Pêcheur d'Islande
de Pierre Loti

critiqué par Nelle, le 10 décembre 2001
(Bonne - 48 ans)


La note:  étoiles
Au large...
Et les femmes attendent avec angoisse que leur fils, leur mari rentre une fois la saison de pêche terminée. Gaud jeune et belle bretonne va tomber amoureuse de yann, un de ces pêcheurs bretons qu'on appelle "Islandais". Il lui faudra beaucoup de patience pour approcher cet homme renfermé et fier. Mais ce n'est peut être pas le combat le plus dur qu'elle aura à mener. A travers Gaud, on découvre la vie rude et simple de ces femmes bretonnes qui le coeur serré à chaque fin d'été attendent que les bateaux reviennent enfin. Pour que l'espace de quelques mois elles puissent profiter des ces beaux marins que la mer leur a rendu... provisoirement peut être... Très beau roman, rude parfois, comme la vie des Islandais.
La mer, personnage principal 8 étoiles

Etant actuellement dans la région de Rochefort, je ne pouvais pas passer à côté de la lecture d'un livre de Pierre Loti. C'est par son plus célèbre roman « Pêcheur d'Islande » que je commence. Loti était un militaire et s'est inspiré de ses nombreux voyages pour ses écrits.
Dans « Pêcheur d'Islande », il conte les aventures des marins bretons qui partent durant la belle saison pêcher tout autour de l'Islande, leurs allers retours saisonniers entre le lieu de leur métier et celui de leur foyer.
Très académique, au départ presque scolaire, le style se détend à mesure que l'histoire avance et l'on sent que Loti est emporté par le souffle de son propre roman. Les descriptions sont nombreuses et fouillées, et font des éléments et de certains objets des personnages, au même titre que ses héros. Ainsi la mer, le ciel, les saisons, les petits villages de Bretagne et même quelques bicoques se taillent une place de choix dans ce récit à la précision documentaire. L'histoire d'amour n'est pas un prétexte, elle est vraie, réaliste et pas du tout mièvre tant les héros de cette tragédie sont durs, têtus… comme les bretons qu'ils sont, dans une vie difficile et austère. Mais elle est un moment de douceur qui souligne la violence des éléments et des évènements. La mer est un personnage primordial, une maîtresse pour les marins, exigeante, violente, que l'on ne trompe pas impunément. Les guerre colonialistes sont aussi abordées, sans pitié elles aussi pour les hommes qui y meurent encore plus brusquement que par la mer.
La tragédie couve puis enfle tout au long du récit et cette écriture dense nous transporte dans un suspense interminable, même si l'on sait au fond de soi que la mer aura le dernier mot… Magistral ...

Bacchus79270 - Paris - 52 ans - 24 février 2023


Quelle tristesse 7 étoiles

Ce livre décrit excellemment la vie des pêcheurs et de leur famille au XIXième siècle. Un système très codifié prenant en compte les besoins d'une société pour survivre et se perpétuer. Certes il y a des moment festifs mais le quotidien est plutôt sombre. Et les qualités humaines ne sont guère récompensées dans le cas de Gaud, fille courageuse, sérieuse, honnête, serviable qui attend stoïque de bon vouloir de Yann, pour finalement le perdre dès leur mariage.

Eoliah - - 73 ans - 24 mars 2022


Marins bretons d'autrefois 10 étoiles

Pêcheur d'Islande" (1886) est le roman le plus célèbre de Pierre Loti. Il dépeint la vie des marins bretons et de leurs familles, à travers l'histoire d'amour de Gaud la Paimpolaise et d'Yann l'Islandais.

Les "Islandais" sont ces pêcheurs bretons qui partent travailler chaque été dans les fjords d'Islande. Leur existence est particulièrement rude: séparés de leurs proches pendant plusieurs mois, ils doivent affronter les éléments et ne sont jamais sûrs de revenir au pays. Tous ces villages bretons, marqués par l'absence et le deuil, ont payé un lourd tribut à la mer; mais elle est leur seul moyen de subsistance. Tel est le sort d'Yann, un géant bon et courageux qui a pris le coeur de Gaud. Hélas la différence de condition et la fierté du jeune homme sont des obstacles à cet amour. Et puis il y a celle qu'Yann a déjà épousée et qui exige un dévouement exclusif: la mer!

Cette histoire tragique m'a beaucoup touchée. Mais le plus admirable, c'est le génie de Loti pour restituer une atmosphère: les calvaires aux coins des routes, les modestes cimetière de marins battus par les vents, une grand-mère en coiffe brodée attendant le retour des navires, des fêtes où s'exprime l'urgence de vivre avant le grand départ... toute la Bretagne de Loti est là, peinte par petites touches impressionnistes. Sans oublier la vie au large que l'auteur, officier de marine, connaît bien. Des réalités sociales très dures, dont Zola aurait fait des tableaux sordides, deviennent sous la plume de Loti éminemment poétiques. Mais, comme dans toute son oeuvre, cette beauté a quelque chose de morbide; elle est teintée de mélancolie, hantée par la tragédie et par l'idée du déclin. Loti est un esthète qui cherche le sublime à travers ses voyages et sa vie excentrique; mais c'est aussi un auteur profond, poète "de la pitié et de la mort".

Pierrequiroule - Paris - 43 ans - 7 août 2021


A la lueur du soleil de minuit 7 étoiles

Ce roman est indubitablement l’œuvre la plus connue de Loti et il faut bien reconnaître que son sujet est assez intéressant, mettant ainsi en avant la vie rude et difficile de ces pêcheurs. J'ai bien aimé les parties se déroulant sur la mer justement, la vie quotidienne, la pêche, les tempêtes et , parfois, la mort avec en prime un passage touchant même au fantastique.

J'ai cependant été moins conquis par l'histoire d'amour entre Yann et Gaud, je l'ai trouvé assez mièvre et pas franchement passionnante. De plus, elle est mise en avant au détriment d'autres aspects de l'histoire qui auraient bien eu le droit à plus de développement. Le rythme est également un peu inégal et la conclusion touchante mais rapidement expédiée, je me suis retrouvé un peu sur ma faim et j'aurais bien aimé en savoir un peu plus sur le devenir de certains personnages.

Cela reste tout de même un bon roman au thème assez original, qui a peut-être un peu vieilli sur certains aspects mais qui a réussi à m'embarquer sans problème dans son histoire.

Koolasuchus - Laon - 34 ans - 9 mai 2021


Les veuves des islandais 8 étoiles

J'adore cette littérature réaliste de la fin du XIXième siècle. Et ce livre est vraiment dans cette veine, un environnement difficile, des personnages avec du caractère, des évènements poignants, et toujours des descriptions ciselées et précises.
Là c'est le quotidien de ces pêcheurs au long cours qui partent pour plusieurs mois, et de leurs familles restées à terre et qui survivent malgré les difficultés du quotidien.
Très belle histoire et très beau livre.

Pierraf - Paimpol - 66 ans - 21 janvier 2021


A écouter plutôt qu'à lire 8 étoiles

L’écoute en livre audio de Pêcheurs d’Islande embellit grandement les descriptions déjà lyriques et envoûtantes de Pierre Loti. Une certaine Victoria a agrémenté ce texte de musiques celtiques, de cris de mouettes, du bruit de la brise et du chagrin. Cela donne une force authentique à une histoire d’amour somme toute quelconque, comme les précédentes critiques l’ont mentionné. Pierre Loti y est tout de même pour quelque chose dans le plaisir que j’ai ressenti à cette écoute.

Comme je vis en Bretagne pour quelques mois, au bord de l’océan, j’ai voulu découvrir un livre qui m’y immergerait d’autant plus. C’est réussi avec cette histoire de pêcheurs et de leur femmes perpétuellement en attente, mais surtout grâce à l’évocation des villages plein de charmes authentiques tout en granit, de la lumière particulière qui règne en Bretagne entre deux crachins, et des sentiers côtiers empreints de mélancolie et propice à la méditation.

La voix de Victoria, le charme réel des paysages, le style de Pierre Loti, les noms chantants des bourgs bretons ; tout ça se potentialise et donne à cette histoire une densité rare et précieuse.

Livre audio : http://litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp…

Elya - Savoie - 34 ans - 15 février 2013


Magnifique 10 étoiles

Je me joins aux autres critiques pour dire qu'il s'agit bien là d'un chef d'oeuvre.
On se sent complètement immergé dans cette Bretagne, notre coeur se serre en même temps que les pêcheurs partent et l'on se prend à espérer avec leurs femmes leur retour.
Un écriture très jolie, poétique même parfois, une histoire très touchante, des descriptions dont on s'imprègne, tous les ingrédients sont réunis pour faire un chef d'oeuvre.

PA57 - - 41 ans - 28 janvier 2012


Femmes du marins ! 10 étoiles

une superbe aquarelle de la Bretagne et des femmes de pêcheurs qui......... attendent et se rongent les sangs.
Ce roman est une mine d'or pour ceux qui aiment la mer et la Bretagne .
Attention : chef d'oeuvre .

Frunny - PARIS - 58 ans - 1 mai 2010


Excellent moment de lecture! 10 étoiles

J'ai beaucoup aimé ce livre. Il trace simplement la vie des pêcheurs et des leurs au travers la vie romancée d'une famille de pêcheurs qui pourrait être tant d'autres et la peur des femmes qui attendent leurs maris ou leur fils partis pêcher.

Cracotte - - 48 ans - 30 août 2007


Un roman de la mer 9 étoiles

Pierre Loti s'illustre dans la plus pure tradition anglo-saxonne du roman de la mer avec "Pêcheur d'Islande". Ainsi, il nous fait découvrir le monde des pêcheurs de Bretagne, ces hommes qui partent pendant de longs mois en Islande.

Loti ayant été lui-même un marin, il arrive à nous transporter dans cet univers à part, et décrit à merveille les paysages bretons. Il nous entraîne sur les sentiers escarpés longeant les côtes du Pays du Trégor.

Mais c'est également l'angoisse de ces femmes qui attendent des saisons entières que leurs maris leurs soient rendus.
Parmi toutes ces histoires d'amour entre les "islandais" (comme on les appelle alors) et ces femmes restées à Paimpol, Loti fait le choix de nous raconter celle de Gaud et Yann. Ce dernier, réservé voire même renfermé, se trouve constamment attiré par la mer et c'est toujours vers elle qu'il retournera, ou plutôt, c'est toujours elle qui le reprendra...
Ainsi, on voit se profiler une ombre dans cette histoire qui a tout pour être idyllique : la présence de la mer, que Loti va jusqu'à personnifier, devient menaçante.

Malgré les critiques que l'on peut faire sur le comportement de Loti lors de ses voyages, il reste que cette oeuvre, bien plus selon moi qu'une histoire d'amour, est un chef d'oeuvre des romans de la mer. (A lire également, "Typhon" de Joseph Conrad)

Dumboonette - Strasbourg - 39 ans - 15 mars 2007


Les "Islandais", à Paimpol 7 étoiles

Les Islandais, c’est ainsi qu’on appelait, à Paimpol, les pêcheurs qui prenaient la mer à la fin de l’hiver pour de longs mois pour pêcher la morue au large de l’Islande.
Yann est l’un d’eux, et pas le moindre. Fils, petit-fils, arrière petit-fils d’ « Islandais », son destin est tracé, il est pêcheur de morue.
Gaud, demoiselle native de Paimpol, mais ayant vécu à Paris, est revenue à Paimpol. C’est une demoiselle de la ville. Ces deux-là se croisent, leurs regards, leur destin aussi.
Chez Loti, le destin n’a qu’un visage. Il est forcément tragique. « Pêcheur d’Islande ne fait pas exception. Il y a d’ailleurs une « trame » Loti. En cela « Pêcheur d’Islande » est une autre écriture du « Roman d’un Spahi », (ou réciproquement). Remplacez le désert de Mauritanie par un autre, liquide celui-là, sur les confins de l’Islande, et lancez la machine à broyer les jeunes hommes (la vie, manifestement pour Loti) et …
De jeunes hommes qui s’ouvrent à la vie dans le cadre de leur travail, de leur passion. Qui s’y consacrent, au point de perdre le reste. Le reste chez Loti étant le plus souvent l’amour de la famille et d’une chaste demoiselle énamourée. De superbes descriptions de ce qu’a vécu Loti (officier de marine, militaire ( ?), il a beaucoup bourlingué, notamment en Afrique du Nord) et une scène de combat, généralement lyrique et tragique.
Qu’on ne s’y trompe pas, j’aime personnellement beaucoup Pierre Loti, pour la justesse de ses études psychologiques et son amour des paysages. Il y a un côté désuet quant au comportement, notamment amoureux, de ses héros, mais ses romans datent, il ne faut pas l’oublier de la fin du XIX ème siècle. Pour autant, droiture et justice, fidélité et courage sont toujours au coeur de ses relations.
Peut être bien que Nicolas Bouvier avait pas mal lu Pierre Loti !

Tistou - - 67 ans - 5 mars 2007


La vie, la mer, le temps, la mort 8 étoiles

Ce livre sent bon le grand large, les embruns, l'immensité de l'océan. Les hommes pêchent, disparaissent, meurent. Les épouses, mères, fiancées attendent au port, espèrent un retour ou redoutent une absence. Car la mer prend son lot de chair humaine. Elle est source de vie, elle est source de mort. Même le jeune frère, sacrifié sur l'autel de la guerre, à l'autre bout du monde mourra sur ses flots.

Magnifique ouvrage traitant de l'inexorabilité du destin.

Fa - La Louvière - 48 ans - 23 juin 2005


quel beau roman! 8 étoiles

Juste histoire de remettre ce très beau roman en haut de page pour quelques heures, rappelons sa fantastique puissance d'évocation : on vit en mer, on attend sur terre; on s'attache immédiatement à ce trio de personnages. Des destins qui laissent hébétés. Il n'y a plus qu'à aller à Dunkerque pour voir de près ces bateaux...

Jeparo - Bruxelles - 59 ans - 4 septembre 2004


Mon plus beau souvenir de tempête... 8 étoiles

...est sans aucun doute celui de "Novecento: pianiste", lorsqu'il fait ôter les cales de son piano et joue en le laissant glisser au rythme de la houle sur le parquet de la salle de bal...

Bluewitch - Charleroi - 44 ans - 27 septembre 2003


Et Typhon? 8 étoiles

Un bon souvenir de deuxième secondaire...
Sur le thème de la tempête en mer? Typhon de Joseph Conrad, bien sûr!

Lucien - - 68 ans - 26 septembre 2003


La mer, l'amour, la mort 9 étoiles

On est en 1885, près de Paimpol en Bretagne. Le roman décrit la vie quotidienne dans ces familles de pêcheurs qui, chaque printemps, partent pour la mer d'Islande et n’en reviennent qu'à l'automne.ou jamais. On dirait sans doute aujourd'hui que ce roman manque de « suspense », et en effet, on devine très vite quel sera le sort des personnages. C’est pourtant cela, sans doute, qui fait la force du récit et l'ancre (plouf) dans la mer du destin. Quelle force et quelle simplicité en même temps. Des vies marquées par les conventions sociales mais surtout par les saisons, par l’emprise têtue que la nature avait sur les êtres : les vagues qui submergent le navire, le vent qui pousse, la brume qui ouate, les enfants qui naissent chaque été, témoins du séjour hivernal de leurs pères. Et toutes ces femmes qui attendent les pêcheurs.et les bébés. Des personnages qui sont tous d'une dignité absolue, des êtres humains presque idéaux, le peuple travailleur qui se mesure à l’éternité. Deux courtes remarques encore. En ce temps-là, partant en voyage, on pouvait quitter quelqu’un pour toujours, tout simplement parce que la Terre était encore trop grande. Et une idée de jeux : la tempête en mer est un thème romanesque très couru. Quel est votre plus beau souvenir littéraire de tempête ?

Bolcho - Bruxelles - 75 ans - 24 septembre 2003