Le printemps russe, tome 2
de Norman Spinrad

critiqué par CC.RIDER, le 15 août 2009
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Bien écrit, mais sans grand intérêt
Les deux enfants de l’ingénieur américain Jerry Reed et de l’apparatchik russe Sonia Gagarine se retrouvent pris chacun de leur côté, l’un en Californie, l’autre à Moscou, dans un contexte mondial particulièrement instable. Le fils, Bobby, élevé dans la nostalgie de l’Amérique rêvée des années 50/60, est devenu journaliste après bien des désillusions. La fille Franja, tournée vers l’avenir spatial, après un séjour à l’académie Gagarine de la Cité des Etoiles, parvient non sans peine ni rebuffade à devenir cosmonaute. Mais le monde est à un cheveu d’une guerre nucléaire. L’Ukraine réclame son indépendance, elle veut quitter l’URSS et adhérer à l’Union Européenne, ce que les Russes refusent et que les Américains soutiennent. Quand à Jerry, sa femme le trompe et il est victime d’un grave accident qui l’empêche de réaliser le rêve de toute sa vie : partir dans l’espace et poser le pied sur la Lune…
Cette seconde partie du « Printemps Russe » correspond plutôt à une glaciation soviétique accompagnée d’un réchauffement américain. Une série de circonstances peu vraisemblables amènent à la Maison Blanche un candidat gauchiste, Nathan Wolfowitz ( ?), ancien professeur à Berkeley, joueur de poker redoutable et accessoirement logeur et ami de Bobby, qui, grâce à une politique d’un idéalisme angélique, va résoudre tous les problèmes et rendre le monde meilleur. Sur ce point, Spinrad avait eu la préscience de l’effet Obama. Par contre, les faits réels lui ont presque tous donné tort comme les options prises par la Russie et par les anciens satellites. Un livre prémonitoire, rempli d’erreurs et de rêves non réalisés : ni la Russie, ni les USA n’ont encore intégré la communauté européenne, rebaptisée « Etats-Unis de la Terre » ou « Confédération de l’hémisphère nord » car tel est le vœu le plus cher de notre auteur, l’avènement d’un gouvernement mondial et la fin des nations, ventres féconds de tous les fascismes et fauteuses de guerre… Spinrad nous avait habitués à une inspiration nettement moins politiquement correcte… Son long séjour dans l’air de Paris nous l’aurait-il changé ? Son esprit non-conformiste ne s’exercerait-il qu’à l’encontre de sa mère-patrie ?
Un livre bien écrit mais sans grand intérêt. A oublier.