La saga de la Maison-Blanche de Jean-Luc Hees

La saga de la Maison-Blanche de Jean-Luc Hees

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire

Critiqué par Miss teigne, le 31 mai 2009 (Inscrite le 6 mars 2008, 42 ans)
La note : 7 étoiles
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Si une maison pouvait parler...

Les héros de cet ouvrage sont tour à tour la Maison-Blanche, symbole de la nation américaine, et ses locataires d’occasion. Quarante-trois présidents (quarante-quatre au jour d'aujourd'hui) ont foulé son sol et l’ont aménagée selon leur goût ou plus généralement celui de leurs épouses. Preuve en est la chambre du couple Eisenhower décorée de fanfreluches et de dentelles roses jusqu’à la nausée. Madame Eisenhower aimant particulièrement cette couleur, on en trouvait partout y compris sur elle-même.

Alors que la première pierre fut posée en 1792 sous la présidence de Georges Washington dans une zone marécageuse à qui il donna son nom, la "pendaison crémaillère" n’eut lieu qu’en 1800 alors que la bâtisse était encore en travaux et à peine habitable. Le premier Président à inaugurer les oreillers fut son successeur, John Adams. Ce dernier eut toutes les peines du monde à convaincre son épouse de s’installer dès son investiture entre ces murs encore branlants.

Les plans changeront selon les désirs de ses locataires et selon les besoins comme l’ajout d’ailes latérales ou leur retrait. Au départ, l’esthétique et le confort avaient peu d’importance, la priorité étant la centralisation du pouvoir. En 1814, d’importants travaux durent être entrepris, la Maison-Blanche ayant été incendiée par les raids anglais durant la guerre d’Indépendance. A partir de ce jour, elle ne cessa de changer de visage gagnant en maturité grâce à son budget toujours revu et augmenté. A chaque locataire, sa décoration intérieure acquérait temporairement la personnalité de son occupant grâce essentiellement aux soins des First Ladies. Chaque Président y a laissé sa marque quelle qu’elle soit. Nixon, qui avait repris le bureau de Lyndon Johnson, s’est d’ailleurs montré vivement contrarié lorsque le meuble a été restauré en son absence. Il était en effet usé par les talons de ses chaussures…

La Maison-Blanche a été témoin de bien des choses. Elle a observé avec indifférence les colères de Johnson ou d’Andrew Jackson et les fous rires d’Abraham Lincoln ou de Ronald Reagan. Quant au Bureau Ovale, quartier général du Président, il pourrait révéler bien des secrets. Ceux et celles qui quittent la résidence doivent généralement déménager précipitamment afin de laisser leur place à leurs successeurs.

Jean-Luc Hees présente l’histoire des Etats-Unis à travers une demeure aussi célèbre que ses locataires. Ceux-ci, de George Washington à George W. Bush, nous deviennent un peu plus familiers par la description de leurs traits de caractères et de leur politique. Qui a un langage de charretier. Qui a un humour indémontable, Qui est un mégalomane, etc. Les First Ladies ne sont pas oubliées. Certaines ont eu un poids considérable dans la vie politique de leur époux et ont largement contribué à leurs succès. Il n’est pas rare de préférer la First Lady au Président. Les anecdotes portant sur le cercle familial sont cocasses. L’auteur nous fait faire une visite très intéressante de la résidence principale du Président des Etats-Unis. Au bout d’un couloir, le fantôme d’Eisenhower nous lance son sourire si séduisant, disaitt-on. Mamie Eisenhower, la bouteille d’alcool à la main, le houspille parce qu’il regarde une représentante de la gent féminine. D’une fenêtre, Jackie Kennedy nous fait un signe de la main avant de s’éclipser discrètement. Teddy Roosevelt, de derrière son bureau, nous interpelle familièrement tandis que la voix du Général Grant résonne encore pour nous confier le dégoût qu’il a des guerres. Le spectre de "Cal le silencieux" semble vouloir nous dire quelque chose, puis se détourne en ronchonnant.

Un détail est dérangeant. Il arrive que l’auteur s’emberlificote dans les noms de présidents. Alors qu’il est en train de parler de Roosevelt, subitement le nom de Lincoln apparaît, à tort. Et cela arrive plusieurs fois. Il est évident que les politiques présidentielles ne sont pas étudiées dans le détail. C’est dommage car certains sont décrits comme ayant mené une politique plus reluisante que dans la réalité, notamment Andrew Jackson.

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