Journal d'une call-girl
de Tracy Quan

critiqué par Septularisen, le 30 avril 2009
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
UNE FILLE COMME TANT D’AUTRES…
Tracy QUAN, 41 ans vit à New York, est une ancienne travailleuse du sexe, aujourd’hui devenue écrivaine engagée dans le mouvement pour les droits des travailleuses du sexe. Elle a également écrit pour plusieurs journaux et magazines, tels que le Guardian, sur les sujets les plus divers notamment le sexe et la politique. Fréquemment qualifiée de femme post-féministe, elle donne régulièrement des conférences dans les plus grandes universités Américaines, surtout pour intervenir sur les enjeux et perspectives qui concernent le travail du sexe.

Dans «Journal d’une call-girl», elle nous parle de Tracy (en fait elle-même, puisque il s’agit ici d’une autobiographie romancée, sous forme de journal intime…) et de sa vie de tous les jours, ses amies, ses problèmes… Mais quels problèmes pourrait donc avoir une femme jeune, belle, riche, amoureuse et… call-girl de luxe!

En effet, Tracy n’arrive pas à choisir entre une vie bien rangée et un mariage déjà programmé avec son fiancé, Matt, jeune cadre plein d’avenir qui travaille à Wall Street, et son activité «parallèle» de prostituée de luxe. Car il faut bien le dire Tracy aime le sexe depuis son plus jeune âge et elle aime joindre l’utile à l’agréable !..

Pendant ce temps, Tracy nous raconte sa vie de tous les jours… ses rencontres avec sa future belle-famille, qui la croît correctrice dans une maison d’édition, sa psy, ses amies qui sont aussi pour la plupart des «travailleuses du sexe» : Allie prête à tout pour de l’argent, Jasmine la copine ambitieuse et toujours très professionnelle, Eileen qui cache des meubles interdits chez elle...
Elle nous parle aussi de ses clients et de leurs petites habitudes : Howard qui aime les «parties» à trois, Jack qui a été «black listé» par les filles pour les avoir dénoncés au fisc, Roberto qui n’aime que regarder les ébats entre deux femmes, Milton qui ne peut rien faire avant d’avoir regardé un film pornographique, Etienne qui pourrait être son grand-père et qui n’aime que les filles les plus jeunes…

Tracy nous parle donc, de façon toujours prenante et jamais ennuyeuse, de sa vie de tous les jours, de ses peurs, de son amour, de ses doutes… On la voit se démêler avec plusieurs lignes de téléphone, différentes boites mails, son site internet, ses noms différents pour chaque client… le tout en jonglant avec sa vraie vie amoureuse et son fiancé… Finalement que choisira Tracy ? Une vie tranquille de femme mariée, ou la poursuite de sa «carrière»?..

Écrit dans un style très simple et parfois assez cru, l’intérêt de ce livre est avant tout dans le récit de «première main», puisque Tracy QUAN ne fait rien d’autre que nous raconter son passé, on peut donc en déduire que toutes les anecdotes, mêmes les plus bizarres, sont vraies… Il faut dire que le monde de la prostitution, et de la prostitution de luxe en particulier étant encore très méconnu cette autobiographie n’en est que plus intéressante, elle nous fait passer comme le dit l’auteur «De l’autre côté du miroir à tapin»…