Prélude
de Katherine Mansfield

critiqué par Sahkti, le 22 août 2009
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Obligations familiales
Linda et Stanley Burnell déménagent. Ils quittent leur logement pour une grande maison, plus vaste, mais aussi plus isolée, entourée de bois et de prairies. Avec eux, Lottie, Kezia et Isabel, leurs trois filles, accompagnées de Mrs Fairfield, la grand-mère, et Beryl, la soeur de Linda. Cette dernière redoute l'isolement. trentenaire et célibataire, vivant aux crochets de son beau-frère, elle aspire tant à rencontrer un homme qui l'épousera et lui offrira un foyer convenable. Mais qui rencontrer dans un trou à rats ?
Stanley Burnell voit dans cette nouvelle demeure une preuve supplémentaire de sa réussite et du confort qu'il peut apporter à sa famille, à son épouse. Une épouse psychologiquement instable qui craint les bouleversements de ses repères et ne pense qu'à la tranquillité.

Autour de cette famille bien sous tous rapports, Katherine Mansfield esquisse le portrait des contraintes imposées aux femmes qui n'ont pas leurs propres moyens de subsistance. Obligées de suivre les décisions d'un père, d'un mari ou d'un frère, elles voient leur avenir gâché par un âge avançant ou par un isolement forcé. Or femme non mariée est aors synonyme d'échec jusqu'à la fin de ces jours.
Sans entrer dans un quelconque militantisme, Katherine Mansfield, à travers ses descriptions, dénonce toutefois des comportements qui nous paraissent aujourd'hui aberrants mais ne l'étaient pas du tout il y a encore un siècle.
Grâce à une écriture élégante et posée, intemporelle, l'auteur nous entraîne dans d'autres univers, faits de convenances mais aussi d'une certaine forme de volupté, qui rend la lecture très agréable.