The Big Switch
de Nicholas Carr

critiqué par Romur, le 16 mai 2009
(Viroflay - 50 ans)


La note:  étoiles
Un techno-scepticisme réfléchi
J'ai acheté ce livre pour une mauvaise raison, celle qui est mise en avant en général, pour l'analogie entre le déploiement de l'électricité et celui d'Internet. A l'heure où les fonctionnements décentralisés sur Internet (P2P) font jeu égal avec les approches centralisées, à l'heure où on revient pour la production électrique à des capacités locales de production (panneau solaire) les rapprochements sonnent un peu faux. La seule idée intéressante était l'impact de l'électricité sur la place de la femme (chapitre 5).

La vraie raison de lire ce livre apparaît au milieu du chapitre 7 (sur 11...) : c'est une analyse froide, argumentée et sans concession des risques véhiculés par Internet :
- atteinte à l'emploi et à la classe moyenne dont les salaires sont sous pression, loin de l'optimisme de "The world is flat"
- atteinte au journalisme et aux industries culturelles (loin des débats lamentables de l'HADOPI et des arguments à trois sous d'artistes téléguidés par les majors)
- ségrégation et communautarisation dans un univers qui se construit à notre image en fonction de nos préférences personnelles soigneusement enregistrées et ne nous confronte pas à la diversité et l'inconnu
- contrôle accru des puissances politiques et économiques,
- etc.
Bref, une lecture saine qui apporte une pointe de techno-scepticisme pour une fois argumentée et réfléchie. Je mets tout de même une note médiocre car j'ai passé la moitié du livre à me dire que je n'aurais pas du l'acheter et j'ai failli abandonner avant le chapitre 7...