Le rêve du village des Ding
de Yan Lianke

critiqué par Aliénor, le 6 mai 2009
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Poignant
Ce roman - comme le précédent de l’auteur d’ailleurs - est interdit en Chine. Ce simple fait vaut que l’on s’y intéresse et que l’on lise largement cet homme privé de parole dans son pays pour oser relater des faits dont il a été le témoin.
Le village des Ding est une petite bourgade dont tous les habitants ou presque ont vendu leur sang durant des années. Ce commerce certes fructueux leur a surtout apporté le malheur, car ces hommes et ces femmes sont tombés malades les uns après les autres. Une épidémie d’abord appelée « fièvre » en raison de ce premier symptôme. Jusqu’à l’identification du virus du Sida.

Un homme a organisé la récolte du sang auprès des villageois, et toute sa famille va se retrouver montrée du doigt et être l’objet de la vindicte des malades, du moins de la part de ceux qui en ont encore la force. Son fils de douze ans est la première malheureuse victime de cette histoire tragique. Un enfant dont le père a agi sans morale aucune, préoccupé seulement par sa richesse et sa position sociale grandissantes. Un enfant dont l’auteur a choisi de faire le narrateur de son roman, ce qui le rend poignant. C’est lui qui nous relate les faits depuis leur origine, jusqu’à une conclusion qui bien sûr ne peut être heureuse.
Le rêve du village des Ding est un roman bouleversant. Un livre à lire et à faire lire.
sidinaction 8 étoiles

Un étrange roman, qui se veut aux confins du rêve (à en croire le titre et le narrateur, qui parle d'entre les morts) mais constitue bel et bien au travers de la fable une remise en cause du modèle politique et économique sur lequel repose la Chine d'aujourd'hui. Le village en question est victime de ce qu'on appelle la "fièvre" et qui, dix années plus tard, sous le nom de sida, s'avérera un des plus terribles fléaux de l'humanité moderne. Sous couvert de patriotisme, en fait appâtés par l'aisance matérielle qu'on leur fait miroiter, les habitants de ce village dépourvu de tout confort ont décidé de donner leur sang, sans savoir que celui-ci a été contaminé par un virus encore inconnu, ou plutôt dont on leur cache soigneusement les méfaits. Dix ans plus tard, le village n'est plus que ruines, malgré la construction de maisons en brique, de routes et de tout ce qui est censé faire le bonheur. Les rares habitants ayant échappé à la terrible maladie se sont empressés de partir vers la capitale régionale ou des contrées encore plus reculées. Dans cet intervalle de dix années, la corruption a fait rage, quelques-uns, dont le père même du narrateur, ayant profité de la crédulité des habitants pour s'enrichir et accaparer les biens communs. Prévarication, cupidité, jalousie, rancune se donnent la main dans ce portrait au vitriol d'une société en pleine déliquescence, où les valeurs traditionnelles de respect mutuel s'effondrent. Un rêve éveillé qui fait froid dans le dos…

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 75 ans - 17 juin 2017


Une horreur 9 étoiles

Par ailleurs, ce livre représente l'horreur (aussi humaine) de faire de l'argent sur le dos d'êtres humains. Interdit en Chine, ce livre montre comment le système communautaire peut être utilisé à des fins personnelles égoïstes et comment les autorités nationales laissent faire en se laissant tout simplement corrompre. Le système communiste pour une minorité élitaire !

De plus, les fondations de la culture chinoise sont démontrées par petits exemples tels que la relation adultère entre deux personnes mariées ainsi que le thème du divorce, ou le conflit des générations entre le grand-père qui veut sauver l'honneur familial avec la demande de pardon de son fils, et ce dernier qui se fout complètement de l'honneur.

Et l'auteur montre aussi pourquoi un système de ce genre a pu fonctionner, c'est là tout le rêve du village des Ding : les villageois voient dans un autre village l'abondance apportée grâce aux dons de sang. Ces "voisins" ont assez à manger, chacun des animaux et une maison construite. (Oui, en Chine à l'époque, pas si évident que ça...) Dix ans plus tard, ce rêve s'est transformé en cauchemar.

Yotoga - - - ans - 1 octobre 2012


"les plus désespérés sont les chants les plus beaux..." 10 étoiles

...écrivait Musset. Et si nous sommes à mille lieues de tout romantisme, c'est en effet un regard profondément désespéré sur l'homme en général que nous livre YAN Lianke au travers d'un texte souvent poétique, onirique, aux accents parfois élégiaques, une sorte de chant de dévastation dont l'intensité dramatique ne fait que monter en puissance dans la seconde moitié du livre... bref, un texte d'une qualité littéraire indéniable.

La surprise du livre réside dans le fait qu'il ne s'agit pas seulement de la dénonciation d'une effroyable tragédie dérivée de la cupidité sans bornes de certains , y compris et surtout celle de tout un réseau de responsables administratifs et politiques corrompus initiateurs de cette collecte de sang. On s'attendait à être révolté par le cynisme terrifiant de ces vampires. Mais on pouvait s'attendre aussi à éprouver une infinie compassion pour les victimes.

Or , dans le monde que Yan nous décrit les victimes ne valent souvent guère mieux que les bourreaux et même aux portes de la mort ne brillent guère par leur belle âme: malhonnêteté, mesquinerie, égoïsme au dernier degré, manque de la plus élémentaire compassion, intolérance et j'en passe... tout cela nous laisse un goût bien amer. On peut se demander si cela ne nuit pas à la force de la dénonciation, mais on ne peut reprocher à l'auteur de refuser tout manichéisme en portant ce regard hélas réaliste sur la nature humaine.

Finalement, ces paysans, même s'ils n'ont pas mérité ce qui leur arrive, n'ont pas vendu leur sang parce qu'ils n'avaient pas de quoi se nourrir. Ils l'ont vendu parce qu'eux aussi, à un échelon moindre ont été pris par cette frénésie d'enrichissement, de possession de biens matériels, d'éléments de confort parfois illusoires, un souci de paraître au moins autant que son voisin voire plus. Et c'est bien aussi ce que dénonce Yan Lianke: ce basculement de la Chine contemporaine vers des "valeurs" qui ne peuvent mener qu'au désastre.

Rares et timides sont les rayons de lumière qui traversent cette noirceur comme des lueurs d'espoir auxquelles se raccrocher encore: l'amour qui réunit Lingling et Liang osant braver les tabous d'une société mesquine, la figure digne et humaine du grand-père qui doit porter la faute du fils aîné, qui enterre avec amour le "petit corps"du narrateur et ne supportera pas qu'on lui arrache ; quelques figures fugaces à peine entrevues, un vieillard, un jeune homme serviables...

L'auteur,dans sa postface nous confie ne pas être sorti indemne de ce roman; il ne devrait pas être le seul.

Myrco - village de l'Orne - 74 ans - 1 octobre 2011


Inégal 6 étoiles

Des éléments forts composent ce récit: le sida, la Chine interdite, le poids de la tradition, la montée du capitalisme... autant de thèmes que l'auteur aborde avec, parfois, une vision quelque peu schématique de tout cela mais c'est sans doute dû au fait qu'il narre de l'intérieur et qu'il faut donc quelque peu amplifier les choses.
Pas un mal en soi, certes, mais c'est suffisant pour que je n'accroche pas totalement au récit, que certaines parties m'intéressent moins parce que la morale s'en mêle bien trop à mon goût. Sans parler de certaines insistances qui me paraissent trop présentes par rapport à d'autres parties, plus évocatrices.
Ceci dit, cette dénonciation opérée du début à la fin est salutaire dans la mesure où elle ouvre les yeux, si besoin en était, sur un régime décidément bien corrompu. Pas ma tasse de thé donc mais un intérêt certain.

Sahkti - Genève - 49 ans - 30 septembre 2010


Vivre avec la mort 6 étoiles

J’ai bien aimé cette idée d’explorer la réaction des gens lorsqu’ils sont face à la fatalité. À travers de petites historiettes articulées autour de quelques personnages, on apprend sur les mœurs régionales en Chine. Par contre, cela est répétitif et infiniment déprimant puisque strictement axé sur le côté sombre de la nature humaine.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 54 ans - 9 septembre 2010


Trois générations 7 étoiles

L'histoire se passe dans la province du Henan, plus exactement dans le village des Ding.
Le grand-père Ding Shuiyang fait ce qu'il peut pour aider et soulager ses concitoyens qui sont atteints de la fièvre qui n'est autre que le SIDA, alors que son fils aîné Ding Hui, est l'un des protagonistes de la récolte du sang, il s'enrichira avec la vente des cercueils et en organisant des "mariages dans l'au-delà", et toute l'histoire nous est racontée par le petit-fils mort à 12 ans empoisonné.
Le sujet est intéressant, des longueurs mais comme le dit si bien Ulrich il faut aller jusqu'à la fin du livre car "Elle donne une vraie force au livre, effrayante et vertigineuse".

Dudule - Orléans - - ans - 23 août 2010


Grand-père, père et petit-fils 7 étoiles

L'auteur nous raconte comment des milliers de paysans du Henan sont morts, contaminés par le sida.
Le narrateur, le petit-fils mort à l'âge de 12 ans par empoisonnement, nous décrit son grand-père comme un homme respectable et son père comme un opportuniste qui va bâtir sa fortune sur la collecte de sang, la vente de cercueils et encore l'organisation de mariage dans l'au-delà.
Le grand-père ne pourra pas supporter le comportement de son fils.
L'histoire est très intéressante mais un peu trop longue.
Ce livre mérite d'être lu.

Koudoux - SART - 59 ans - 15 juin 2010


«La plaine du Henan était rouge, rouge comme le sang.» 6 étoiles

Dans les années 1990, les autorités chinoises encouragent la vente de sang par les paysans chinois. Des hommes cupides organisent alors des prélèvements, beaucoup trop fréquents, et en économisant sur les seringues. Ce qui causera une épidémie de sida. Le village des Ding est sévèrement touché, mais les combines continuent : un trafic de cercueils et même de mariage dans l'au-delà permet à certains dignitaires de s'enrichir.

Le livre est interdit en Chine, il est vrai qu'il est assez critique sur le régime, la corruption et l'incurie des dirigeants. Un récit intéressant mais trop long et sur un sujet assez démoralisant, qui me laisse une impression mitigée.

Saule - Bruxelles - 58 ans - 8 mai 2010


« … comme le vent emporte les feuilles mortes » 6 étoiles

Dans ce roman en forme de pamphlet, Yan Lianke donne la parole au petit-fils du grand-père Ding qui a été empoisonné par des personnes voulant se venger de son père qui a fait commerce du sang pendant dix ans, en s’enrichissant grassement, avant que l’épidémie éclate. L’enfant décédé raconte comment cette épidémie s’est déclarée après la collecte effrénée du sang par l’administration puis par des marchands sans scrupule qui, tels des vampires, ont vidé les populations de leur sang tout en leur injectant le virus au moment des transfusions effectuées sans aucune hygiène.

En se fondant sur l’histoire réelle du sang contaminé qui a ravagé certains villages de la plaine du Henan ayant vu jusqu’à quatre-vingt pour cent de leur population infectés, Yan Lianke dresse un réquisitoire sans concession contre l’incurie de l’administration chinoise, la corruption généralisée des cadres locaux du parti et la cupidité des marchands de sang.

Il raconte comment le village, vidé de ses forces vives, essaie de faire face à la maladie et aux difficultés qui en découlent en rassemblant les personnes contaminées dans l’école sous la direction du grand-père qui se démène pour faire face à toutes les difficultés qui s’abattent sur cette communauté. L’espérance de vie étant devenue très mince pour la plupart des habitants, les conditions de vie changent énormément. L’urgence de vivre impose de nouveaux comportements. « De toute façon, nous allons bientôt mourir. Le qu’en-dira-t-on, on s’en fout. » Et, même si ces gens vont mourir bientôt leurs petits travers ne disparaissent pas, au contraire, ils s’exacerbent de plus en plus et prennent des proportions si importantes que la vie en communauté devient très difficile. Le vol devient une pratique courante, la chasse aux voleurs une activité habituelle.

Mais, le souci principal de ces pauvres gens, frappés injustement par cette terrible maladie, est de s’assurer qu’ils auront un vrai cercueil en bois pour leurs obsèques et qu’ils ne seront pas laissés comme des chiens sur le bord d’une route. Ils espèrent tous en une autre vie, dans l’au-delà, qui sera plus agréable et moins douloureuse que celle qu’ils vont quitter. C’est une aubaine pour les marchands cyniques qui vont leur vendre les cercueils offerts par le pouvoir et organiser des mariages avec des morts pour que les mourants aient la vie qu’ils souhaitent dans cet autre monde qui les fait plus rêver que les promesses du « Grand Soir ». « Pour avoir une belle tombe, je serais prêt à attraper cent fois la maladie ! »

Ce roman pamphlet, s’il est une charge sévère contre l’incapacité du régime, est aussi une dénonciation de la société de consommation sauvage que les apparatchiks, enrichis par des sinécures juteuses, et des affairistes cupides et avides, instaurent pour leur plus grand profit au détriment d’une population très amoindrie par l’épidémie. C’est aussi la mise en exergue de toutes les faiblesses de l’humanité qui, dès que les conditions deviennent plus difficiles, se réfugie dans un individualisme égoïste au détriment de l’intérêt général. Malgré, l’échéance fatale et proche, les individus pensent plus à la qualité de leurs obsèques qu’à la survie des leurs. Le paraître et toujours plus important que l’être comme dans de nombreuses situations sous bien d’autres cieux. Il semblerait que Yan ait aussi voulu, à l’occasion de cette épidémie, montré que l’individu, dans ce type de régime, perd vite son sens critique et devient une proie facile pour les apparatchiks ambitieux et les marchands dénués de scrupules.

Débézed - Besançon - 76 ans - 3 avril 2010


Sida et corruption 7 étoiles

Il est important de savoir que ce roman, qui dénonce une attitude coupable d’autorités chinoises, à divers plans de responsabilité, est interdit en Chine et son auteur, nous informe la quatrième de couverture, privé de paroles, ce qu’on peut croire aisément vu le comportement déjà au plan international de la Chine. (Il est d’ailleurs étonnant à cet égard que les abus de la Chine vis-à-vis des diverses libertés, à commencer par celle d’expression de ses propres citoyens, ne soit pas davantage évoquée. Comme si la Chine terrorisait, comme si entrer en conflit d’opinion avec elle était impossible !)
Partant de cet état de fait, ce roman, et sa lecture, prennent en quelque sorte une dimension politique. On tâchera d’en faire abstraction pour ne considérer que l’intérêt et la qualité littéraires de l’œuvre.
Plaine du Henan, Chine profonde, celle dont on ne parle pas ni même peut-être en Chine même, époque contemporaine, nous sommes au village des Ding. Synonyme de « trou-du-cul du monde », enfin au moins de Chine !
L’organisation des autorités au niveau du village, et au-delà de la région proche, relève d’un à peu-près qui autorise toutes les corruptions et tous les actes de prévarication. (C’est bien probablement sur cet état de fait exposé que le roman est interdit.) Le grand-père Ding n’est pas de cette cohorte de profiteurs, et son statut d’ancien instituteur en fait un personnage respecté et important du village. Hélas, un de ses fils n’a pas eu ces scrupules, et a honteusement fait fortune lorsqu’une campagne de prélèvement de sang a été institué, dans des conditions d’hygiène … absentes. Au beau milieu du début de l’épidémie de Sida. Il a donc fait fortune et tous ceux qui ont cru devenir riches en vendant leur sang deviennent sujets à fièvres, de terribles fièvres qui s’avèrent mortelles. En fait de fièvre, c’est bien entendu de Sida dont il s’agit. Le village est décimé. Le grand-père fait ce qu’il peut pour soulager ses concitoyens. Le fils enrichi s’en fout tant et plus. La colère gronde à telle enseigne que son tout jeune fils – et petit fils du grand-père – est littéralement lynché. Mort, c’est lui qui va nous raconter ce « rêve du village des Ding » depuis l’au-delà probablement ! C’est le départ de ce roman. La suite va permettre de visualiser les possibilités les plus sordides d’enrichissement sur le malheur du peuple de base, sur l’absence d’intervention du pouvoir officiel, sur la détresse et l’extrême misère auxquelles sont soumis, n’en doutons pas, l’énorme majorité - silencieuse dans la mesure où étouffée – du peuple chinois, et qui fait froid dans le dos dans ce contexte actuel d’importance de plus en plus grande de la Chine aux niveaux économique et politique. (Bon sang, j’avais dit qu’on laisserait la politique de côté !)
Le style adopté, s’agissant de faits relatés par un jeune garçon mort, est évidemment limite onirique, un peu évanescent. Alternativement très concret et allusif. Allié à la méconnaissance que, nous autres occidentaux avons du sort du peuple rural chinois, cela donne une narration qui n’est pas toujours aisée à suivre.
Il faut pouvoir faire la part des choses entre les parties concrètes et les parties oniriques, moyennant quoi ce « rêve du village des Ding » devient alors un curieux OVNI littéraire. Qui vaut à son auteur d’être privé de parole.

Tistou - - 67 ans - 5 février 2010


Scandaleux... 9 étoiles

Dans le village des Ding, beaucoup d’habitants ont vendu leur sang. Et dix ans plus tard, la plupart se meurent de cette mystérieuse maladie d’abord appelée fièvre et ensuite reconnue comme étant le Sida.

Trois personnages se détachent de ce récit : le grand-père, le père et le fils. Le grand-père qui essaye d’aider les villageois à mieux vivre leurs derniers instants, le père coupable de l’arrivée de la maladie au village des Ding et le fils, victime de la vengeance des malades.

Ce récit m’a rappelé La ferme des animaux par sa forme : organisation d’une société qui révèle la véritable nature des hommes. Une immense corruption prend forme autour de la mort des malades, c’est amoral et ça le devient de plus en plus.
Il est dur d’y croire tellement l’histoire parait scandaleuse et même si l’histoire est teintée d’onirisme, la cupidité des hommes est vraiment présente. Heureusement que l’amour est là pour garder un peu d’espoir…

Shan_Ze - Lyon - 40 ans - 12 janvier 2010


Parfois quelques longueurs... 6 étoiles

C’est un double récit : celui d’une saga familiale et celui d’un village chinois du HENAN. Les deux destins sont si imbriqués que la vie des uns entraînera la disparition de l’autre. A la demande du gouvernement, l’un des membres de la famille DING se met à prélever du sang. Le marché parralèle, l’absence de règles sanitaires, le SIDA fera inévitablement son entrée dans le village. Il le décimera. Le récit délivre un tableau terrible du mensonge d’Etat, de la corruption, des haines familiales, tout simplement de l’horreur de la nature humaine. La narration est faite depuis la tombe d’un jeune membre de la famille âgé de 12 ans. C’est déjà vue mais la distance que cela permet, un peu comme si on observait depuis le dos d’un oiseau au dessus du village, est très efficace.
Si le sujet est intéressant, il y a des longueurs parfois insupportables, franchement énervantes, presque à vous faire détester le livre. Mais il faut continuer, faire abstraction, pour ceux qui savent le faire, sauter même peut-être des passages car la fin mérite d’être lue. Elle donne une vraie force au livre, effrayante et vertigineuse.

Ulrich - avignon - 49 ans - 4 août 2009


Triste vérité? 8 étoiles

Je pense qu'il est tout de même utile de préciser que ce roman se déroule dans les années 90. Aujourd'hui, les chose ont tout de même, heureusement, un peu évolué, notamment grâce à l'engagement de ces hommes comme Lianke. C'est une fiction, mais la réalité est peut être bien pire ; en interdisant la parution de ces romans dans leur nation, les autorités chinoises se dénoncent elles-même à l'occident.

Pour revenir au contenu du livre, je l'ai trouvé très agréable. L'écriture est simple, crue parfois. Quelques longueurs ennuient un peu, mais finalement le récit évolue bien et ne peut que toucher le lecteur.

Elya - Savoie - 34 ans - 10 mai 2009