Le mystère de Séraphin Monge
de Pierre Magnan

critiqué par Rock30, le 6 juillet 2009
(Nimes - 60 ans)


La note:  étoiles
Oui mais...
Quatrième de couverture

Séraphin Monge, héros de La maison assassinée, est mort dans quelque éboulement de montagne où il cherchait la solitude propice aux êtres de son espèce. Plusieurs personnages illustrent cette histoire : un évêque fort en peine devant quelques miracles qu'il réprouve, la silhouette malingre d'un maquisard de vingt ans, dépenaillé et pacifiste, dont le nom est Laviolette ! Mais est-ce bien là le véritable destin de Séraphin Monge ? L'auteur nous fait partager ses doutes et nous tient en haleine jusqu'à la dernière ligne.

Mon avis

Le livre "La maison assassinée" se terminait mystérieusement par l'apparition d'un être qui délivrait Marie de son secret. Merveilleusement écrit, la suite, "le mystère de Séraphin Monge" l'est tout autant, l'auteur lâchant même encore plus la bride à son imagination. Cependant si le talent est indéniable, il faut ici se poser la question de savoir ce qui importe au lecteur et sa motivation. En effet, ce second tome, je l'espérais riche de réponses, du genre de celles que posait le premier.
Il n'en est rien en vérité. Les trois cent premières pages ne font que raconter avec brio la vie des personnages ayant côtoyé Séraphin Monge, à partir de sa disparition, leurs états d'âme, leur quotidien. Le mystère repose surtout sur l'étrange et l'inexplicable, ce qui permet à l'auteur plus de liberté pour créer une ambiance parfois à la limite du crédible. Avec les deux cent dernières pages l'histoire s'emballe et se mêle de péripéties et d'aventures trop étroitement liées à la seconde guerre mondiale, ce qui a pour effet de fondre l'énigme Séraphin dans une multitudes de scènes inattendues. Globalement l'auteur apporte quand même des réponses par rapport à ce qu'il advint de Séraphin Monge, mais personnellement j'aurais apprécié que soit développée de façon plus large la vie du héros qui reste il faut bien le dire trop absent dans cette suite superbe mais un peu hors sujet.
Pauvre Séraphin 6 étoiles

Aucun ange ne s'est penché sur le berceau de ce Séraphin, il semble que des êtres soient voués à subir les affres d'un destin auquel il ne peuvent échapper. C'est bien là le sort de Monge qui même isolé dans la montagne, tentant d'expier son héritage se voit périr, absorbé par la terre qui l'a vu naître. Quel dommage avec tant de possibilités de passer à côté d'une vie qui aurait pu être remplie de bonheurs simples, et pourtant rien ne sauvera Séraphin, même sa dépouille se verra être le coeur de luttes incessantes. Cette destinée malheureuse Magnan nous l'avait dévoilée dans le premier tome et nous la confirme ici. Etait-elle utile cette suite ? Pour les fans sans doute, elle permet de développer certains points de l'histoire, de confirmer des situations, de rendre justice. Et puis le charme de la Provence de Magnan est bien présent et donne un peu de douceur à la brutalité du récit.

Hexagone - - 53 ans - 2 novembre 2009