L'homme dans le labyrinthe
de Robert Silverberg, Michel Rivelin (Traduction)

critiqué par Lombryck, le 19 juin 2009
( - 40 ans)


La note:  étoiles
Un bon Silverberg
Silverberg est entre autres connu pour avoir écrit un certain nombre de bouquins "alimentaires". Celui-ci n'en fait pas partie. On a un livre de SF honnête, bien écrit et prenant.

L'histoire n'est pas facile à raconter, l'auteur distille les informations au fur et à mesure, histoire de garder le suspense.
En gros, un homme s'est réfugié au cœur d'un labyrinthe bourré de pièges (bien entendu, sur une autre planète) et d'autres hommes ont besoin de le récupérer...

Tout le talent de Silverberg consiste justement à ne pas trop en dire dès le début. Toutefois, on pourra regretter de ne pas en savoir assez à la fin, notamment sur ce fameux labyrinthe. De plus, toujours un peu de philo de comptoir...

En résumé, parfait pour lire en vacances, sans se prendre la tête. Vous devriez passer un bon moment.
Quand on aime... 9 étoiles

ce genre de problématique, genre Cube, ou Enfer vertical de Brussolo, l'on ne peut qu'être comblé par ce roman. On retrouve une certaine puissance à créer des mondes, et quelques réflexions qui permettent de dépasser un certain premier degré que dépasse ici largement ce récit. Quelques questions posées sur le sens de l'engagement, la morale dans le monde, la question du handicap, de la maladie, etc...
Et certains passages sont cauchemardesques à souhait. Bref, de la science fiction qui permet une exploration des méandres de l'esprit humain, et comme dirait Maupassant, "L'esprit humain est capable de tout". Seule la fin m'a moins convaincu, un peu rapide.

Cecezi - Bourg-en-Bresse - 43 ans - 29 décembre 2017


La brute, le bon, le truand, un labyrinthe, une mission. 8 étoiles

L'histoire de trois hommes et de leur rapport à l'autre, aux autres. La mission est le mobile de leur interaction, le labyrinthe le terrain.
L'un est réfugié, l'autre est novice, le dernier est stratège. Le labyrinthe impénétrable isole le premier de tout contact extérieur, la mission des derniers est cruciale et exige le délogement du misanthrope.

Très bon roman de SF, limpide. Space opéra qui rime avec réalisme scientifique et évocations extraterrestres (extragalactiques en l’occurrence). L'intrigue, confinée essentiellement dans un dédale énigmatique, embrasse les frontières explorées de l'univers. Lu d'une traite en deux jours, je me cherche déjà un nouveau Silverberg.

Lolo6666 - - 50 ans - 29 avril 2014


L'homme dans le labyrinthe 6 étoiles

Muller, un homme seul depuis neuf ans, s’est réfugié sur Lemnos, une ancienne planète abandonnées depuis mille siècles par une race étrangère et inconnue. Un labyrinthe démoniaque défend la ville morte, à peine dégradée par le temps. Nombreux sont ceux qui ont péri en tentant d’y pénétrer, victimes d’une des trappes ou autres obstacles meurtriers. Le labyrinthe résume à lui seul l’essence fondamentale de la philosophie de toute race existante : tuer l’étranger.

Pourtant c’est là que Muller se terre. Et c’est au cœur de ce labyrinthe que des hommes vont essayer de le retrouver. Pourquoi fuit-il les hommes depuis tout ce temps ? Pourquoi vient-on le rechercher ? Car il n’est pas un fugitif qui doit être ramené devant la justice ; il est juste « un homme atteint d’une affection répugnante, devenu une abomination aux yeux de ses frères humains. »

Inspiré d’une tragédie grecque, ce roman de science-fiction privilégie avant tout la dimension psychologique de la nature humaine. Plus que de planètes lointaines et autres créatures extra-terrestres (qui ne sont pas pour autant absents), il est surtout question de l'âme torturée, de la place de l'homme dans l'univers, du libre arbitre, de loyauté et de culpabilité.

Sans oublier le péché d’orgueil, quand l’homme se croit aussi puissant que les Dieux, qui se chargeront bien de le punir de son audace. La perte de l'innocence, tout simplement.

Un bon roman de SF, avec ce côté un peu vieillot et philosophique que j’affectionne.

Sentinelle - Bruxelles - 54 ans - 5 janvier 2014