Le rêve
de Mircea Cărtărescu

critiqué par Béatrice, le 29 août 2009
(Paris - - ans)


La note:  étoiles
Elucubrer un univers
A force de recomposer le souvenir dans tous les détails et d’explorer tous ses replis, Cartarescu glisse dans l’imaginaire. Un univers rêvé vient se greffer sur le vécu. Il empile minutieusement les briques pour fabriquer sa construction mentale, excessivement touffue et tentaculaire, un collage surréaliste débordant de protubérances monstrueuses ou émaillé d’un ciel à la Tiepolo.

- Les nouvelles Rem et Le Jeu :
Le motif de l’enfance est le fil rouge - les jeux de l’enfance comme exploration des limites, parcours initiatique et transgression du réel. Au sens large, l’innocence enfantine comme unique voie vers la rédemption.

- La nouvelle Les Gémeaux
Un épisode amoureux adolescent, des images distordues, un glissement dans le fantastique pour dire la perte de repères, la fièvre, l’errance. Pléthorique et délirant.

Les deux autres nouvelles du recueil sont des ovnis, je n’ai pas accroché.

Cartarescu a touché toute une génération (ma génération) avec ses images de la ville de Bucarest. Il y a dix ans, des amis m’ont offert ce bouquin en disant : « Tu découvriras Bucarest tel qu’il était dans notre jeunesse ». Sidérant ! Tout y est, avec une troublante netteté : la neige, le tramway, la baleine Goliath …. Aurais-je aimé ce bouquin pour des mauvaises raisons ?