Le monde d'après : Une crise sans précédent
de Gilles Finchelstein, Matthieu Pigasse

critiqué par Veneziano, le 18 juillet 2009
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Les raisons d'une crise inédite
La crise économique et financière que nous vivons est sans précédent, et, par conséquent, inquiète. Le rôle de l'Etat - d'abord américain, puis ses homologues européens - , face à la faillite probable d'une banque majeure, la moralisation des marchés financiers, l'encadrement de la solvabilité des acteurs économiques et la limitation de la dette publiques représentent des pans essentiels des questions à débattre pour en connaître les causes, les failles systémiques du capitalisme et les solutions de replâtrage comme de consolidation durable d'un modèle économique à remettre en question.
Face à un monde multi-polaire marquant la fin de l'hégémonie de l'unique hyper-puissance, la simple manière de s'en sortir est d'approfondir rapidement l'acquis communautaire européen, ce qui va dans le même sens que Christian Saint-Etienne, dans son alarmant essai La Fin de l'euro, sur les risques inévitables d'une absence de réaction aussi rapide que profonde du mode décisionnel économique et financier de l'Union européenne.

Cet essai est très clair et détient au moins le mérite de faire comprendre aux plus mal comprenants à ce type de chose les termes d'un débat incontournable et universel. Probablement arrive-t-il trop tôt pour apporter des éléments irréfragables au débat, notamment sur la part respective des éléments de défaillance d'un système entier que l'historien belge Fernand Braudel qualifiait d'économie-monde.
Il mérite très clairement d'être lu.
rien de neuf sous le soleil 3 étoiles

Plutôt déçu par ce livre, je m'attendais de la part de deux professionnels de la finance à autre chose. Pigasse, un des directeurs de Lazard, tape en boucle sur les banques d'affaires qui n'ont pas joué leur rôle de financier et ont pris trop de risques. Cela me fait rire venant de quelqu'un qui ne songe qu'au profit pour sa banque sans véritablement mesurer les incidences sur les "petites gens" qui perdent leur boulot tous les jours à cause de mégas fusions.

Bref, les auteurs ne nous apprennent pas grand chose, en gros ce que l'on apprend c'est :

1) comment s'est passé la crise : la crise de solvabilité américaine s'est transformée en crise de liquidité mondiale. Jusque là OK c'est un bon résumé bien documenté mais rien de plus

2) que faire pour que cela ne se reproduise plus : là on tombe dans une critique exacerbée d'absolument tout et tout le monde : agences de notations, gouvernements, banques, traders, tout le monde en prend pour son grade pour au final qu'on nous explique qu'ils faut être beaucoup plus éthique dans la façon de voir la finance et revenir, pour les banques, à leur métier de base qui est le financement des entreprises.

J'ai trouvé ce livre très (trop) moralisateur de la part d'auteurs qui ont bien profité du système et continuent à gagner de l'argent par cet ouvrage.

Je mets 1.5 étoile pour le travail de recherche et de synthèse de la crise financière, la 1ère partie du livre. Le reste du livre ne vaut pas une étoile.

Les banquiers d'affaires (comme moi) ou autres professionnels de la finance ne découvriront pas grand chose.

Clubber14 - Paris - 44 ans - 19 février 2010