Bach
de Luc-André Marcel

critiqué par Falgo, le 25 août 2009
(Lentilly - 84 ans)


La note:  étoiles
Se faire conduire tout doucement dans l'intimité d'un génie
On trouve d'innombrables ouvrages sur Jean-Sébastien Bach, savants, documentés, exhaustifs. Aucun n'est comparable à celui de Luc-André Marcel qui sait en moins de 200 pages dire l'essentiel sur ce génie qui résuma l'époque qui le précédait pour ouvrir sur celle qui le suivit.
La caractéristique principale de ce livre est sa simplicité. On découvre autant la vie personnelle de cet homme que des illustrations commentées de son génie musical. Mais le commentaire n'est jamais pédant et toujours compréhensible par un non initié. Le plus remarquable est la capacité de l'auteur à questionner le génie: de quoi est-il fait? comment se manifeste-t-il? quelles sont les étapes de sa formation?
Loin de la réputation d'austérité du compositeur, Marcel nous fait partager ce qu'il appelle son bonheur de faire de la musique. Iconoclaste, il pense, s'appuyant sur les rythmes de la musique, qu'il y a du Noir d'Afrique chez cet homme-là. Il s'interroge sur sa sexualité et conclut: "son oeuvre reflète très bien cette harmonie entre la tête, le coeur et le ventre".
Depuis plus de 45 ans, lorsque j'ai besoin d'un éclairage sur cette musique qui m'enchante au sens propre du terme, je retourne vers Luc-André Marcel et j'y trouve toujours une perspective originale et stimulante.