Les louves de Machecoul
de Alexandre Dumas

critiqué par Killeur.extreme, le 2 août 2009
(Genève - 42 ans)


La note:  étoiles
Passion en pleine guerre civile
Résumé: Filles jumelles et bâtardes d'un ancien combattant royaliste de 1793, le marquis de Souday, Mary et Bertha, auxquelles on prête, bien à tort, une sulfureuse réputation, sont cruellement surnommées «les louves de Machecoul». Loin de ces médisances, elles vivent sereinement leur solitude jusqu'au jour où le sort place sur le chemin deux nouveaux personnages : le baron Michel de la Logerie, fils d'un bourgeois vendéen enrichi par l'Empire (donc traître aux yeux des Royalistes" tué par Jean Ouiller, métayer du Marquis de Souday, royaliste, mais également brave homme qui respecte ses ennemis, mais n'hésitant pas tuer si ses amis sont menacés, et Marie-Caroline de Bourbon, duchesse de Berry, qui veut offrir le trône de France à son fils en réveillant l'esprit royaliste vendéen. Dès leur première rencontre avec Michel, Mary et Bertha tombe toutes les deux amoureuses du Jeune homme.

Si dans la "Guerre des femmes" deux femmes sont amoureuses d'un homme (chacune est dans un camp opposé) dans ce roman non seulement les deux jeunes filles sont dans le même camp, mais en plus elles sont soeurs et jumelles, si Bertha est la plus guerrière des deux et Mary la plus douce, rien d'autre, à part la couleur de leurs cheveux ne les distingue et la conversion politique de Michel est due à son amour. Dumas livre plusieurs portraits de personnages (qu'on retrouve également dans ses autres romans, mais comme je l'ai déjà dit dans des précédentes critiques, il les renouvelle chaque fois) Courtain, le Maire de la Logerie, également locataire et hommes de confiance de la mère de Michel, il est entièrement dévoué au gouvernement quitte à accomplir les actes les plus bas pour défendre ses convictions et si il peut toucher un petit bénéfice au passage..., Jean Ouiller lui est un homme franc et droit, il ne nie pas ses crimes (l'assassinat du père de Michel), mais qui a des convictions et s'y tient, mais il n'aime pas la bassesse que ce soit dans son camp ou dans le camp adverse, il protégera la veuve Picot de son beau-frère (ayant une responsabilité dans la mort de son mari qui n'avait pas les mêmes opinions que lui) lorsqu’elle guidera les troupes du gouvernement vers le château de Souday, la veuve Picot est un personnage comme on aimerait en voir plus souvent et qui ne se rencontre que dans ce genre de guerre, elle a beau ne pas être du parti de Jean Ouiller et de Marie-Caroline de Bourbon (Madame qui veut placer son fils Henri V sur le trône à la place de Louis-Philippe) ce qui ne l'empêchera pas de leur donner asile.

Pour ceux qui ont lu la "Vendée et Madame" publié récemment, ils seront en terrain connu car "Les louves de Machecoul" se situent à la même période, Dermoncourt apparait également dans ce roman. Comme toujours, Dumas ne favorise pas un camp par rapport à l'autre, chacun a ses "gentils" Demoncourt, la veuve Picaut, Jean Ouiller Michel (dont l'évolution pendant le roman le transforme du jeune homme faible en soldat prêt à tout par amour)... et ses "méchants" Courtain (que son honnête figure et son habilité aident à déjouer les plans de ses ennemis) Picaut (royaliste extrême) Trigaud.

Fait partie des grands romans de Dumas, à lire absolument.