnel, passionnel et amer de "L'amour dure 3 ans"?
Au soulagement du plaisir ressenti en relisant "99F", après en avoir découvert au cinéma une adaptation décevante qui me délaisser songeur: Ai-je trop grandi au point de plus me régaler des élucubrations d'Octave? Kounen fait-il juste à nouveau fausse route?
Au "whaou" murmurré lorsque j'ai goulument avalé les nombreux chapitres Windows on the world?

A un peu tout ça en fait.
Excité par la curiosité d'en découvrir un peu plus sur ce Docteur BCBG coincé & Mister séducteur arrogant.
Emu par les méandres familiaux du jeune Frédéric, peut-être car elle résonne en moi comme un douloureux écho ouvrant des portes jusque là closes.
Soulagé de me rendre compte au fur et à mesure de la lecture que ce livre n'est pas juste une autobiographie pompeuse et nauséabonde -les premières pages m'inquiétaient franchement- mais bien un vrai roman, une histoire d'une vie reconstituée, en tâtonnant parmi des souvenirs.
Attentif et captivé comme l'on est par un jeune enfant qui grandit, au fil des chapitres qui voit le petit garçon coupé du monde, devenir un ado drogué à la littérature avant l'adulte angoissé en prison adepte de la fête, de coke et d'alcool, et surtout de sa fille.

"Certes, ma vie n’est pas plus intéressante que la vôtre, mais elle ne l’est pas moins" et Beigbder fait "bonne route" en nous la racontant, car elle renverra le lecteur, à différents degrés d'importance, à sa propre existence.
Ce qui ne peut pas être mauvais, bien au contraire, et fait d'un "Roman Français" un bien bon livre.

Lescapricesdenicolas - - 41 ans - 29 décembre 2009


Un Beigbeder nouveau est arrivé 8 étoiles

Je sors de la lecture de ce roman partagée entre l’intérêt et l’agacement .

Intérêt pour la première partie où j’ai découvert un Beigbeder nouveau, recréant une société totalement étrangère à celle à laquelle il nous avait habitués, dont les propos, plus classiques, avaient des accents proustiens non seulement dans l’évocation de ses racines familiales mais dans sa réflexion sur les pouvoirs et les limites de l’écriture dans la recherche du temps perdu. Un roman-enquête dans le passé de sa famille, rédigé d’une écriture élégante, à l’image de la bonne société évoquée. Intérêt aussi pour les passages où, dans une prose acide et vengeresse, mais parfois aussi avec humour, il relate sa descente aux enfers et où il règle ses comptes avec la police et la justice .

Agacement quand j’ai retrouvé le « personnage » de Beigbeder, celui dont les autres romans, et les médias aussi avaient donné l’image.

Mais, après tout, UN ROMAN FRANÇAIS, s’il est un roman, est aussi une autobiographie …..il n’est donc pas étonnant d’y retrouver ce que l’on connaît déjà de son auteur……

Alma - - - ans - 17 décembre 2009


Un roman français sans aucun doute 4 étoiles

Aucun doute là dessus. C'est bien un roman français essouflé et vain que nous torche ce bon frédéric Beigbeder pour ses deux fois 22 ans.
Déjà prix Interallié pour " windows on the world " notre tête de lune se paye le Renaudot mais qui se paye de notre tête et quelle mafia préside à la désignation des prix littéraires?
C'est affligeant. Tout juste bien écrit. Agrémenté de quelques pointes d'humour un peu forcées, le roman relève un peu la tête vers la fin.
Frédéric, je t'aime bien! REPRENDS de l'ecstasy et ponds nous quelques nouvelles ou alors retombe amoureux pour trois ans ou alors arrête, je ne sais pas moi où tu en es de tes sevrages. Coke pas coke? Roman écrit pour supporter le sevrage? C'est possible puisqu'il semble que tu te tapes une ligne sur le capot d'une caisse de luxe au début du bouquin, qu'on t'expédie au trou pour une garde à vue de 48 heures et que ton roman se termine en famille où tu te shootes enfin aux vraies valeurs en sniffant le cou des femmes de ta vie.
Tu es enfin un homme dis-tu. C'est donc un roman initiatique?
Franchement... il n'y avait personne de plus inspiré cette année? Ca nous aurait épargné cette calamiteuse rédaction.
" vous sniffez une ligne de coke, les flics vous embarquent, racontez vos impressions..."
Reprends toi en main Frédéric, tout ça c'est de la masturbation.

Skyagain67 - - 58 ans - 21 novembre 2009


Un très bon roman français 9 étoiles

C'est la première fois que je lisais du Beigbeder et j'en suis agréablement surpris. Cependant je remarque que chez Grasset on adore en ce moment critiquer l'age adulte. Il suffit de passer Yann Moix à ce roman pour s'en convaincre.

Kyp - - 30 ans - 11 octobre 2009


Un peu facile 4 étoiles

Il arrive un âge où on n'a plus de temps à perdre. On ne veut plus voir que des gens formidables, et lire des livres formidables. Rien que pour ça, merci, Critiqueslibres. Quel temps précieux gagné grâce à vous tous. Mais ce n'est pas le sujet.

J'avais vraiment aimé "Dernier inventaire avant liquidation". J'ai souri à la 1ère moitié de "99 francs" et balancé le livre aux orties sans parvenir à finir la 2ème. J'ai trouvé honteux qu'un torchon comme "Au secours, pardon" soit publié. Et puis, on me prête celui-ci. Gratos, donc. Bon, ça ira bien pour une lecture dans le RER, que je me dis.

Or donc, Beigbeder. Et ce livre salué par la critique, y compris sur ce site. Je vais être franche : malgré ma défiance initiale pour le personnage, on finit par se laisser attendrir et il y a de vrais bons moments. Le gaillard arrive même à se rendre sympathique. Les geôles de la République font froid dans le dos, les arcanes judiciares sont glaçantes, les histoires de Proc' sont dans le feu de l'actualité et donnent un écho amusant aux pages du Monde. Tant pis si les passages sur papa, maman, le frérot, confinent à la niaiserie. C'est comme ça que ça marche, Bègue-BD, ses phrases qui font mouche, ses frasques qui font tache, sa tronche urbi et orbi, ça fait davantage vendre que la vie de M. Tout-le-monde.

Or donc, "un roman français". Morbleu ! Que l'on m'apporte séance tenante "Une vie française", de Jean-Paul Dubois. Parce que là, on ne joue plus dans la même cour. Et comme pourrait le dire les marionnettes des Zéric : autant comparer le laiton au platine !

Lutzie - Paris - 59 ans - 10 octobre 2009


"Certes, ma vie n’est pas plus intéressante que la vôtre, mais elle ne l’est pas moins" 9 étoiles

Si la vie de Beigbeder n’est pas plus intéressante que la nôtre, une chose est certaine, c’est qu’il sait mieux la raconter que beaucoup d’autres. On sent dans ce livre une vraie force dans l’écriture, une acuité dans la lumière qu’elle projette sur l’histoire de ce fils de bourgeois un peu paumé.

Curieux du Beigbeder des premiers romans et des premiers plateaux TV sur Paris Première, je me suis ensuite lassé du personnage narcissique et nombriliste de plus en plus présent dans l’espace médiatique. Je n’avais plus que dédain pour celui qui m’avait pourtant initié à pas mal de grands écrivains. C’est donc sans trop y croire, après avoir lu quelques critiques plutôt positives dans la presse, que je me suis lancé dans la lecture de son dernier livre.

Et là, au fur et à mesure que j’avançais dans la lecture, je découvrais un Beigbeder bien différent de la tête à claque qui avait eu raison de ma patience. Un homme mûr, regardant son passé sans complaisance et même, quelle surprise, d’une grande diligence envers ses proches. Un écrivain doué, capable de belles phrases bien qu’il lui arrive de se perdre parfois du côté du slogan publicitaire. Un passionné de littérature, qui pense que « l’écriture fonctionne comme un révélateur au sens photographique du terme » et qui sait transmettre sa passion. Certains passages sont à cet égard très touchants ; comme celui où il explique comment il s’est construit en opposition à son frère ou celui où il remercie les filles à qui il ne plaisait pas car, sans elles, jamais il n’aurait écrit.

Beigbeder me semble être sur la bonne voie, celle de sa maturité. La provocation est toujours bien présente (« laissez-moi sortir ou j’écris un livre » lance-t-il à son gardien, excédé), mais mieux maîtrisée. Il dit et répète que l’écriture de ce livre l’aurait transformé, si il est vraiment devenu l’auteur de ses lignes, c’est ce qu’on pouvait lui souhaiter de mieux.

Bibliotherapie - - 44 ans - 3 octobre 2009


une excellente surprise. 8 étoiles

C'est avec "Vacances dans le coma" que j'ai découvert Beigbeder... et cela ne m'avait pas convaincu du tout. J'ai ensuite lu "Dernier inventaire avant liquidation" qui m'a beaucoup plu, et m'a donc donné envie de découvrir le fameux "Roman français"... qui m'a séduit.
Contrairement à son habitude, Frédéric Beigbeder n'utilise pas de personnages fictifs pour s'épancher: il s'agit là d'une authentique autobiographie qui se lit avec davantage de plaisir que celles d'Annie Ernaux (je parle pour moi).
La franchise avec laquelle Beigbeder traite son passé et ses propres sentiments est particulièrement touchante. La scène où il explique à un flic pourquoi il emploie régulièrement des stupéfiants est, elle aussi, troublante et sincère (c'est sans doute celle qui m'a le plus intéressé).

On reprochera toutefois le côté légèrement superficiel de cet ouvrage: la psychologie des personnages aurait pu être davantage poussée lors de certains passages.

Bilan: je recommande ce livre, qui est très troublant, mais qui aurait pu être bouleversant s'il avait été davantage approfondi. Je rends toutefois hommage à Beigbeder qui voulait "nous faire rire et pleurer". Pari tenu!

Bastien N. - - 33 ans - 28 septembre 2009


dans le même profil que les autres ! 8 étoiles

C'est effectivement un livre qui est dans la même lignée de son esprit éditorial, un roman amusant, fort agréable à lire, un récit qui pourrait même faire croire qu'on est dans un contexte réel alors que ce n'est qu'un roman...

LaJoliette13 - - 44 ans - 18 septembre 2009


toujours du bon, du très bon Begbeider! 10 étoiles

Ecrire une critique sur un bouquin de Begbeider, j'en rêvais! Ah non! pas pour le descendre mais bien pour l'encenser! Ce roman français se lit en très peu de temps, d'abord pour connaître le temps de la garde à vue (la discussion avec le commissaire ou l'inspecteur vaut le détour, on se rend compte que c'est un roman et non un reportage) ensuite pour savoir s'il est vraiment jaloux de son frangin et enfin, bah pour mieux le connaître même si tout est dans ses anciens...
Pour moi, ce bouquin est comme d'habitude, très bien écrit et ses pages respirent l'humour et l'amour. Il ne vaut pas "l'amour dure 3 ans" (son meilleur bouquin, je lui ai attribué le titre de Shakespeare français avec cette merveille!) car il ne se cache pas, c'est du cash et Neuilly en prend pour son grade! Etrange cette façon de dénoncer le côté obscur des villes bourgeoises et d'avoir pris autant de plaisir à y vivre (même s'il dit des fois le contraire).
Tout est très détaillé, la visite des allemands dans la maison familiale me fait penser à l'intro du dernier Tarantino, la vie dissolue de son père: succulente! J'ai appris qu'Octave était le prénom du domestique, trop bon!!
Toujours cette tension quand la religion est le fond de la phrase, toujours cette jubilation à écrire sur le désir, toujours cette rancœur ne pas être né beau, toujours cette auto flagellation lorsqu'il se décrit (pourtant à présent, beaucoup de femmes le trouvent très beau, sans doute le sait il l'animal...)
En résumé, j'ai adoré mais j'attends le prochain vrai roman! il est capable de nous réécrire un Roméo et Juliette rock n'roll gaucho le bougre!!

Jimstinger - - 50 ans - 17 septembre 2009


Du pur Beigbeder, pas un choc (cf Express) mais bon quand même 7 étoiles

Visiblement, on parle beaucoup du dernier Beigbeder : un 'choc' (l'Express), son 'meilleur livre', etc etc Bon peut-être cela est du à la polémique (ou au coup de pub, il est capable d'avoir manigancé tout ça cet ex-pubard retors ...) liée au livre. En effet, Beigbeder utilise en trame de fond sa garde à vue suite à son arrestation en 2008 en flagrant délit de préparation de ligne de coke avec sa carte Gold sur le capot d'une Chrysler garée devant une boîte. Apparemment, le proc s'est fait un (malin ?) plaisir de le garder un chouia plus longtemps au placard. Du coup, il a écrit une page incendiaire sur le dit proc, cette page ayant été ensuite édulcorée (quoique pas sympa quand même pour JC Marin) par l'auteur et son éditeur.
Sinon le livre ? Pas le meilleur (Windows on the world pour moi) ni un choc mais un bon livre. Du Beigbeder habituel dirais-je, égotiste en diable, provoc' facile (un peu moins que d'hab quand même), tête-à-claques assumée, bourge-qui-pleure-la-bouche-pleine-et-le-revendique, branleur flamboyant, touche-à-tout avec panache. Ca se lit bien, on prend plaisir à l'évocation de sa famille, à la comparaison avec le frangin (marrant les pages sur le-dit frangin gamin, notamment sur ses baises frénétiques d'ado notamment quant on le voit aujourd'hui (Sarko/MEDEF forever) - enfin, ceci dit, il a quand même encore une belle gueule l'enfoiré ...).Comme toujours avec Beg', on oscille entre l'agacement (la dénonciation des geôles de la République ... c'est pas Soljénitsyne quand même hein ...) et l'identification (bon ouais c'est pas le goulag mais 48h de garde-à-vue dans un trou puant à cause de loi hygiéniste à la gland, je comprends).

NQuint - Charbonnieres les Bains - 51 ans - 8 septembre 2009


Pauv' petit gars riche 7 étoiles

Une garde à vue donne l'idée à cet auteur à succès d'établir une autobiographie, où alternent les descriptions de sa vie, dont il a mal à se souvenir avec précision, et de cette expérience auprès d'officiers de police judiciaire.
Le divorce de ses parents, son opposition à son frère modèle, l'absence de souvenirs de l'enfance, les Pyrénées-Atlantiques, Neuilly-sur-Seine sont autant d'éléments constructeurs de son existence et de sa personnalité.
Comme souvent, et pour une fois de manière pleinement justifiée, il se regarde beaucoup écrire, comme on peut s'écouter parler, avec l'humour corrosif faussement méchant qui lui est familier. On apprend des choses sur lui, il confesse des regrets. L'écriture est facile, l'auteur joue de son aisance, ce qui n'est pas en soi un tort, mais l'ensemble donne tout de même une impression de vernis, de superficiel. Je rassure tout le monde en confiant que je n'attendais en rien le genre de confidences qui me répugnent, mais cette autobiographie reste en surface, du fait du peu d'analyse qui est faite : il donne une couleur de lui-même, qu'on connaît, ou pressent, déjà plus ou moins.
Si ce livre reste intéressant, il en demeure à un stade intermédiaire entre l'informatif et le divertissant.

Veneziano - Paris - 46 ans - 5 septembre 2009