Le clan des siciliens
de Auguste Le Breton

critiqué par Hexagone, le 30 juillet 2009
( - 53 ans)


La note:  étoiles
Rétropolar
Etant fan des Boudard, Dard, c'est tout naturellement que mes choix de lectures se sont orientés vers Auguste Le Breton.
Auguste le Breton, qui sonne comme Roger la Canne, la Mouche de Mai et confrères, surnom d'antan, au temps des forts des halles.
Impossible de lire le livre sans ressentir autour de moi les fantômes de Gabin, Ventura, Delon. L'incarnation des protagonistes par nos monstres est troublante de vérité. c'est là où le bât blesse, le film a vampirisé le livre. Ouvrage d'honnête facture, Le clan des siciliens parle de gangsters, de famille, d'honneur, de fierté, d'orgueil, de gros coup qui sera le dernier. Effectivement, le der des der. Une langue qui n'existe plus parsème le livre, des attitudes qui de nos jours ont totalement disparu. Le patriarcat incarné par Salvatore serait impossible à mettre en oeuvre de nos jours. Les hommes sont restés les mêmes, seules les attitudes ont changé. Tous les fans de titis parisiens, de bandits à la dent dure et à la langue verte trouveront leur compte dans ce qui constitue une photographie sépia d'une époque dépassée où les hommes faisaient le coup de poing dans la fumée des cigarettes et où les femmes ne pipaient mot. Impossible pour moi de ne pas voir le visage de Gabin dans les silences, les regards, les attitudes décrites par Le Breton. Un bon moment de polar rétro avec ses cafés parisiens, ses filles de joies, ses policiers aux camions pie, ses commissaires bourrus, ours mal léchés qui jouent au chat et à la souris avec les gros bras de la pègre.